- Mondafrique https://mondafrique.com/confidentiels/afrique/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sun, 30 Mar 2025 17:43:01 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/confidentiels/afrique/ 32 32 Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam déstabilisé joue les pacificateurs https://mondafrique.com/international/cote-divoire-tidjane-thiam-destabilise-joue-les-pacificateurs/ https://mondafrique.com/international/cote-divoire-tidjane-thiam-destabilise-joue-les-pacificateurs/#respond Sun, 30 Mar 2025 17:42:59 +0000 https://mondafrique.com/?p=130722 Le porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Brédoumy Soumaïla, a lu, ce mercredi 26 mars, une déclaration au nom du président Tidjane Thiam qui accorde le pardon de celui-ci aux militants frappés par une mesure disciplinaire et qui étaient, pour cela, momentanément suspendus de leurs fonctions au sein du parti. La mesure d’apaisement […]

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Le porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Brédoumy Soumaïla, a lu, ce mercredi 26 mars, une déclaration au nom du président Tidjane Thiam qui accorde le pardon de celui-ci aux militants frappés par une mesure disciplinaire et qui étaient, pour cela, momentanément suspendus de leurs fonctions au sein du parti.

La mesure d’apaisement devrait logiquement empêcher qu’une audience de référé d’heure en heure se tienne le vendredi 28 mars prochain au tribunal de première instance d’Abidjan à la requête d’une dénommée Valérie Yapo, déléguée communale du PDCI, qui demande la nullité de sa suspension pour double nationalité du président Tidjane Thiam.

La déclaration a cependant pris soin de ne pas mentionner le nom des personnes concernées par cette mesure de pardon, probablement pour ne pas donner l’impression de céder à quelque chose. Le ton inhabituellement consensuel du porte-parole en disait d’ailleurs long sur la nécessité de faire baisser la tension au sein du parti, à quelques jours seulement « de la 18è séance du Bureau politique » qui s’annonce chaude le 5 avril 2025 prochain et qui commande, selon M. Brédoumy, « la participation et le soutien de tous les militants dans la cohésion pour donner plus de chance à notre candidat de remporter les élections qui s’annoncent. »

A travers ce geste, Tidjane Thiam reste fidèle « à tous ses prédécesseurs (à la tête du parti, NDLR) qui ont toujours, à la veille de grands événements, rassemblé les militants », a ajouté le porte-parole du PDCI pour qui cette « décision de haute valeur politique » et de « haute spiritualité » tombe à quelques heures de la nuit du Destin qui sera célébrée dans la soirée. 

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Burkina, les journalistes arrêtés et menacés https://mondafrique.com/confidentiels/burkina-les-journalistes-arretes-et-menaces/ https://mondafrique.com/confidentiels/burkina-les-journalistes-arretes-et-menaces/#respond Fri, 28 Mar 2025 10:42:20 +0000 https://mondafrique.com/?p=130541 Le 24 au mars au Burkina Faso, trois journalistes ont été arrêtés par les services de renseignements. Ces faits viennent s’ajouter à de nombreuses autres atteintes à la liberté d’expression depuis l’arrivée d’Ibrahim Traoré au pouvoir en 2022. Ouagadougou ne fait cependant pas exception, en ce début de 21ème siècle jamais la profession n’a connu […]

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Le 24 au mars au Burkina Faso, trois journalistes ont été arrêtés par les services de renseignements. Ces faits viennent s’ajouter à de nombreuses autres atteintes à la liberté d’expression depuis l’arrivée d’Ibrahim Traoré au pouvoir en 2022. Ouagadougou ne fait cependant pas exception, en ce début de 21ème siècle jamais la profession n’a connu une telle régression. Dans de nombreux endroits du monde, les journalistes mettent leur vie en danger pour exercer leur métier.

En mars 2025, le président et le vice-président de l’Association des journalistes du Burkina Faso (AJB), Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, ont été arrêtés par des agents du service de renseignement. Le même jour, Luc Pagbelguem de BF1, une télévision privée a été emmené  par les agents du Conseil national de la sécurité pour être entendu sur un reportage réalisé sur… le congrès de l’Association des journalistes du Burkina Faso (AJB) !  

