Au Sénégal, la campagne pour les élections législatives anticipées pourrait prendre une autre dimension avec le face-à-face public auquel l’ex-Premier ministre de Macky Sall et son successeur Ousmane Sonko promettent de se livrer.

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè

Il n’y a donc plus d’obstacle à l’organisation d’un tel affrontement. Un proche de l’ancien Premier ministre Amadou Ba a en effet déclaré que ce dernier est d’accord pour se mesurer à l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko lors d’un débat public. Mais pas à la date du 15 novembre proposée par M. Sonko.

« Franchement, Ousmane Sonko manque de sérieux. Il demande un débat à Kaolack, (217 km de Dakar, ndlr) où il se trouve, dans un délai d’une journée, sachant par ailleurs qu’Amadou Ba sera à Tamba (464km) ce jeudi. Justement, ce sont des faux-fuyants pour amuser la galerie. Nous proposons un débat le 15 novembre à 21 h. Que chacun se prépare » a écrit Madiambal Diagne que la presse sénégalaise présente comme l’une des voix autorisées d’Amadou Ba.

La tenue d’un tel face-à-face donnerait du relief à une campagne électorale réduite pour l’instant à des invectives. Le ton était d’ailleurs vite monté dès l’ouverture de la campagne, le dimanche 27 octobre. Ce jour-là, le convoi d’Abass Fall, tête de liste de la coalition formée par Pastef, le parti au pouvoir, avait été attaqué à coup de gourdins. En réponse, le candidat du pouvoir avait convié ses militants à « s’armer de couteaux et de machettes pour apporter la riposte » et, dans la foulée, le siège de la coalition de l’opposition, Samm Sa Kaddu, avait été saccagé.

Une cohabitation historique

Un débat Ba-Sonko pourrait donc permettre aux candidats de confronter leur programme d’activité pour que les populations sénégalaises fassent leur choix le 17 novembre prochain. Reste néanmoins le détail de la date. Pour l’heure, Ousmane Sonko n’a pas encore réagi à cette nouvelle proposition de date.

Le Sénégal est appelé à élire un nouveau parlement depuis que le président Bassirou Duiomaye Faye a dissous, le 12 septembre, l’ancienne chambre dominée par l’opposition. Une nouvelle élection législative est donc prévue le 17 novembre. Les candidats ont moins de trois semaines pour convaincre les électeurs.

41 listes de l’opposition et du parti au pouvoir s’affrontent au cours de cette élection. L’opposition qui part divisée entre la coalition Takku Walu de l’ancien président Macky Sall et Jàmm ak Njariñ, Jëf-Jël de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, va tenter d’obtenir une cohabitation historique dans un pays où le parti au pouvoir est toujours plébiscité lors des législatives suivant l’élection présidentielle.