C’est à Montréal à l’occasion du sommet bisannuel de l’Union Internationale des Transports Publics que la Haute Commission pour le développement de Ryad a fait le point sur les gigantesques travaux qu’elle a lancé pour créer des transports en commun dans la capitale saoudienne. La ville compte aujourd’hui plus de 6 millions d’habitants qui seront près de 8 millions et demi en 2030. Actuellement, tous les déplacements se font en automobile et la vitesse de progression des véhicules ne cesse de baisser alors que la pollution augmente. En juillet 2013, le gouverneur de Ryad le prince Khaled ben Bandar ben Abdel Aziz a attribué les contrats -près de 17 milliards de dollars- à trois consortiums internationaux pour promouvoir l’utilisation de transports en commun dans la capitale du royaume. Pas moins de 6 lignes de métro sont donc, en 2014, mises en chantier simultanément: objectif une mise en service de l’ensemble du réseau en 2018/2019. Le plus gros chantier de transports publics du monde dit on alors. Il est prévu que 20% des rames fonctionnent à l’énergie solaire et l’on prévoit aux arrêts du métro des lignes d’autobus -elles aussi inexistantes- pour relier les quartiers périphériques au réseau ferré. Il faut dire que la surface de Ryad est estimée actuellement à 1300 kilomètres carrés -dix fois moins que Paris agglomération-.
Selon Monsieur Fathi Hadaya conseiller de la Haute Commission pour le développement de Ryad l’inauguration du métro aura bien lieu en 2019. Le réseau comporte 6 lignes, 85 stations et un développement de 176 kilomètres. Les 24 lignes d’autobus circuleront sur près de 2000 kilomètres dans et autour de la capitale saoudienne. Colossal.
Le montant de l’ensemble est passé aujourd’hui à 37 milliards de dollars américains. Plus de la moitié du projet est actuellement terminé . 52 000 personnes y travaillent.
Jusqu’à présent, il n’y a aucun réseau de transport public à Ryad. Le défi n’est donc pas seulement, technique….. il faut convaincre, aussi, les habitants d’utiliser ces transports en commun dans des conditions un peu particulière: les femmes, par exemple, auront elles des wagons réservés ? pourront elles tout simplement l’utiliser seules ?
Selon Monsieur Hadaya, il faut effectivement du temps pour que les habitants de Ryad transforment leurs habitudes. C’est un changement de vie qu’il faut prendre en compte. 1 200 000 voyageurs sont en effet programmés chaque jour: il faut tout d’abord convaincre de renoncer aux véhicules individuels. C’est une des raisons pour lesquelles le chantier a été programmé en une seule fois de façon à limiter les critiques d’une population qui aurait été traumatisée si l’ensemble des travaux avaient été dilué dans le temps.
Les Saoudiens ont l’habitude du transport férié puisqu’une ligne -apparentée à un métro pour certains- existe déjà entre les « lieux saints » -c’est son nom- et qu’un TGV est prévu entre Médine et la Mecque. Un projet difficile à conduire puisque la ligne est constamment menacée par le sable et le vent. L’inauguration est tout de même prévue pour la fin de l’année.
L’Union Internationale des Transports Publics rassemble les opérateurs de 96 pays. L’Arabie Saoudite qui n’était pas dotée jusque la de ce type de transport y fait donc une entrée remarquée.