Ces arrestations sont d’autant plus inquiétantes que depuis juin 2024, un de leur confrère, Serge Oulon a été enlevé dans des conditions similaires. Aucune information officielle sur sa localisation ou son état de santé n’a été communiqué depuis cette date.
« L’arrestation arbitraire et la disparition des trois journalistes montrent que la junte du Burkina Faso cherche désespérément à contrôler la vérité et à s’assurer que les autorités militaires puissent commettre des abus en toute impunité », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch. « La junte militaire devrait prendre des mesures immédiates pour localiser et libérer les trois journalistes. »

Des journalistes réduits au silence

Outre ces arrestations, le gouvernement burkinabé a interdit l’association des journalistes du Burkina Faso. La liste des médias occidentaux qui ont subi le même sort est longue : RFI, FR24, TV5 Monde, Deutsche Welle, le Monde, Apanews, le Gardian, l’Agence Ecofin… La presse burkinabé n’est pas en reste : suspensions ou restrictions de la télévision BFI, du journal l’événement, ou encore de la célèbre radio Oméga. Au Burkina, au nom de la patrie on marche au pas ou on se tait d’une manière ou d’une autre.

Mais l’Etat dirigé par Ibrahim Traoré n’invente rien, la situation est identique en Guinée Conakry. Dans ce pays, aux arrestations et disparitions inquiétantes s’ajoute la torture. Ailleurs, on meurt. Dans la guerre qui fait rage au Soudan, 12 journalistes ont été tués dont trois au mois de mars après une frappe de drone sur le Palais présidentiel. Cependant, Gaza détient tous les records. Les chiffres sont différents selon les sources, mais les médias arabes annoncent 220 journalistes assassinés par Israël depuis le début du conflit. La Palestine tient donc le sinistre record.

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Mondafrique rencontre Jean Christian Konan, cyberactiviste ivoirien https://mondafrique.com/confidentiels/mondafrique-rencontre-jean-christian-konan-cyberactiviste-ivoirien/ https://mondafrique.com/confidentiels/mondafrique-rencontre-jean-christian-konan-cyberactiviste-ivoirien/#respond Sun, 23 Mar 2025 23:01:49 +0000 https://mondafrique.com/?p=130330 Depuis deux mois,  un lanceur d’alerte reconnu, Jean Christian Konan, est en fuite. Parmi les nombreux scandales qu’il a dénoncé, celui du bateau Zimrida, chargé de produits dangereux destinés à être débarqués au port d’Abidjan, a mis le feu aux poudres.Depuis lors, un commando le recherche et en veut à sa vie. Dans son périple […]

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Depuis deux mois,  un lanceur d’alerte reconnu, Jean Christian Konan, est en fuite. Parmi les nombreux scandales qu’il a dénoncé, celui du bateau Zimrida, chargé de produits dangereux destinés à être débarqués au port d’Abidjan, a mis le feu aux poudres.Depuis lors, un commando le recherche et en veut à sa vie. Dans son périple entre de nombreux pays, une halte nous a permis de le rencontrer  à Paris.

Une exclusivité Mondafrique.

Michel Galy, universitaire

Jean Christian Konan, ou l’homme invisible : peu de monde peut se vanter, surtout récemment, de l’avoir récemment rencontré. Souriant, volubile, très informé, Konan est pourtant un lanceurs d’alerte connu sur le continent africain. Les post de sa page Facebook « JCK-Analysisblog », qu’il décrit comme un lieu de « veille stratégique et informationnelle »,  ont fait sa renommée.

Jean Christian Konan, a longtemps appartenu  à la grande bourgeoisie ivoirienne : son père, décédé il y a un an, était en effet l’ancien ministre Konan Lambert , insubmersible dignitaire de tous les régimes, depuis Houphouet Boigny à Gbagbo, en passant par Konan Bédié.

Business first

Loin d’être un esprit systématiquement critique, le lanceur d’alerte a créé en 2000 « JCK Advisor », un site de prestation de services et de conseils en entreprise : l’action sur les réseaux sociaux n’empêche pas les affaires, surtour à l’aide d’une double nationalité franco ivoirienne. Ses croisades contre des contrats douteux peuvent donner au pouvoir ivoirien l’occasion de montrer sa détermination à lutter contre la corruption en cette année électorale.

Mais lorsque le 4 janvier dernier  il révèle que le cargo Zirida transporte 20000 tonnes d’engrais à base de nitrate d’ammonium vers le port d’Abidjan, en le qualifiant de « bombe flottante », il ne se doute pas que ce post va changer radicalement sa vie. Un proche parent haut placé au ministère de l’intérieur et un membre de l’ambassade américaine lui envoient le même message: mieux vaut quitter e pays.

