Le coordonnateur de la Mouvance pour la Renaissance du Niger, au pouvoir, vient de remettre à sa place son allié Seyni Oumarou, qui réclamait une réunion extraordinaire du cadre de dialogue politique pour clarifier la date des prochaines élections locales, dont plusieurs partis réclament la tenue avant la présidentielle.
Dans un courrier du 14 juillet au Premier ministre, qui préside le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP), Alkassoum Indatou rappelle que la structure au nom de laquelle s’était exprimé Seyni Omar, « est une composante mineure du bloc des Partis politiques de la majorité présidentielle et, à ce titre, n’a pas le pouvoir de demander la convocation d’une réunion à l’insu de la composante majeure de la majorité présidentielle. »
La veille, agissant au nom de sa coalition Alliance pour la Paix et la République, Seyni Omar avait saisi le Premier ministre d’une demande de réunion extraordinaire du CNDP pour « trancher définitivement la date » des élections locales, dans le cadre d’une «décision définitive et consensuelle. »
Pas de décision consensuelle sur la date des locales
En effet, écrivait-il, « une large majorité des participants a souhaité que les élections locales soient organisées avant toute autre élection » et les débats houleux de la dernière réunion du CNDP, le 3 juillet, n’ont pas dégagé de consensus sur le sujet.
Au contraire, pour le coordonnateur de la MRN, membre du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme qui dirige le pays, la question est déjà tranchée. La réunion du 3 juillet a été consacrée à une présentation de la CENI sur les deux sujets très débattus que sont l’enrôlement des Nigériens de l’extérieur, reporté jusqu’à ce que les conditions sanitaires le permettent, et « la nouvelle date des élections locales, initialement prévues pour le 1er novembre 2020 mais obligées d’être décalées, à cause du retard enregistré dans les opérations d’enrôlement, (que) la CENI s’est dite prête à organiser le 17 janvier 2021. »
Pour que ce soit très clair, il rappelle dans son courrier que « les partis politiques de la majorité, par ma voix, au-delà de toutes les discussions qui ont eu lieu, ont pris acte de ces dispositions. »
« Tenant compte de cette position, nous ne voyons pas la nécessité et la raison pour la tenue d’une réunion du CNDP », poursuit l’auteur, en caractères gras dans le texte.
Las ! Ca fait bien longtemps que le CNDP n’a plus pour vocation de rechercher le consensus. L’opposition en boycotte les débats et les décisions depuis 2017 et quant aux partis non affiliés, seuls participants du CNDP à ne pas faire partie de la mouvance au pouvoir, ils pèsent bien peu dans la balance, quand le premier allié du parti rose est lui-même si peu de chose !