Le 30 août, un accord de paix communautaire a été signé sous l’égide des autorités nigériennes à Kandadji, dans l’Ouest du pays, région où sévit l’Etat islamique au Sahel.
A l’issue d’un long processus accompagné par l’ONG suisse Centre pour le Dialogue Humanitaire, les Zarma-Songhaï et les Peuls des communes de Kandadji et Ayorou ont pu mener à bien la campagne agricole dans leurs champs respectifs. Ces efforts ont également permis de faire baisser la violence intercommunautaire et le nombre d’enlèvements de personnes et de bétail.
Dans cette région, des tensions foncières avaient surgi après l’expropriation des populations locales dans le cadre de l’aménagement du barrage hydro-agricole de Kandadji.
Très inclusif, le processus chapeauté par la division paix, réconciliation et reddition du ministère de l’Intérieur, a impliqué, au-delà des représentants des deux communautés, la diaspora, les déplacés ainsi que les associations et la milice d’autodéfense locales. Il a commencé en novembre 2023.
A l’occasion de la cérémonie diffusée par les média nationaux, le gouverneur de la région de Tillabéri, le lieutenant-colonel Maïna Boukar, s’est félicité de « la réconciliation des enfants du même terroir » et il a invité toutes les personnes ressources, présentes ou pas, à « accompagner cette dynamique afin qu’elle puisse faire tâche d’huile dans la région et pourquoi pas, dans le pays et toute la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel ».
Depuis mai 2023, des attaques de djihadistes exigeant la zakat s’étaient multipliées dans les villages zarma de Dessa, Ayorou et Anzourou. Les milices d’autodéfense créées dans la foulée ont exercé, à leur tour, des représailles contre des villages peuls, faisant flamber la violence contre les civils de part et d’autre.