Le tout puissant patron de la police sous Bouteflika, dont Gaïd Salah avait obtenu la tète l’été dernier, est poursuivi aujourd’hui par le tribunal de Tipaza dans une procédure largement instrumentalisée par le pouvoir militaire
Les mises en cause judiciaires continuent de se multiplier en Algérie. Mais hélas et quel que soit le niveau de pillage dont se sont rendus coupables les dirigeants passés, les procédures utilisées semblent largement instrumentalisées par l’armée et la gendarmerie dans une espèce de mascarade judiciaire.
Des juges suspects de partialité
Dix mois après son éviction spectaculaire par Gaïd Salah de la direction de la police, le général Abdelghani Hamel, qui passait pour un allié du clan Bouteflika et un successeur possible de l’ancien chef de l’état, estconfronté à la Justice ce lundi 29 avril. Il doit comparaître avec son fils devant un juge d’instruction du tribunal de Tipaza. Ils sont poursuivis pour « activités illégales, trafic d’influence, détournement de foncier et abus de fonction ».
Seul souci, la juridiction de Tipaza est dirigée par une magistrate qui n’est autre que l’épouse du patron de la gendarmerie, Ghazi Belkecir. Or ce dernier passe, dans la phase actuelle, pour un des principaux alliés du général Gaïd Salah, le chef d’état major et homme fort de la transition algérienne. En d’autres termes, la gendarmerie plus que la police est le bras armé aujourd’hui de l’Etat Major.
Dans de telles conditions, les mises en cause du tribunal de Tipaza contre le général Hamel semblent très largement instrumentalisées par ceux qui aujourd’hui détiennent le pouvoir sécuritaire, à savoir Gaïd Salah et ses proches.