Le lendemain Jean Christian Konan est à Accra, accueilli par une institution ad hoc, chargée justement d’héberger et de sécuriser les lanceurs d’alerte en danger, le Centre international pour la sécurité des lanceurs d’alerte et des journalistes. Des amis proches  le protègent et Reporters sans Frontières  prend à cœur ces dangereuses menaces.

Pourtant planques discrètes et liaisons sécurisées ne suffiront pas : le lanceur d’alerte, averti qu’on le recherche aussi en plein Accra, doit partir précipitamment du Ghana  pour Lagos, où avec l’aide d’un représentant de l’ambassade de France , il s’envole pour Paris à l’aide de son passeport français.

Insaisissable, car sa page Facebook le localise ces derniers jours en Angleterre, en Italie,puis en Égypte. Avant de partir très bientôt aux États Unis, où les investigateurs officiels du FBI  l’attendent pour creuser l’énorme scandale financier dit du Riyadh City, qu’il vient de révéler en Mars, impliquant des escrocs internationaux saoudiens avec des relais, selon ses dires non vérifiés, au consulat de Cote d’Ivoire à New York.

 

 

 

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Kaïs Saïed se retire de la Cour africaine des droits de l’homme https://mondafrique.com/confidentiels/kais-saied-se-retire-de-la-cour-africaine-des-droits-de-lhomme/ https://mondafrique.com/confidentiels/kais-saied-se-retire-de-la-cour-africaine-des-droits-de-lhomme/#respond Sun, 23 Mar 2025 22:42:29 +0000 https://mondafrique.com/?p=130321 Le 20 mars, l’État tunisien a annoncé avoir retiré la possibilité aux individus et aux ONG saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Depuis 2022, elle avait à de multiples reprises jugée illégales les décisions de Kaïs Saïed. Le 20 mars, jour de la fête de l’Indépendance, la Tunisie a annoncé […]

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Le 20 mars, l’État tunisien a annoncé avoir retiré la possibilité aux individus et aux ONG saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Depuis 2022, elle avait à de multiples reprises jugée illégales les décisions de Kaïs Saïed.

Le 20 mars, jour de la fête de l’Indépendance, la Tunisie a annoncé qu’elle avait retiré, depuis le 3 mars, son adhésion au mécanisme permettant aux individus et aux ONG de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.

Un retour en arrière sur l’un des acquis de la transition démocratique, puisque la Tunisie avait déclaré reconnaître cette compétence en juin 2017, selon la procédure prévue à l’article 34/6 du Protocole instituant la Cour.

Sur les trente-quatre États qui ont ratifié le Protocole, seuls huit offraient cette possibilité à leurs citoyens et quatre l’avaient déjà retirée (le Rwanda en 2017, la Tanzanie en 2019, la Côte d’Ivoire et le Bénin en 2020).

Cette régression a été dénoncée par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie et par le Ligue tunisienne des droits de l’homme, puisqu’elle prive les citoyens tunisiens et tout ressortissant africain d’une voie de recours internationale face aux violations de leurs droits par l’État tunisien. Il faut préciser que la juridiction africaine ne peut être saisie qu’une fois toutes les voies de recours internes ont été épuisées.

Les dernières décisions de la Cour permettent de deviner aisément les raisons de ce retrait.

 

Abrogation des mesures exceptionnelles

Le 22 septembre 2022, saisie par un avocat, Me. Ibrahim Belguith, elle s’était prononcée très clairement contre les mesures exceptionnelles prises par Kaïs Saïed depuis le 25 juillet 2021 : la mise en œuvre de l’article 80 de la Constitution ainsi que le gel du Parlement et la levée de l’immunité parlementaire des députés, la prorogation de la période exceptionnelle le 24 août suivant, et le décret 117 du 22 septembre 2021 par lequel le Chef de l’État s’arrogeait tous les pouvoirs et suspendait l’essentiel de la Constitution. Elle a estimé que ces « mesures restrictives […] n’ont pas été adoptées conformément à la loi et n’étaient pas non plus proportionnées à l’objectif visé ». Elle avait ordonné l’abrogation de ces décrets présidentiels, le rétablissement de la démocratie constitutionnelle et la levée des obstacles juridiques et politiques à création de la Cour constitutionnelle dans les deux ans.

 

Réintégration des juges démis et rétablissement du Conseil de la magistrature

Elle a également été saisie par Hamadi Al-Rahmani, Sami ben Houidi, Makram Hassouna et Khaira ben Khalifa, des magistrats démis par décret présidentiel, le 1er juin 2022, en dehors de toute procédure (49 magistrats avaient été révoqués dans le même mouvement, sur la base de rapports de police, et le Ministère de la Justice n’avait pas appliqué l’injonction du Tribunal administratif demandant leur réintégration).

