L’ancien attaché militaire à Paris en 2018 et 2019, Tarek Amirat, a été placé en détention par la justice militaire, accusé d’avoir caché à sa hiérarchie, sous la présidence de Bouteflika, des réunions secrètes avec la DGSE française.
La nomination d’un simple officier, à la fin 2017, comme attaché militaire à Paris en avait surpris plus d’un. Tarek Amirat était en effet un simple commandant venu de l’ambassade d’Algérie en Italie et censé, dans ses nouvelles fonctions à Paris, diriger quelques colonels nommés à Paris.
Ce militaire devait en fait sa nomination à ce poste exposé à sa proximité avec le général Tartag, aujourd’hui emprisonné mais qui à l’époque dirigeait, depuis la Présidence et à son service, les services secrets algériens.
Des réunions disrètes avec la DGSE
Lorsque les mobilisations populaires, cet hiver, se sont multipliées en Algérie, des réunions se tenaient à Paris entre les services français de la DGSE et l’attaché militaire algérien. Comment sauver le soldat Bouteflika? Telle était en substance le principal sujet de préoccupation de ces discrets colloque. Quitte à encourager les projets de Said Bouteflika de décréter l’état d’urgence et de pousser vers la sortie le chef d’état major, Gaïd Salah.
Autant de plans séditieux qui valent aujourd’hui à Said Bouteflika et au général Tartag d’être poursuivis pour complot contre la sécurité de l’Etat. Le malheureux attaché militaire, qui avait commis la faute de transmettre ses rapports au seul général Tartag, sans en informer également la DCSA (renseignement militaire algérien) devait être rappelé au printemps en Algérie pour être finalement poursuivi par la justice militaire et emprisonné désormais à Blida.