L’agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (AACISD) créée par décret présidentiel le 20 Avril 2020 avec à sa tète le colonel Mohamed Chafik Mesbah ,qui était une coquille vide, a été réactivée par la Présidence.
Cette agence ne disposait ni d’un siège soical, ni decollaborateurs. Elle n’a pas eu d’activité ni de projet sur le continent africain depuis sa création. Cette structure, fraîchement conçue dès l’arrivée de Tebboune, a été mise en sommeil car ses prérogatives piétinent sur celles du ministère des affaires étrangères dirigé par Ramtane LAMAMRA. Les deux hommes ne s’apprécient guère, jusqu’à ce qu’à la nomination de l’ancien officier du DRS, Mohamed Chafik Mesbah, par décret datant du 04 novembre 2021, conseiller des « affaires réservées » à la présidence au sein de la présidence.
Or, ce dimanche 19 février 2023, le président Tebboune vient de réactiver l’agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement imposé par un contexte géopolitique marqué par l’instabilité sur le continent Africain.
Les raisons d’un tel investissement
C’est lors d’une allocution lue, en nom du président, par le premier ministre, Aymen Abderrahman, lors du 36ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA, tenu à Addis Abeba en Ethiopie. L’objectif de cette déclaration est de faire passer un message à l’ensemble des présents (chef d’État et chefs des gouvernements) que l’Algérie amorce un retour en force au sein de l’UA. Un terrain diplomatique abandonné depuis 2019 à son rival Marocain qui a marqué des points depuis.
« J’ai décidé d’injecter un montant d’un milliard de dollars US au profit de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement pour le financement de projets de développement dans les pays africains notamment les projets d’intégration ou ceux à même de contribuer à accélérer le développement en Afrique », déclare le chef de l’Etat dans le discours lu par le premier ministre. Une initiative unilatérale sans confirmer la démarche par voie parlementaire qui passe plus pour une chambre d’enregistrement.
La démarche nous rappelle l’effacement de la dette, par Bouteflika, de 902 millions de dollars à 14 pays africains entre 2010 et 2014 et 504 millions à deux pays arabes. La diplomatie algérienne avait son poids au sein de l’UA notamment lors des votes des résolutions importantes. Le pays disposait du cash grâce aux entrées de la vente du gaz et du pétrole. La démarche d’investissement se distingue de l’annulation de la dette. Elle maintient le débiteur au service du créancier pour une certaine durée. La démarche fait écho aux offensives de la diplomatie marocaine au sein de l’UA. En effet, certains états africains ont ouvert des consulats dans le territoire occupé du Sahara occidentale. L’affrontement avec le Maroc se place sur le plan diplomatique, économique, et toutes autres coopérations avec les États africains.
« Cette démarche procède de la conviction de l’Algérie que la sécurité et la stabilité en Afrique sont liées au développement » souligne l’allocution de Tebboune. Suite à cette décision l’Agence algérienne « entamera les procédures d’exécution de cette initiative stratégique en coordination avec les pays africains souhaitant en bénéficier ». La mission de l’ AACISD consiste à mettre en œuvre et élaborer la politique nationale de coopération internationale dans les domaines économique, social, humanitaire, culturel, éducatif, scientifique et technique.