Outre leur destitution, ils contestaient également la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), le 6 février 2022, par le Chef de l’État (annoncée par un communiqué nocturne sur la page Facebook de la Présidence), et son remplacement par un Conseil provisoire, le 12 février suivant, toujours par décret présidentiel.

Par une ordonnance du 3 octobre 2024, dans l’attente d’une décision sur le fond, la Cour africaine a demandé à l’État tunisien de surseoir à la dissolution du CSM et à son remplacement par un Conseil provisoire, de suspendre la révocation des magistrats, et de rendre compte à la Cour dans les deux semaines de l’application de cette décision. Une demande restée sans suite.

Depuis cette ordonnance, la Constitution du 25 juillet 2022 ne prévoit plus un Conseil de la magistrature unique, mais un pour chacune des trois branches de la Justice (judiciaire, administratif et financière). A ce jour, aucun n’ont pas été créé, tandis que le Conseil provisoire est paralysé depuis deux ans, faute de nouvelles nominations pour remplacer les postes vacants. Ce qui laisse les magistrats sans protection face aux interventions de l’exécutif.

 

Un caillou dans la chaussure

D’ailleurs, saisie d’une demande d’annulation de la Constitution de 2014 et de rétablissement du Parlement élu en 2009, évidemment rejetée, la Cour africaine a étendu son appréciation au-delà de l’année 2011 et s’est prononcée sur la période en cours. Elle a rappelé, dans un arrêt du 13 novembre 2024, que le décret abolissant la création du Conseil supérieur de la magistrature en février 2022, violait l’indépendance de la Justice et que la dissolution de l’Assemblée des représentants du Peuple, le 30 mars 2022, violait l’indépendance du pouvoir législatif. Elle a à nouveau ordonné que l’État tunisien crée la Cour constitutionnelle et restaure le CSM dans les six mois.

La Cour a également été saisie par des membres de la famille de Rached Ghannouchi, Noureddine Bhiri, Ghazi Chaouachi, Saïd Ferjani, personnalités politiques actuellement détenues. En attendant le jugement sur le fond, elle émis une ordonnance, le 3 août 2024, demandant à l’État de faciliter les visites des familles et des médecins et communiquer les faits précis justifiant leur détention.

Même si la Cour ne dispose d’aucun moyen coercitif pour faire appliquer ses décisions, on comprend que ces injonctions répétées aient finir par irriter Kaïs Saïed et qu’il ait préféré se débarrasser de ce caillou dans sa chaussure. Toutefois, cette décision n’éteint pas les affaires en cours et n’entrera en vigueur qu’en 2026.

 

Sélim Jaziri

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Grands Lacs : L’armée ougandaise menace la RD Congo https://mondafrique.com/international/grands-lacs-larmee-ougandaise-menace-la-rd-congo/ https://mondafrique.com/international/grands-lacs-larmee-ougandaise-menace-la-rd-congo/#respond Sun, 23 Mar 2025 22:38:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=130307 C’est un message brutal qu’a adressé sur X (ex twitter), le général en chef des forces armées ougandaises (UPDF), Muhoozi Kainerugaba au gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama, qui est la cible de menaces publiques ces deux derniers jours. Des attaques qui annoncent la chute de la ville de […]

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C’est un message brutal qu’a adressé sur X (ex twitter), le général en chef des forces armées ougandaises (UPDF), Muhoozi Kainerugaba au gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama, qui est la cible de menaces publiques ces deux derniers jours. Des attaques qui annoncent la chute de la ville de Kisangani, dans le Nord Est du Congo

La province de l’Ituri

Avec l’appui des forces armées de République démocratique du Congo (RDC), le gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama tentait de lutter contre les sanglantes exactions des rebelles des Forces démocratiques alliées (ou ADF), les plus meurtriers durant ces dernières années. D’origine ougandaise et affiliés à l’organisation État islamique, ces djihadistes qui mènent des attaques contre des civils continuaient de sévir de la RDC jusqu’en Ouganda malgré l’action conjointe des forces armées des deux pays jusquà présent alliés, la RDC et l’Ouganda.

Bouleversement stratégique

La situation a changé du tout au tout. Le chef des forces armées ougandaises (UPDF), Muhoozi Kainerugaba, après s’en être pris au gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama, a affirmé dimanche que ses troupes ou celles du groupe armé antigouvernemental M23 entreraient « d’ici une semaine » dans la grande ville de Kisangani, dans le centre-est de la République démocratique du Congo (RDC).

