Lundi 10 août, le journaliste algérien Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison pour atteinte à l’unité nationale
Depuis l’élection du président Abdelmadjid Tebboune, élu avec un taux de participation historiquement bas, les journalistes sont menacés comme jamais par les autorités algériennes.
« »Libérez Khaled ! » L’injonction est devenu le signe de ralliement des défenseurs de la liberté de la presse en Algérie, Il s’agit clairement d’une persécution judiciaire contre un journaliste qui est l’honneur de son pays« , a réagi le secrétaire général de Reporter Sans Frontières, Christophe Deloire, sur Twitter. Khaled Drareni était poursuivi pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ». Soit un réthorique digne des années de plomb?
An ramenant le « Hirak » algérien à un attroupement non armé, le pouvoir algérien ne favorise guère la sortie de crise e tla recherche d’un compromis avec une mobilisation populaire remarquable même si elle est parfois minée par son incapacité à définir un leadership et une stratégie?.
Prise en otage
Ce journaliste avait couvert, le 7 mars dernier à Alger, une manifestation du « Hirak », le soulèvement populaire qui a secoué le pays pendant plus d’un an. Une vingtaine d’autres journalistes présents à la même manifestation, n’ont pas été poursuivis. Avec Drareni, le pouvoir algérien cherche à faire un exemple !
Rappelons que beaucoup de titres en Algérie mais aussi en France, dont Mondafrique, sont censurés dans « l’Algérie nouvelle » du nouveau président Tebboune. Ce qui n’était pas le cas sous la présidence de Bouteflika qui malgré la corruption et l’autoritarisme qui ont marqué son régime, savait composer et ne pas franchir certaines lignes jaunes.
Les pudeurs de RSF
Interrogé sur Europe 1 ce mardi sur une possible intervention des autorités françaises dans le dossier Drareni, Christophe Deloire, responsable de « Reporters sans frontière », a botté en touche et préféré en appeler au soutien des instances européennes. Il était difficile en effet de faire état publiquement d’une intervention française en faveur de ce journaliste alors que Macron et <le Drian ont tout fait, ces dernières semaines, pour entrainer le pouvoir algérien à soutenir les positions diplomatiques françaises dans les dossiers malien et libyen.
Pourquoi une association qui affirme défendre la liberté d’information hésite à mettre le pouvoir français en face de ses contradictions?