Dans un point de presse lundi, Djibo Ali Amadou, président de la coalition de l’opposition CAP 21, a déclaré qu’elle rejetait en bloc l’audit du fichier en train d’être réalisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ainsi que les résultats qui en découleront.
Cette décision, a-t-il expliqué à la presse, fait suite au refus de permettre aux deux représentants de l’opposition, ainsi qu’à ceux du groupe des non affiliés, d’accéder au fichier électoral. « Les représentants de l’opposition et des non affiliés sont considérés comme des spectateurs engagés qui doivent tranquillement attendre dehors que ledit audit soit terminé pour avoir la voix au chapitre et poser éventuellement des questions aux auditeurs », estime l’opposition dans un communiqué.
Le comité ad hoc chargé de l’évaluation du fichier électoral biométrique est composé de 7 membres administratifs de la CENI et des trois seuls experts de l’OIF, la CEDEAO et l’Union africaine ayant désisté. Les représentants des partis politiques de la majorité, de l’opposition, des non-affiliés et de la société civile, sont relégués au rang d’observateurs.
Le député Koroney Massani, l’un des deux experts mandatés par l’opposition, a précisé aux journalistes que faute de pouvoir accéder au fichier électronique biométrique, il serait impossible pour l’opposition de l’auditer et d’attester de sa fiabilité. C’est pourquoi les deux représentants désignés par l’opposition se sont finalement retirés du processus.
L’opposition dénonce aussi le court délai prévu pour cet audit, qui a été réalisé, par la même OIF, en trente jours ferme, du 13 décembre 2019 au 14 janvier 2020 au Togo, avec deux fois moins d’inscrits que le Niger. « L’OIF n’a prévu de consacrer à celui du Niger que quatre jours, soit du 04 au 09 septembre 2020. Pourquoi ? », s’est-indigné Djibo Ali Amadou, appelant l’OIF à « faire attention à sa crédibilité. »