« Notre peuple de Kisangani, nous venons vous sauver. L’Armée de Dieu arrive », a posté sur X Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni.

Félix Tsishekedi sur la défensive

 Après Bukavu et Goma, au Kivu, tombée aux mains du M23, la chute de Kisangani constituerait un violent désaveu pour le président congolais Félix Tsishekedi. Et la montée en puissance de l’armée ougandaise ne manquera pas d’agiter le spectre d’une internationalisation du conflit à l’est de la RD Congo. 

De 1999 à 2006, l’Ouganda et le Rwanda s’étaient déjà largement avancés derrière les frontières congolaises, en leur noms propres et en soutenant diverses factions rebelles pour ce qui fut baptisé la 2e guerre du Congo. Ou la Première guerre mondiale africaine. Un conflit qui a occasionné au moins six millions de morts et autant de réfugiés.



 

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La tension monte entre Tidjane Thiam et le pouvoir ivoirien https://mondafrique.com/confidentiels/la-tension-monte-entre-tidjane-thiam-et-le-pouvoir-ivoirien/ https://mondafrique.com/confidentiels/la-tension-monte-entre-tidjane-thiam-et-le-pouvoir-ivoirien/#respond Sat, 22 Mar 2025 17:13:34 +0000 https://mondafrique.com/?p=130258  Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, a accordé une interview à France 24 pour confier ses inquiétudes aux lendemains de la publication de la liste électorale marquée par la radiation de plusieurs leaders de l’opposition. Simone Gbagbo, l’ex-première dame, a également condamné cette situation, tout comme le congrès panafricain pour […]

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 Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, a accordé une interview à France 24 pour confier ses inquiétudes aux lendemains de la publication de la liste électorale marquée par la radiation de plusieurs leaders de l’opposition. Simone Gbagbo, l’ex-première dame, a également condamné cette situation, tout comme le congrès panafricain pour l’égalité des peuples (Cojep) dirigé par Blé Goudé.

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè

Le président du PDCI s’est dit inquiet après la publication de la liste électorale provisoire qui a vu la radiation de plusieurs leaders de l’opposition frappés par des mesures judiciaires. « Je suis un démocrate et je pense que tous les candidats qui représentent une part significative de l’électorat doivent se présenter », a affirmé Tidjane Thiam qui dit avoir regretté de n’avoir pas élevé la voix plus tôt autrefois.

« J’ai des regrets personnellement de ne pas avoir parlé assez haut et fort. En 1990, j’étais très inquiet, j’ai fait notes après notes au président Bédié puisque je prévoyais un coup d’Etat et des troubles. J’ai fait partir ma famille en juin 99 et puis le coup d’Etat est arrivé. En 2010, j’ai pris la parole assez tard. Également en 2020. Donc je me mets en position de parler avec autorité en tant que président d’un parti pour éviter que mon pays aille à la catastrophe. », a-t-il indiqué sur le plateau de France 24.

Escalade

Pour lui, le fait d’avoir exclu de la liste provisoire l’ex-président Laurent Gbagbo, l’ex-premier ministre et Guillaume Soro ou encore l’ex-ministre de la jeunesse Blé Goudé est l’escalade de trop qui peut conduire notre pays à la violence. Le président du PDCI s’inquiète également des conséquences du refus d’initier une nouvelle opération de révision de la liste électorale.

La Côte d’Ivoire risque ainsi d’organiser un scrutin qui laissera de côté quelque trois millions d’électeurs potentiels. Au total, 8,7 millions d’Ivoiriens doivent élire le prochain président de la République. Le parti au pouvoir n’a toujours pas désigné son candidat à part qu’Alassane Ouattara, le président sortant, a affirmé, au début de l’année, qu’il est en bonne santé et a encore envie de servir son pays.

S’il est candidat, le président ivoirien briguera un quatrième mandat. La constitution ivoirienne limite pourtant le mandat à deux, ce qui a fait dire à Thiam que celui qui viole la Constitution ne peut pas lui opposer l’article 48 du code de la nationalité.

Sous le feu de critiques

Le président du PDCI est sous le feu des critiques d’une partie de l’opinion pour avoir caché sa nationalité française alors qu’au terme de l’article 55, tout candidat à l’élection présidentielle doit être Ivoirien à titre exclusif.  Et pour ne rien arranger, une militante du PDCI, Valérie Yapo, a demandé à la justice de déclarer nuls et de nul effet tous les actes posés par M. Thiam dans la mesure où il avait la nationalité française au moment de se faire élire à la tête du PDCI.

