Reflet du désarroi dans lequel semble plongé l’ancien rebelle touareg Rhissa Ag Boula, l’ancien ministre de Mohamed Bazoum récemment déchu de sa nationalité nigérienne, son nouveau groupe armé, le Front des Armées Libres (FAL), s’est attribué à tort une attaque commise le 19 octobre contre un poste de l’armée nigérienne près d’Assamaka, non loin de la frontière algérienne.
Les anciens amis du bouillant ex-ministre chargé de la sécurité du Président Mohamed Bazoum, désormais réfugié politique en France, ont dénoncé «une maladroite manoeuvre d’opportunisme» susceptible «de générer des conséquences fâcheuses à des populations qui n’aspirent qu’à la paix et au bien-être.»
«D’ailleurs, la revendication d’un retour à l’ordre démocratique et la libération du Président Bazoum Mohamed ne peuvent en aucun cas justifier l’assassinat de Nigériens dans leur noble mission de défense de l’intégrité territoriale», écrit Ousmane Abdoul Moumouni, le coordinateur du Conseil de Résistance pour le Renouveau démocratique en Afrique.
Ce dernier faisait partie du cercle proche de Mohamed Bazoum et il a quitté le Niger après le coup d’Etat du 26 juillet 2023 pour fonder, avec Rhissa Ag Boula, le Conseil de la Résistance pour la République pour rétablir le Président dans son fauteuil.
Lâché par son ancien partenaire
Il y a un mois, Moumouni a exclu Ag Boula à cause de son «entêtement belliciste.» Si Ag Boula est en bonne place sur la liste des Nigériens tout récemment déchus de leur nationalité pour leurs menées subversives contre le régime, il n’en va pas de même pour Moumouni qui a clairement pris ses distances avec l’action armée.
Ce n’est donc pas le groupe de Rhissa Ag Boula qui est à l’origine de l’attaque d’Assamaka, où sept soldats sont morts et plusieurs autres ont été blessés, à 15 km seulement de la frontière algérienne.
En effet, dimanche, la filiale burkinabè d’Al Qaida a revendiqué cette action, dans des communiqués écrits et vocaux en arabe, en bambara et en fulfulde (la langue peule). Ansaroul Islam, la grande katiba du Burkina Faso, a également produit des photos de l’armement saisi sur les militaires. D’après les informations parvenues à Mondafrique, l’objectif d’Ansaroul est de libérer le passage permettant l’acheminement des armes achetées en Libye. Ansaroul est une organisation soeur de la katiba malienne du Macina qui progresse notablement à l’intérieur du Niger ces derniers mois.
La fausse revendication jette le discrédit sur Rhissa Ag Boula, dont les communiqués vengeurs n’ont pas été suivis d’effets tangibles jusqu’à présent. Son influence dans le nord du Niger semble étroitement contenue par d’autres leaders politiques locaux, tandis que la vie parisienne lui coûte cher.
Le communiqué de revendication publié par le nouveau groupe armé de Rhissa Ag Boula, le jour même de l’attaque, était signé d’un chef d’état-major inconnu, un certain général Egourou. Mot qui signifie «crapaud» en tamachek.