Un des fils de Mohamed Boudiaf, nommé à la tète de l’Etat algérien en 1992 avant d’être assassiné, devrait porter plainte contre le général Toufik, selon le site Maghreb émergent.
Abattu à Annaba le 29 juin 1992, alors qu’il prononçait un discours,. Mohammed Boudiaf n’acheva pas de délivrer son message. Membre fondateur du FLN, chef historique de la révolution, ministre d’État dans le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), prisonnier politique sous le régime colonial puis sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, opposant exilé, le président algérien fut exécuté de plusieurs balles par un membre de la garde présidentielle.
Les commanditaires du crime n’ont jamais été retrouvés. Un officier présent sur les lieux et présenté comme dangereux militant « islamiste » devait être arrêté et présenté comme l’assassin présumé avant d’être finalement condamné.
Le DRS dans le collimateur
Personne en Algérie n’ignore que Mohamed Boudiaf, nommé par l’armée à la suite de la destitution du président Chadli au début de l’année 1992, est très vite devenu l’ennemi à abattre pour les généraux dits « éradicateurs » et leurs alliés du DRS (ex services algériens). Les initiatives anti corruption de cet homme indépendant et honnête déplaisaient aux patrons de l’armée algérienne. Beaucoup soupçonnent les hommes du général Toufik, alors tout puissant patron du DRS, d’avoir trempé dans l’élimination de Boudiaf.
Le placement en détention, dimanche 5 mai, de l’ex chef du DRS par le patron de l’armée, Gaid Salah, ouvre un possible espace judiciaire où la famille Boudiaf, en s’apprêtant à porter plainte, cherche à s’engouffrer. Le chef d’état major, un des rares généraux majors à s’être opposé à l’époque à la destitution de Chadli et à ne pas avoir été mis en cause pendant les terribles années 1992-98, cherchera-t-il à rouvrir les dossiers brulants de la décennie noire? Rien n’est moins sûr, du moins si Gaîd Salah veut préserver l’unité de l’armée.