Le président du PDCI devrait également être exclu de la course à la convention du parti s’il ne démontre pas qu’il est désormais ivoirien à titre exclusif. Mais Tidjane Thiam a répondu à France 24 qu’il a renoncé à sa nationalité française. « J’ai demandé à être libéré de mon allégeance à la France et le processus est en cours. On a fourni tous les papiers et la décision sera publiée incessamment. », a-t-il dit alors que ses partisans annonçaient cette décision pour ce mercredi dans le journal officiel de la France.

Quoiqu’il en soit, le président du PDCI reste persuadé que sa nationalité est « une diversion ». Car, dit-il, « le sujet de cette campagne est le bilan de 15 années de pouvoir. Est-ce que ceux qui sont au pouvoir méritent cinq années de plus ? C’est ça la question quels que soient les efforts déployés pour me mettre chaque jour à la une des journaux et escamoter le débat républicain qui est où est-ce qu’on en est après 15 ans ? »

 

 

 

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Laurent Gbagbo et Blé Goudé radiés de la liste électorale https://mondafrique.com/international/laurent-gbagbo-et-ble-goude-radies-de-la-liste-electorale/ Wed, 19 Mar 2025 02:30:12 +0000 https://mondafrique.com/?p=129938 La Commission électorale ivoirienne a publié, le lundi 17 mars, la liste électorale provisoire sans les noms de l’ancien président Laurent Gbagbo et son ancien codétenu Blé Goudé radiés en raison de démêlées judiciaires dus à leur condamnation par contumace. Correspondance à Abidjan, Bati Abouè Le président exécutif du Parti des peuples africains (PPA-CI), Sébastien […]

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La Commission électorale ivoirienne a publié, le lundi 17 mars, la liste électorale provisoire sans les noms de l’ancien président Laurent Gbagbo et son ancien codétenu Blé Goudé radiés en raison de démêlées judiciaires dus à leur condamnation par contumace.

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè

Le président exécutif du Parti des peuples africains (PPA-CI), Sébastien Dano Djédjé a eu des mots on ne peut plus durs pour dénoncer l’absence du nom de l’ex-président Laurent Gbagbo de la liste électorale qui doit servir de base de données au scrutin présidentiel prévu dans moins de sept mois. « La CEI n’a rien d’indépendant. Elle est instrumentalisée au service des intérêts d’un régime qui refuse de se soumettre aux principes de la démocratie », a affirmé Dano Djédjé, convaincu que la CEI a « manifestement peur d’un homme : Laurent Gbagbo. C’est une honte pour la démocratie, car cette liste contient des électeurs fictifs, des personnes décédées, des milliers d’usurpateurs d’identité, des inscriptions suspectes en masse et des centaines d’électeurs d’un même père et d’une même mère. C’est inadmissible. », a-t-il ajouté.

Vingt-quatre heures après la cérémonie de remise de clés USB (contenant la liste électorale provisoire, NDLR) aux partis politiques et aux organisations de la société civile, lundi au siège de la commission électorale indépendante, le parti de l’ex-président a conclu que « le processus électoral est désormais en danger » de ce seul fait.

Condamnés par contumace

D’autant qu’outre Gbagbo, l’ancien leader de la galaxie patriotique, Blé Goudé est aussi absent de la liste provisoire. Cette issue était néanmoins prévisible en raison des démêlées judiciaires des deux hommes. Laurent Gbagbo et Blé Goudé ont en effet été condamnés par contumace par un tribunal d’Abidjan en 2021 alors qu’ils étaient encore en résidence surveillée en Belgique ou à La Haye en attendant l’appel de la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) de l’époque, Fatou Bensouda.

De retour au pays, l’ancien président avait cependant bénéficié d’une mesure de grâce présidentielle mais pas d’une amnistie qui lui aurait permis de recouvrer la totalité de ses droits civils et politiques, comme ce fut le cas de son ex-épouse Simone Gbagbo qui a eu plus de chance. Depuis, Gbagbo et Blé Goudé ont régulièrement dénoncé leur condamnation mais en pure perte. Et alors que l’ancien chef de la galaxie patriotique et désormais président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) tentait de faire amende honorable pour mieux amadouer le pouvoir, le PPA-CI choisissait, lui, de durcir le ton afin d’imposer la candidature de l’ancien président, faute de quoi le pays allait sombrer de nouveau dans les violences.

