Le site « Maghreb Intelligence » révèle que le gendre du général Toufik, tout puissant patron des services algériens pendant un quart de siècle, est épargné par la justice.
Alors que de nombreux sympathisants du général Toufik, le tout puissant patron de l’ex DRS (services algériens), sont interpellés et arrêtés en Algérie, le gendre de ce dernier vit tranquillement dans un quartier résidentiel d’Alger, alors que son associé est inquiété par la justice.
Le fils de l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, accusé de transférer illégalement des fonds du Liban vers Hong Kong, est en effet partenaire dans des montages offshore opaques avec Abdelhakim Benferhat, un homme d’affaires fortuné qui a épousé la fille du général Toufik.
La recherche de compromis
Cet homme d’affaires est le représentant dans le secteur pétrolier de plusieurs compagnies sud-coréennes comme Samsung Engineering ou Hyundai Engineering & Construction. Candidats à la construction de la future raffinerie de Hassi-Messaoud, un projet de près de 5 milliards de dollars, ou la jetée du Port de Skikda, un chantier dépassant les 300 millions de dollars, les deux géants sud-coréens pèsent lourd.
Il est difficile pour les nouveaux maitres de l’Algérie, confrontés à une situation économique désastreuse, de se brouiller avec l’ensemble des opérateurs économiques internationaux.
Je te tiens, tu me tiens !
Plus décisif encore, Abdelhakim Benferhat est le fils d’un ancien officier de l’ex DRS ( services secrets), Nourredine Benferhat. Bien qu’à la retraite, ce dernier pourrait livrer un bon nombre de secrets de fabrication du régime si son fils était lui aussi mis en cause.
Or l’institution militaire qui a lancé des centaines de procédures judiciaires à travers toute l’Algérie contre des hauts gradés, d’anciens ministres en vue et de puissants oligarques, cherche à ne pas ouvrir trop de fronts à la fois. La justice algérienne privilégie ainsi les mises en cause de personnalités, dont celles du général Toufik, qui ont pu mettre en cause la sécurité de l’Etat et de l’armée. Elle sait en revanche fermer les yeux sur des dossiers jugés plus secondaires de corruption ordinaire.
Compte tenu des malversations qui ont touché sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika la plupart des décideurs algériens, une telle prudence s’impose en effet si l’on ne veut pas placer en détention la presque totalité des élites économiques algériennes.
Rectificatif
Contrairement à ce que nous avions écrit dans un précédent article, l’ancien patron de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, contrairement à son fils, n’a pas été convoqué par la justice algérienne. Le journaliste de Mondafrique avait confondu le fils et le père. Il sera condamné à payer une tournée générale à la rédaction