Niger, accrochage dans le nord entre l’armée et un groupe rebelle

Mahamoud Sallah au centre

Huit militaires et un civil ont été blessés mercredi lors d’une attaque menée contre un détachement de l’armée nigérienne par «des bandits lourdement armés» près d’Arlit, dans la région d’Agadez, a annoncé le ministère de la Défense du Niger. Dix assaillants ont été tués, précise un communiqué lu samedi à la radio publique. 

Cette attaque visait des militaires assurant « une escorte publique » sur l’axe routier Arlit-Tabarakat qui dessert un site d’orpaillage près de la frontière algérienne.

L’armée nigérienne escorte les convois civils dans cette zone pour les protéger des bandits qui se livrent volontiers au braquage des orpailleurs. De retour dans la ville d’Arlit, les militaires nigériens ont d’ailleurs été acclamés par la foule, comme en atteste une vidéo circulant sur les réseaux sociaux.

Le ministère de la Défense affirme avoir infligé « des dégâts humains et matériels conséquents » aux assaillants : dix d’entre eux ont été tués et un autre capturé, selon la même source. Ce bilan diverge de celui publié la veille par les rebelles des Forces Patriotiques pour la Libération (FPL), qui ont assumé le «violent accrochage» et revendiqué, côté militaire, 11 véhicules détruits, 27 morts et 9 blessés «dont un expatrié disposant d’un passeport ukrainien» et, du côté ami,  2 véhicules détruits, 5 combattants tombés, 7 blessés et 4 disparus.

Dans leur communiqué, les FPL réaffirment leur «attachement à la justice, à l’état de droit et à la démocratie» et leur «ferme engagement pour le retour à l’ordre constitutionnel normal.»

Créé contre le régime du Président Bazoum et désormais en guerre contre son tombeur

Curieusement, le groupe «rappelle que les forces de défense et de sécurité ne sont nullement ses ennemis et les appelle à prendre toutes leurs responsabilités en mettant fin à l’aventure périlleuse du traître général Tiani et à éviter à notre vaillant peuple des souffrances et sacrifices inutiles.»

Fondé en 2021 par Mahamoud Sallah, le FPL est un groupe armé toubou nigérien basé près de la frontière libyenne. Joint par Mondafrique, Mahamoud Sallah a affirmé n’être financé par aucun Etat ni aucun groupe libyen, se défendant de soupçons circulant au Niger selon lesquels il aurait mené cette opération dans le cadre d’un contrat payé par la France ou par la tribu libyenne Ould Souleymane du Président Mohamed Bazoum renversé. 

Mahamoud Sallah venait de se réconcilier avec Mohamed Bazoum la veille du coup d’Etat du 26 juillet dernier, après avoir combattu son régime et appelé l’armée à le faire tomber. Son ennemi actuel est le général Tiani au pouvoir car ce dernier, a-t-il dit à Mondafrique, est au service de Mahamadou Issoufou, le prédécesseur socialiste de Mohamed Bazoum que Mahamoud Sallah déteste.

Sallah dit entretenir de bonnes relations avec les Arabes Ould Souleymane mais avoir agi seul. Un parent de Mohamed Bazoum a affirmé à Mondafrique que les Ould Souleymane n’étaient absolument pas impliqués dans l’attaque et qu’ils s’étaient mobilisés dans une médiation libyenne pour la libération de l’ancien Président.  

 

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