Alors que la justice et les régisseurs de trois prisons du Niger étaient sous la menace d’une plainte pour détention arbitraire, trois activistes des droits humains emprisonnés, Mounkaila Halidou, Maikoul Zodi et Moudi Moussa, ont finalement été libérés mardi.
Les trois hommes, respectivement secrétaire général du premier syndicat des contractuels de l’éducation, coordonnateur national de Tournons La Page et journaliste et syndicaliste étaient inculpés et incarcérés pour avoir appelé à une manifestation contre les détournements de fonds au ministère de la Défense. Poursuivis pour « organisation d’une manifestation interdite, complicité d’homicide involontaire et incendie volontaire de biens publics », ils étaient détenus, selon leurs avocats, en violation de l’article 132 du code de procédure pénale qui prévoit que lorsque le maximum de la peine encourue est inférieur ou égal à trois ans d’emprisonnement, l’inculpé ne peut être détenu plus de six mois après sa première comparution devant le juge d’instruction. Or ce délai était expiré depuis la mi-septembre.
Les avocats avaient donc écrit aux régisseurs des trois prisons, à la Commission nationale des droits humains ainsi qu’aux autorités judiciaires en charge du dossier et s’apprêtaient à déposer une plainte.
Dans un communiqué daté du 25 septembre, ils dénonçaient, faisant allusion au dossier des détournements de fonds au ministère de la Défense, » l’incapacité de notre système judiciaire à veiller au respect du principe de la soumission de tous les Nigériens à la loi et l’égalité de tous devant la loi lorsque ceux qui dénoncent sont écroués et embastillés pendant que ceux qui sont dénoncés jouissent de leur liberté en toute impunité. »