 

8,7 millions d’électeurs

Au total, la liste électorale provisoire est composée de 8,7 millions d’électeurs dont un peu plus de 700 000 primo-votants contre 943 000 précédemment annoncés. Ce décalage de 200 000 voix a d’ailleurs servi permis au président exécutif du PPA-CI d’en remettre une couche en remettant en cause « la crédibilité du processus électoral mis en place », lequel aurait exclu plus de 3 millions d’électeurs.

« On sera le seul pays de la sous-région où une extrême minorité va voter ses dirigeants » a encore critiqué Dano Djédjé avant de s’en prendre violemment au président de la CEI Kuibiert Coulibaly accusé de faire « du dilatoire » après avoir refusé de faire l’audit de la liste électorale et accepté la fraude supposée d’environ 3 millions d’électeurs irrégulièrement inscrits.

 

Appel à la mobilisation

« La CEI est incapable de garantir un processus transparent, incapable de respecter les décisions de justice. Pour nous, elle n’a aucune légitimité, vu qu’elle ferme les yeux sur la fraude électorale et participe de la confiscation du pouvoir. Elle n’écoute pas les plaintes des citoyens et est un organe au service d’un parti. »

Pour autant, le PPA-CI ne songe pas à appeler ses partisans dans la rue même si de nombreux discours avaient préparé à un tel scénario. Bien au contraire, Sébastien Dano Djédjé appelle ses militants à se mobiliser pour participer activement à la procédure de contentieux qui s’est ouvert le lendemain et qui ne durera que deux semaines avant la publication de la liste définitive courant juin prochain.  

 

 

 

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Le Niger s’isole en se retirant de la francophonie https://mondafrique.com/confidentiels/le-niger-sisole-en-se-retirant-de-la-francophonie/ Tue, 18 Mar 2025 17:10:49 +0000 https://mondafrique.com/?p=129912 Le Niger, terre sahélienne aux racines historiques riches, fut un acteur clé de la Francophonie grâce à Diori Hamani, premier président et l’un des pères fondateurs de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 1970. Symbole d’ouverture post-indépendance, il prônait la coopération culturelle. Aujourd’hui, la junte au pouvoir depuis le coup d’État d’août 2023 semble […]

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Le Niger, terre sahélienne aux racines historiques riches, fut un acteur clé de la Francophonie grâce à Diori Hamani, premier président et l’un des pères fondateurs de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 1970. Symbole d’ouverture post-indépendance, il prônait la coopération culturelle. Aujourd’hui, la junte au pouvoir depuis le coup d’État d’août 2023 semble tourner le dos à cet héritage.

Le document officiel du 7 mars 2025, émis par le ministère des Affaires étrangères, annonce le retrait souverain du Niger de l’OIF, notifié aux chefs de missions diplomatiques. Cette rupture s’ajoute à la détérioration des liens avec la France et les institutions multilatérales, marquant un isolement croissant. Dans un contexte de tensions régionales, la junte privilégie des alliances avec la Russie et des groupes comme Wagner, au détriment des engagements francophones.
Ce retrait reflète peut-être un rejet de l’influence culturelle française, vue comme coloniale par certains. Cependant, il prive le Niger d’un réseau éducatif et économique vital, déjà fragilisé par l’insécurité. Contrairement à la vision émancipatrice de Hamani, cette décision risque d’enfermer le pays dans une autarcie préjudiciable, compromettant sa stabilité et son développement.

 

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RD Congo : Le M23 à l’école de Paul Kagame https://mondafrique.com/limage-du-jour/repression-en-rd-congo-le-m23-a-lecole-kagame/ Tue, 18 Mar 2025 15:51:30 +0000 https://mondafrique.com/?p=129901 Soutenus par le Rwanda, les rebelles du M23, qui ont conquis les villes de Goma et Bukavu à l’est de la République démocratique du Congo, utilisent les mêmes méthodes que leur parrain, Paul Kagame.  Selon Human Rights Watch, le groupe armée n’hésite pas à harceler, menacés et enfermés les membres de la société civile et les […]

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Soutenus par le Rwanda, les rebelles du M23, qui ont conquis les villes de Goma et Bukavu à l’est de la République démocratique du Congo, utilisent les mêmes méthodes que leur parrain, Paul Kagame.

 Selon Human Rights Watch, le groupe armée n’hésite pas à harceler, menacés et enfermés les membres de la société civile et les médias indépendants, coupable à leurs yeux de ne pas relayer leur propagande. Selon l’ONG, au moins 200 activistes et reporters ont eu à subir les foudres de la rébellion, quand certains n’ont pas été tout bonnement abattus. Ainsi le chanteur Delcat Idengo a-t-il été exécuté, accusé d’être membre du mouvement des jeunes pour le changement (Lucha), organisation pourtant critique du régime de Kinshasa et œuvrant pour la démocratie dans l’état-continent depuis près d’une décennie.

