Les condamnations des opposants Joël Aivo à 10 de prison ferme et de Reckya Madougou à 20 ans de prison ont fait sortir de sa réserve l’ancien président béninois Nicéphore Soglo (1991-1996) qui a exigé mercredi à Cotonou, la capitale économique du pays, leur libération immédiate ainsi que le retour de tous les exilés politiques.
« Les Démocrates », parti de Yayi Boni, autre ancien président béninois, a également dénoncé les lourdes condamnations d’opposants, tout en estimant qu’elles relèvent de règlements de comptes politiques. M. Aivo et Mme Madougou ont tenté sans succès, tous deux, de se présenter à la présidentielle de mars dernier contre le président Talon.
Arrivé au pouvoir en 2016, Patrice Talon, réélu en mars dernier lors d’un scrutin totalement verrouillé, mène une répression implacable contre ses opposants et toutes les voix critiques au Bénin, pays considéré naguère comme une vitrine de la démocratie en Afrique subsaharienne. Alors que lui-même a connu pendant deux années (2012-2014) les affres de l’exil en France, le président béninois ne laisse désormais plus qu’une seule alternative à ses adversaires : se réfugier à l’étranger ou se retrouver derrière les barreaux, après une lourde condamnation prononcée systématiquement par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Une juridiction aux ordres taillée sur mesure.