Alger et Madrid rabibochés en désaccord sur le « Gazoduc Maghreb »

La réception de l’ambassadeur espagnol en Algérie, Fernando Morán CalvoSotelo par Kamel Moula, président du conseil du renouveau économique algérien, constitue un élément de taille dans la lecture de la situation des relations algéro-espagnoles. Depuis juin 2022, les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne sont au point mort. La rencontre entre ces deux hommes peut être considérée comme un indice important d’un retour à la normale dans un proche avenir. Sous réserve d’un accord sur le Gazoduc Maghreb voulu par l’Espagne

Profitant de l’envolée commerciale, Madrid sollicite Alger pour rouvrir le gazoduc Maghreb fermé depuis la fin du contrat en 2021 dans le prolongement de la détérioration des relations avec le Maroc. Le site espagnol « économia » fait état d’un refus catégorique des autorités algériennes au moment où le royaume Alaouites traverse une crise perceptible dans ce secteur. Le gouvernement marocain prépare une augmentation du prix de la bonbonne du gaz de 12 kilos de 50 dirhams à 60 dirhams pour l’année 2025 et envisage d’annoncer une augmentation de 10 dirhams de plus pour le début 2026 portant le prix de la bonbonne à 70 dihrams. Le consommateur marocain voit le prix du gaz s’envoler en dehors de sa bourse.

C’est le même gouvernement Espagnol de Pedro Sanchez, auteur de la crise avec l’Algérie, qui propose ses bonnes offices auprès d’Alger pour rouvrir le Gazoduc Maghreb qui traversait le territoire marocain. L’approvisionnement en gaz du marché Marocain était stable du temps où le gazoduc traversait le territoire. Selon l’accord entre les trois États, une partie du gaz était prélevée par le Maroc pour ses foyers et ses entreprises. Devant la demande de plus en plus accrue du Maroc, l’Espagne a accepté d’inverser le flux du Gazoduc du port espagnol de Tarifa aux ports marocains, ce qui a permit le maintien une certaine stabilité des approvisionnements en énergie.
Le Maroc a réussi à combler le manque à gagner du passage du gazoduc Maghreb par le Gaz Russe qu’il achetait sur le marché international. Or, depuis les sanctions imposait à ce pays, et la demande de consommation des foyers et des entreprises marocaines le gouvernement se retrouve face à une situation inédite. L’auteur de l’article, d’Economia, journal espagnol spécialisé dans le domaine d’économie, mentionne l’opposition d’Alger à la livraison de son gaz via l’autre gazoduc Medgaz ou par voie maritime si ce gaz serait vendu pour le marché marocain. « L’Algérie a averti Madrid qu’elle opposerait son veto à l’entrée de son gaz en Espagne via l’autre gazoduc, Medgaz, ou par bateau si ce gaz était utilisé pour être vendu au Maroc » souligne Carlos Ribagorda, l’auteur de l’article d’économia.
Alger compte exercer une pression maximale sur le royaume alaouite dans sa crise de pénurie de gaz qu’il traverse. L’Espagne reste son principal fournisseur, CORES, l’entité de détention chargée de maintenir les réserves stratégiques de produits pétroliers et de contrôler les stocks de l’industrie pétrolière et gazière en Espagne, confirme la hausse les exportations du gaz vers le Maroc. Celui-ci est devenu le second destinataire du Gaz espagnol après la France.

Le Maroc anticipe les événements en construisant des usines de GNL pour garantir son autonomie d’approvisionnement en achetant du Gaz aux États Unis et en Russie dans le futur. Le Projet du Gazoduc Nigeria approvisionnant l’Europe n’a pas encore trouvé une solution finale de passage. Faut-il qu’il traverse plusieurs États Africains pour finir sur les ports marocains ou le cheminement traversant uniquement le Niger et l’Algérie. La guerre entre le Maroc et l’Algérie fait rage pour l’obtention de se passage dans la géostratégie énergétique au Maghreb.