Riyad veut « intégrer Israël dans un Moyen-Orient unifié »

La princesse Rima bin Bandar Al-Saoud, ambassadrice du royaume saoudien, n’a pas parlé de « normalisation » des relations de l’Arabie Saoudite avec Israël, mais d’ « intégration » d’Israel dans un « Moyen Orient unifié ».

 L’ambassadrice saoudienne à Washington, la princesse Rima bin Bandar Al-Saoud, a déclaré que son pays avait pour projet d' »intégrer Israël dans un Moyen-Orient unifié”. Ces propos ont été tenus lors d’une conférence donnée à l’Aspen Ideas Festival, au Colorado, à la fin du mois de juin. Les médias israéliens ont été les seuls à accorder une importance particulière à ces déclarations. La princesse ambassadrice a expliqué que cette volonté d’intégration d’Israël s’inscrivait dans le projet de développement « Vision 2030 » lancé par le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane. 

La princesse a fait une distinction entre « intégration » et normalisation ». « La normalisation signifie que nous vivons ensemble, mais séparément. L’intégration signifie que nous coopérons, que nos intérêts convergent », a indiqué l’ambassadrice. Elle a ajouté qu’elle espérait que les entreprises de l’ensemble du Moyen-Orient collaborent et que « les jeunes s’épanouissent ».

Rima Bint Bandar Al-Saoud a aussi expliqué que l’attitude du gouvernement israélien envers les Palestiniens était « préoccupante » et pouvait s’avérer contre-productive.

Palestine, une solution à deux États

L’ambassadrice saoudienne a rappelé que l’Arabie Saoudite défendait une solution à deux Etats. « Je pense que le conflit dure depuis si longtemps que ces murs ont été construits psychologiquement et émotionnellement et sont très difficiles à surmonter.” La princesse a ajouté : « Nous voulons voir Israël prospérer autant que nous voulons voir la Palestine prospérer. » 

Début juin, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal Ben Farhane, a déclaré que « la normalisation avec Israël est dans l’intérêt de la région ». Quelques jours plus tard, Eli Cohen, ministère des Affaires étrangères israélien se disait « très optimiste » quant à l’amélioration des relations avec le royaume.

Une Princesse séoudienne féministe ambassadrice à Washington 

 

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)

1 COMMENTAIRE

  1. C’est des hommes et femmes dont la générosité dépasse leurs propres égos, qui peuvent faire fléchir la tendance culturelle qui souvent assume la négation de l’autre comme fatalité.
    Renverser le paradigme est non seulement possible mais plus que productif. Ainsi s’ investir dans cette optique changera le destin de la région. Non à la vengeance oui à la coopération.

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