La déclaration de candidature aux prochaines élections présidentielles d’avril du général Ali Ghediri, aujourd’hui à la retraite, a provoqué la colère du chef d’état-major Gaïd Salah.
A plusieurs reprises le général Ali Ghediri a demandé au président Abdelaziz Bouteflika de se retirer de la course pour un éventuel cinquième mandat. Il a aussi appelé le chef d’état-major « d’assumer ses responsabilités devant l’Histoire en garantissant des élections transparentes ». Une manière de mettre clairement dans l’embarras le vice-ministre de la Défense.
Gaïd Salah en colère
Ce dernier n’a pas tardé à vivement réagir au tacle de son ancien collègue, tombé en disgrâce au même moment que plusieurs généraux de l’ex DRS. Une première fois, c’est un communiqué au vitriol du ministère de la défense qui se permet de rappeler à l’ordre les militaires de haut-rang qui seraient tentés de présenter aux élections présidentielles. La deuxième fois, c’est un éditorial de « El Djeich », la revue officieuse de l’armée, qui abonde dans le même sens que le communiqué du MDN.
Enfin, c’est le général Gaïd Salah, en tournée dans l’Ouest du pays, qui s’en charge en personne devant ses troupes. Il multiplie les mises en garde contre « les aventuriers » et les « individus qui défendent des intérêts étriqués », descendant directement en flammes le général Ali Ghediri, jugé comme ayant « perdu le sens de la mesure » et de vouloir s’attribuer « une dimension qui n’est pas la sienne ». La télévision publique algérienne a consacré de larges extraits au discours de l’homme fort de l’Algérie en ce moment.
Les réseaux de l’x DRS
Mais pourquoi le général Gaïd Salah est-il énervé à ce point ? Selon des sources bien informées à Alger, le chef d’état-major sait que les thèses défendues par son ancien collègue, le général Ali Ghediri, sont très populaires dans l’opinion publique. I
Mais surtout le général à la retraite, dont on connait les liens avec le général Mohamed Mediène, dit Toufk, le tout puissant patron de l’ex DRS (services algériens), s’agitent les réseaux obscurs de l’Etat profond algérien. « Le chef d’état major a tenu à montrer qu’il veille au grain et que c’est lui qui déminera toute tentative de chambouler l’ordre établi dont il est le principal bénéficiaire », explique au site Maghreb Intelligence l’ancien patron d’une région militaire, relevé de ses fonctions tout récemment.
D’autres salves vont sans doutes être tirées d’ici le mois d’avril prochain, date pour l’instant des élections présidentielles. La bagarre ne fait que débuter au sein de l’armée algérienne entre les anciens, héritiers du DRS, et les modernes, regroupés derrière le chef d’état major.
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