L’Algérien Smaïl Chergui, puissant commissaire de l’UA, explore la voie d’un dialogue avec les groupes extrémistes. A l’exemple de l’Afghanistan
C’est dans dans le quotidien suisse Le Temps que Smaïl Chergui publie une tribune appelant à « l’unification des stratégies de stabilisation du Sahel s’émancipant des puissances occidentales et du millefeuille des dispositifs en faveur de la région ». Ce jargon diplomatique cache un virage décisif de l’Union Africaine qui tente de s’émanciper de l’alliance avec les occidentaux et avec leurs mots d’ordre.
Estimant que la Minusma n’a pas produit d’avancées décisives, Smaïl Chergui écrit:« le Sahel étouffe de programmes à répétition et de plus de 17 stratégies, alors que le G5 Sahel a formulé son propre plan d’investissement prioritaire en 2014 ». Il regrette que les annonces de soutien au G5 ne se sont concrétisées qu’à hauteur de 20% seulement.
Dialoguer avec les extrêmistes
Enfin, ce pilier de l’Union Africaine approuve le processus de négociation politique engagé avec les groupes armés terroristes par l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita avant son renversement par un coup d’Etat le 18 août dernier.« L’accord signé avec « les talibans » en Afghanistan, le 29 février 2020, peut inspirer nos Etats membres pour explorer le dialogue avec les extrémistes et les encourager à déposer les armes, en particulier ceux qui ont été enrôlés de force », estime le diplomate.