La « provocation » d’Itamar Ben Gvir, le nouveau ministre de l’intérieur du gouvernement Netanyahu, qui a visité le Mont du Temple le 3 janvier, n’a pas provoqué de réaction du Hamas palestinien
Le nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, s’est rendu au Mont du Temple mardi 3 janvier au matin. Ce ministre sioniste religieux était accompagné par une escouade de policiers. A l’issue d’une promenade sans incidents de 13 minutes, le ministre a regagné son bureau et publié un communiqué. « Notre gouvernement ne cédera pas aux menaces du Hamas. Le mont du Temple est l’endroit le plus important pour le peuple d’Israël, et nous maintenons la liberté de mouvement pour les musulmans et les chrétiens, mais les juifs monteront aussi sur la montagne et ceux qui font des menaces doivent être traités d’une main de fer. »
Dès dimanche, une fois connu le projet d’Itamar Ben Gvir de visiter le Mont du Temple, la question était : qu’allait faire le Hamas ? Cette visite allait-elle déclencher un cycle de violences à l’instar de la seconde Intifada née – affirment certains – de la visite d’Ariel Sharon, chef de l’opposition, au Mont du Temple le 28 septembre 2000 ?
Les vagues menaces du Hamas
Lundi 2 janvier, le porte-parole du Hamas Abdel Latif al-Qanua avait dénoncé l’ « invasion du Mur Occidental » (dit Mur des Lamentations) « par Netanyahu aux côtés de Ben Gvir le criminel » et avait vitupéré « l’arrogance du gouvernement fasciste des colons et ses intentions de poursuivre les raids sur al-Aqsa et de le diviser ». Suivaient des menaces apocalyptiques mais peu précises.
Mardi 3 janvier, à l’évidence, le Hamas a choisi d’éviter la confrontation. La chaîne libanaise al-Mayadeen a rapporté mardi matin que le Hamas avait fait savoir aux médiateurs égyptiens et aux responsables de l’ONU qu’il ne resterait pas les bras croisés et qu’une telle visite conduirait à une « explosion ». Mais al-Mayadeen cite des « sources anonymes » au sein du Hamas, et le Hamas lui-même s’est bien gardé de publier la moindre déclaration officielle sur ses sites Internet, ses radios et chaînes de télévision.
En d’autres termes, le Hamas a sauvé la face. Il n’a rien promis et nul ne peut rien lui reprocher. Son absence de réaction est donc un choix politique. Sans doute attend-il une autre opportunité.