Un grand nombre d’Algériens qui ont manifesté plus massivement que jamais ce vendredi 5 juillet ont réclamé, d’après RFI, le départ du chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah
Chef d’état major de l’armée algérienne depuis 2004 et placé, depuis février dernier, au coeur du processus démocratique algérien, Gaïd Salah était la cible des manifestants ce vendredi 5 juillet. Les protestataires ont demandé son départ, certains même sa mise en détention, tout en reprenant des revendications traditionnelles: un Etat de droit et non un régime militaire et une Algérie libre et démocratique.
L’union du peuple et de l’armée, une rhétorique constante en Algérie, semble aujourd’hui au point mort. Jusqu’à quel point?
Une presse sous contrôle
Les slogans mis en avant le 5 juillet sont-ils spontanés? Les forces hostiles au chef d’état major, Gaïd Salah, qui conduit une politique d’assainissement sans concession contre les responsables des années Bouteflika ont-elles les moyens d’instrumentaliser le mécontentement populaire? En clair, les réseaux de l’ex DRS, la police politique à l’oeuvre en Algérie depuis l’indépendance et que Gaïd Salah a contribué à décapiter en 2015, sont-ils encore influents? Autant de questions auxquelles il est très difficile de répondre, compte tenu notamment de la difficulté pour la presse de travailler normalement en Algérie.
La capacité des médias de s’exprimer librement reste en effet très limitée: pressions notamment financières, censure de certains sites indépendants comme TSA, refus de visas à un grand nombre de titres étrangers, dont Mondafrique, comme c’était le cas sous Bouteflika.
Une mobilisation massive
Cette nouvelle journée de mobilisation coïncidait avec la fête de l’indépendance que l’Algérie célébrait ce 5 juillet. Les manifestants étaient plus nombreux que lors de ces dernières semaines. Il y avait parmi eux beaucoup de femmes et d’enfants. « Le peuple veut l’indépendance », a-t-on entendu à plusieurs reprises dans le cortège.