L’information en berne au Rwanda

« En ces temps difficiles dans les villes contrôlées par le M23, la population locale a besoin d’accéder aux informations essentielles et à des actualités fiables », dénonce, Clémentine de Montjoye chercheuse senior sur la région des Grands Lacs à Human Rights Watch. « Les gouvernements devraient faire pression sur le Rwanda pour s’assurer que le M23 permette aux journalistes et aux activistes de travailler sans restrictions inutiles qui exposent les civils à un risque accru. »

La chasse aux journalistes et voix dissidentes est l’un des traits du régime instauré par Paul Kagame au Rwanda depuis bientôt 30 ans, comme l’a notamment documenté Anjam Sundaram dans livre Bad News- Last journalist in a dictatorship. Kigali trône à la peu enviable 144e place (sur 180) du classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.

Paul Kagame, une synthèse africaine de Poutine et de Netanyahu

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Le voyage raté de Marine Le Pen au Tchad https://mondafrique.com/a-la-une/le-voyage-rate-de-marine-le-pen-au-tchad/ Tue, 18 Mar 2025 03:05:44 +0000 https://mondafrique.com/?p=129941 Lorsqu’elle s’était rendue au Tchad en 2018 pour rencontrer le Président de l’époque, Idriss Déby, Marine Le Pen avait joué un joli coup. Elle a voulu le réitérer mais les circonstances ne sont plus les mêmes. Son séjour dans la ville d’Amdjarass du 15 au 17 mars n’a été au final qu’un flop magistral pour […]

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Lorsqu’elle s’était rendue au Tchad en 2018 pour rencontrer le Président de l’époque, Idriss Déby, Marine Le Pen avait joué un joli coup. Elle a voulu le réitérer mais les circonstances ne sont plus les mêmes. Son séjour dans la ville d’Amdjarass du 15 au 17 mars n’a été au final qu’un flop magistral pour les deux parties.

Marine Le Pen a toujours gardé un excellent souvenir de son voyage au Tchad de mars 2017, elle y fait d’ailleurs souvent référence. Mais c’était une autre époque, celle où l’opération Barkhane n’avait pas encore tourné au fiasco, elle avait d’ailleurs pu rencontrer les militaires français. Idriss Déby Itno, même s’il était contesté, avait une certaine stature et personne ne déniait  son intelligence politique.

C’était aussi, quelques mois avant une élection présidentielle en France et la Présidente du Rassemblement nationale avait pu ainsi marquer sa stature internationale. Son voyage avec fait couler beaucoup d’encre et tout le monde avait salué le joli coup qu’elle avait réalisé.

Mahamat dans les pas de son père

Mahamat Déby, le nouveau président tchadien, se souvient lui aussi de cette visite réussie. Cherchant toujours à copier son père, il a organisé la rencontre de la même manière et l’a invité dans les mêmes conditions, au même endroit dans la ville d’Amdjarass. Mais le fils n’a pas la dimension du patriarche et les relations avec la France étant ce qu’elles sont, il n’en a tiré aucun profit.

Sur la scène intérieure, cette rencontre avec Marine Le Pen lui a été reprochée. L’opposition a dénoncé une visite diplomatique « incongrue », « vide de sens », « contre-nature », recevoir un parti d’extrême droite xénophobe, en plein ramadan ! Le financement de la visite a été également questionné, « nous voulons la transparence, quel est le coût de l’avion présidentiel mis à la disposition de la patronne du Rassemblement National pour relier Ndjamena à Amdjarass ? »

Marine l’Africaine

Marine Le Pen n’a pas tiré plus de bénéfice de ce voyage. L’actualité internationale étant chargée, hormis la presse spécialisée sur le continent africain, cette visite n’a été que peu relayée dans les médias. Pour son électorat, rencontrer Mahamat Déby qui vient de demander à l’armée française de quitter le territoire n’est que très modérément apprécié.

Si l’objectif de ce déplacement consistait à tirer profit des revers diplomatiques d’Emmanuel Macron en Afrique pour renforcer sa stature à l’international, le résultat est assez mince. Pourtant, selon l’entourage de Marine Le Pen, qui se félicite du résultat, une nouvelle rencontre présidentielle est prévue sur le continent.

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