Les témoignages se multiplient qui tendent à monter les faveurs dont a bénéficié dans le passé le milliardaire Issad Rebrab, aujourd’hui emprisonné, de la part du pouvoir algérien
Interrogé par la chaîne Nahar Tv le 30 juillet, l’ancien premier ministre Belaid Abdeslem a révélé qu’en 1993 Issad Rabrab devait au fisc 140 milliards de centimes. Quand Abdeslem, qui était aussi ministre de l’économie, a réclamé le paiement de ces arriérés, il s’est trouvé « démissionne » peu de temps après. Abdeslem cite le general-major Larbi Belkheir comme un des principaux protecteurs de Rabrab.
L’ancien premier ministre indique aussi que les passe-droits de Rabrab étaient obtenus notamment grâce au zèle interventionniste dans les ministères tenus par Saïd Saadi.
Ces révélations s’ajoutent à celles faites sur la chaîne Bilad TV par Amara Muhcine, un ancien de la Sécurité Militaire du temps de Kasdi Merbah. Selon lui, la SOGEDIA, societe nationale qui avait le monopole de la production, de l’importation et de la distribution du sucre, a été privatisée eau profit de Rabrab.
Le risque de manipulation du Hirak
On comprend mieux la violence des déclarations de Saïd Sadi contre Gaid Salah, qui datent exactement de l’arrestation de Rabrab. On comprend moins l’accueil par une chaîne satellitaire anti-système basée à Paris et à Londres de militants berberistes, comme Hassan Hireche qui a proposé la nomination de Saïd Sadi au poste de premier ministre.
Une partie du Hirak, la mobilisation populaire en Algérie, se radicalise. On assiste à un possible rapprochement entre les courants berberistes « modérés » et le MAK sécessionniste de Ferhat Mehenni