Le traitement du dossier islamiste n’a guère évolué depuis l’interdiction du FIS en 1993. L’un des ex-avocats des dirigeants islamistes, Rachid Mesli, arrêté à Turin fin août a finalement été relâché par la justice italienne mi-septembre et a regagné Genève où il vit d’ordinaire. La demande d’extradition envoyée par l’Algérie qui réclamait l’avocat a été rejeté par le parquet de Turin qui a estimé qu’elle n’était pas motivée. Il s’agit du énième épisode du régime d’Alger dans sa tentative de museler tous ceux qui pourraient apporter des révélations sur la gestion de la question islamiste. Dans le cas présent c’est Madani Mezrag lui-même qui a fait savoir à l’entourage du chef de l’Etat algérien que Rachid Mesli détient des informations embarrassantes. L’ancien chef de l’AIS, proche de Bouteflika qui l’a instrumentalisé pour imposer la « réconciliation », serait directement mis en cause à propos des modalités qui l’ont amené à accepter de déposer les armes en 1997 après une longue négociation menée par le DRS. Madani Mezrag qui ambitionne de réintégrer le jeu politique pourrait servir de lièvre à Saïd Bouteflika afin de rabattre l’électorat du FIS au profit du conseiller présidentiel.