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Idriss Déby reçoit Macron mais poursuit la répression

Plusieurs responsables et militants de la Convention Tchadienne de Défense des Droits (CTDDH) ont été arrêtés à N’Djamena, voici une semaine, pour avoir participé la veille à une manifestation.

Tout va bien pour Idriss Deby. Le Président accueille chez lui lundi la conférence qui réunit Emmanuel Macron et ses quatre homologues du Mali, de Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger. De quoi savourer son influence diplomatique acquise grâce à l’engagement de l’armée tchadienne dans la région.

Fruit de cette même dynamique, le Tchadien Moussa Faki Mahamat vient d’ailleurs d’être réélu  samedi soir à la tête de la Commission de l’Union africaine pour un mandat de quatre ans.  

Répression toute

Compte tenu de ces échéances diplomatiques, d’autres chefs d’état auraient un peu calmé le jeu. Telle n’est pas l’intention du Président tchadien, Idriss Pédy, qui poursuit sa politique répressive contre vents et marées. Voici huit jours, le secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, la trésorière du parti « Les Transformateurs » Fatimé Abdelkerim Soumaïla ont été interpellés, selon un communiqué diffusé par la CTDDH.

Une marche pacifique avait été organisée par « les partis politiques de l’opposition démocratique et des leaders d’organisations de la société civile responsables pour s’opposer à un 6e mandat d’Idriss Deby à l’occasion de l’élection d’avril.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent un petit groupe d’hommes gazés par des lacrymogènes tirés par la police tchadienne, puis se réfugiant à l’intérieur de l’ambassade des Etats-Unis, où ils ont enregistré une déclaration vidéo.

D’après le communiqué, les personnes interpellées l’ont été à la porte de l’ambassade des Etats-Unis et ont été ensuite conduites  » à la direction des Renseignements Généraux. »

La CTDDH affirme  » que le régime dictatorial et répressif d’Idriss Déby n’a jamais autorisé depuis 2016 une marche pacifique organisée par les partis politiques de l’opposition démocratique et de la vraie société civile citoyenne non proches du pouvoir. » Elle déplore « le soutien aveugle du gouvernement français au pouvoir tchadien au nom de la lutte contre le terrorisme » et rappelle l’enlèvement et la disparition du professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh, arrêté il y a douze ans par les forces armées tchadiennes et dont le corps n’a jamais été retrouvé.

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