Dans une enquête documentée, le journal français « le Monde » raconte comment les magistrats du pole spécialisé créé en 2017 sont totalement débordés par des dossiers de plus en plus nombreux.
Pendant près d’un an le Monde Afrique a enquèté sur les difficultés de la justice anti terroriste. Six ans après le début des violences djihadistes qui ont provoqué 1500 morts parmi les civils, la justice est à la peine même si les premiers procès ont pu lavoir lieu cet été dans les locaux flambant neufs du nouveau Tribunal enfin achevé après sept ans de chantier.
Cinq prévenus ont été condamnés à des lourdes peines, cinq autres procès ont du être reportés pour cause de grève des gardiens de sécurité pénitentiaire. Aucune autre date n’a été fixée.
Quatre juges, 459 dossiers.
La première raison de ces difficultés ede fonctionnement st l’insuffisance des moyens: on ne compte dans les locaux du Pôle spécialisé sécurisés depuis peu que quatre juges d’instruction pour 459 dossiers. Les médecins légistes sont au nombre de deux totalement débirdés par des massacres qui provoquent le mort de centaines de personnes.
Par ailleurs les enquêtes sont entravées par d’innombrables résistances dont le Monde Afrique se fait l’écho: les groupes djihadistes, du moins quand ils son capturés vivants ou quand ils ne se sont pas réfugiés au Mali ou au Niger, revendiquent peu leurs attaques, les combattants portent des surnoms; « le manque de coopération » des populations locales est évident par peur en partie de représailles et par sympathie aussi pour les groupes violents. L’obstacle enfin de la langue dans un pays muti-ethnique est considérable.
Une bombe à retardement
Résultat, 900 terroristes s’entassent dans les prisons du Burkina, enfermés parfois depuis plus de quatre ans et avec un taux d’occupation de 200%. Autant de promiscuité qui favorise la recomposition en détention des groupes armés.D’autant plus que ces prévenus, souvent victimes d’erreurs judiciaires, sont peu ou pas défendus par des avocats qui lors des auditions ou des procès brillent par leur absence, souvent menacés de morts, note le Monde Afrique, sur les réseaux sociaux.