Cet été déja, la démission du général de Villiers avait été un nouvel épisode du désenchantement de l’ancien ministre de la Défense du président Hollande. Un signe qui ne trope pas sur la gène occasionnée par la quasi révocation du chef d’Etat Major par Emmanuel Macron. Jean-Yves Le Drian avait salué le « grand soldat » qu’est l’ancien chef d’état-major des Armées, en revanche la nomination du général Lecointre l’avait laissé de marbre.
Le Drian meurtri
Le Breton a peu apprécié le discours du président Macron à l’hôtel de Brienne, le 13 juillet. Il a été meurtri par les discours contre les pratiques anciennes du ministère de la Défense vis-à-vis de Bercy et, notamment, les attaques contre son ancien directeur de cabinet, Éric Lewandowski. Le premier ministre, le ministre de l’Economie et des Finances et celui des comptes publics sont issus du parti Les Républicains et ne sont pas réputés pour être des amis de l’ancien ministre préféré du président Hollande. Les économies demandées au ministère des Armées, qui n’est plus chargé seul de la Défense, sont aussi une stratégie visant à mettre la lumière sur les faveurs du hollandisme envers les militaires et de leur ancien ministre. Bercy tient sa revanche. Les échanges entre Darmanin et Le Drian doivent être très différents de ceux qu’avaient jadis Jean-Yves Le Drian avec Michel Sapin.
La revanche des diplomates
De même au Quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian mesure l’hyper présidence d’Emmanuel Macron. Les diplomates prennent aussi leur revanche sur les militaires.La politique étrangère est, plus que jamais, définie à l’Élysée avec Philippe Étienne, le conseiller diplomatique, et Franck Paris, le conseiller Afrique. Ces deux diplomates sont des spécialistes de l’Europe et de l’Afrique, aussi le ministre des Affaires étrangères se trouve souvent cantonné dans un rôle de porteur de messages.