A Alger, quelques jours nous séparent de l’installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale APN. Celle-ci sera installée le 23 mai après l’épuisement de toutes les voies de recours. La séance sera tenue sous la présidence « du doyen d’âge de l’Assemblée populaire nationale, assisté par deux des députés les plus jeunes ».
Les 462 élus seront appelés par la suite à élire le troisième homme de l’Etat ou le nouveau président de l’APN. Plusieurs noms sont avancés : Ghania Idalia, Said Bouhadja, Sid Ahmed Ferroukhi, Boudjemaa Talai et El Hadj El Laib, tous députés du FLN. Mais c’est le nom de ce dernier qui revient le plus et qui est donné favori.
Les supputations et les spéculations argumentent que El Hadj El Laib, ancien sénateur et issu de Batna, est un alibi pour l’équilibre régional, qu’il est également un ami de Président, un ancien moudjahid et qu’il a exercé en tant que sénateur et vice président du sénat.
Pour l’opinion, son parcours est peu connu. Agé d 74 ans et cacique du FLN, El Hadj El Laib n’a pas exercé, contrairement à son prédécesseur, Ould Khelifa, de fonctions importantes au sein de l’Etat. Il est apparu dans les meeting du FLN qu’il a animés lors de la campagne des législatives du 04 mai, lorsqu’il a prononcé difficilement, en tant que Vice Président du Sénat, la lettre de Bensalah lors de l’ouverture de la session d’automne du Parlement, avec ses deux chambres.
Au sein du sénat, il est connu pour ses questions orales et écrites adressées aux différents ministres de passage; elles concernent exclusivement le développement de la région de Batna et particulièrement son aéroport. La dimension nationale est totalement absente de la thématique de ses interventions ou ses allocutions. Ses seuls leitmotivs résonnent comme un coup de cœur pour sa région, ses ressources, son histoire et ses personnages dont il vante avec certains sa proximité étroite.
Certaines langues ayant décelé chez lui un début de Parkinson doutent qu’il puisse en tant que vieil homme affronter la nouvelle composante de l’APN avec ses éléments contestataires tels ceux du RCD, du PT et autres plus virulents. Lors de l’un de ses meetings à Oued Taga à Batna, il n’a pu aucunement contenir l’élan d’un jeune homme exacerbé par les promesses des candidats du FLN.
- El Hadj El Laib, nonobstant le respect que lui vouent les concitoyens de sa région pour son âge et son passé de militant et de moudjahid, saura t- il impulser la symbiose entre l’efficacité économique et la très profonde justice sociale par une lutte contre la corruption et les rentes spéculatives, par de nouveaux mécanismes de régulation, loin des règlements de comptes inutiles qui ont naguère constitué les sources de tensions ?
Lui qui pense que l’Algérie ne souffre pas d’une crise économique mais seulement d’une crise de l’emploi, parviendra t-il à s’élever à la hauteur des enjeux de la mondialisation, l’espace euro-méditerranéen et africain étant son espace naturel, surtout que la crise mondiale actuelle préfigure d’un bouleversement géostratégique et économique important ? Moins encore, parviendra-t-il à dénouer les différents de sa nouvelle composante afin de démentir le sombre scénario, qu’il y a lieu de ne pas prendre à la légère ? Ou bien sera t-il simplement un Karim Younes bis ?