On n’a pas encore des images des chefs djihadistes célébrant l’événement, mais le fait est bien là : sous la pression de la menace terroriste, le Premier ministre Burkinabé Christophe Joseph-Marie Dabira, a présenté mercredi au président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré la démission de son gouvernement.
Depuis plusieurs semaines, la colère monte au Burkina Faso contre l’incapacité de l’Etat à protéger les populations contre les attaques terroristes meurtrières quasi-quotidiennes et qui touchent au moins un tiers du pays. La révélation de « graves dysfonctionnements et de la bureaucratie » affectant l’approvisionnement de la base de la gendarmerie nationale d’Inata, nord-ouest du pays, avant l’attaque terroriste du 14 novembre dernier qui a fait 57 morts dont 53 gendarmes, a rompu la dernière ficelle de confiance entre les Burkinabé et leur gouvernement.
En six ans, 2000 victimes du terrorisme
Espérant reprendre la main, le président Kaboré s’était engagé le 27 novembre dans une allocution à la télévision nationale à former une équipe gouvernementale plus resserrée et efficace. La recette avait déjà été expérimentée peu de temps après l’attaque de Solhan, nord du pays, qui a coûté la vie en juin dernier à près de 160 civils.
Toutefois, le remaniement du gouvernement n’avait pas suffi à enrayer la multiplication des attaques terroristes. Environ 2000 personnes ont été tuées depuis 2015, année du début des activités djihadistes au Burkina Faso.
Burkina Faso (3/3) : le président Kaboré en sursis face à la progression djihadiste