Le général-major Mohamed Bouzit, dit Youcef, l’ex-très discret conseiller d’Abdelmadjid Tebboune sur le dossier libyen, et ancien patron la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), a été arrêté depuis ce matin vendredi et se retrouve entre les mains des enquêteurs de la Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA), devenu le centre névralgique de l’appareil sécuritaire.
L’ex-homme fort du renseignement extérieur algérien fait l’objet de graves accusations dans un dossier que des fuites bien ciblées présentent comm très lourd. Il est effectivement cité comme principal suspect dans des affaires de trafic d’influence, réception d’indus avantages et corruption, mais aussi de diffusion de fausses informations ayant pour conséquence de porter atteinte à la sécurité nationale. Selon nos sources, le général-major Mohamed Bouzit dit Youcef devra être présenté demain samedi ou plus tard dimanche prochain devant un magistrat instructeur du tribunal militaire de Blida qui ne devrait pas être placé en détention.
La roue tourne
Agé de 69 ans, le général-major Major Bouzit était l’un des plus influents généraux des services secrets algériens au cours de ces dix dernières années. Il avait été réinstallé le 16 avril 2020 comme patron de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE) avant d’en être limogé le 20 janvier 2021. Auparavant, il avait dirigé la DDSE de septembre 2013 jusqu’à mars 2019, date à laquelle il avait été une première fois déchu de ses fonction suite à la chute du clan présidentiel des Bouteflika. Autant d’accidents de carrirèe qui montrent à quel point les différents clans au sein de l’armée se livrent une guerre sans fin
Cette interpellation, d’après nos sources, serait un règlement de comptes du général Chengriha, le tout puissant chef d’état major. À peine nommé, sa fille avait en effet été nommée au consulat d’Algérie à Genève où son comportement avait attiré l’attention. Or à l’époque, le général Bouzit qui était encore à la tète du renseignement extérieur, avait fait diligenter une enquête sur le fonctionnement de cette antenne diplomatique. Ce que le général Chengriha n’avait guère apprécié. C’est ce contentieux qui expliquerait les poursuites actuelles