Plusieurs ONG (Sherpa, le CPCR et Ibuka France) ont déposé plainte contre BNP Paribas pour complicité dans le génocide rwandais, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. D’après les accusations portées devant la justice, ce leader des banques françaises aurait transféré pendant le génocide et alors que l’embargo sur les armes avait été adopté par l’ONU un mois plus tôt, 1,3 million de dollars d’un compte de sa cliente, la Banque Nationale du Rwanda, sur le compte suisse d’un courtier d’armes sud africain, M. Ehlers. M. Ehlers se serait alors rendu avec un colonel Hutu, M. Théoneste Bagosora, aux Seychelles, pour conclure, le 17 juin1994, la vente de quatre-vingt tonnes d’armes, qui auraient ensuite été acheminées à Gisenyi au Rwanda, via Goma. Au cours de son audition devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), le colonel Bagosora a confirmé que des armes arrivées des Seychelles par Goma auraient servi à « donner un coup de main à Kigali »1.