- Mondafrique https://mondafrique.com/decryptage/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Thu, 01 May 2025 10:34:09 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/decryptage/ 32 32 Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique https://mondafrique.com/confidentiels/france/rejoignez-la-nouvelle-chaine-whattsapp-de-mondafrique/ Mon, 28 Apr 2025 02:18:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=107637 REJOIGNEZ LA CHAINE WHATTSAPP DE MONDAFRIQUE Mondafrique qui rentre dans sa onzième année d’existence le doit à ses fidèles lecteurs qui résident pour moitié en Europe (majoritairement en France, beaucoup au Canada) et pour moitié dans les pays du Maghreb (surtout en Algérie) , du Sahel (le Niger et le Mali en tète)  et du Moyen […]

Cet article Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
REJOIGNEZ LA CHAINE WHATTSAPP DE MONDAFRIQUE

Mondafrique qui rentre dans sa onzième année d’existence le doit à ses fidèles lecteurs qui résident pour moitié en Europe (majoritairement en France, beaucoup au Canada) et pour moitié dans les pays du Maghreb (surtout en Algérie) , du Sahel (le Niger et le Mali en tète)  et du Moyen Orient (notamment le Liban).

Avec quelques 500000 visiteurs par mois pour le site fondé en 2014, 35000 abonnés sur Instagram et 5000 fidèles de nos pages WhatsApp (Afrique, Liban, Niger, Gabon, Algérie, Maroc…etc), « Mondafrique » a imposé une vision pluraliste et originale en matière d’information sur le monde arabe et africain. Depuis le début des guerres en Ukraine et au Moyen Orient, nous ne nous interdisons pas d’accueillir des analyses sur les grands équilibres mondiaux qui ne peuvent pas manquer de se répercuter sur le mode africain et maghrébin. 

Notre positionnement critique vis à vis des pouvoirs en place, la diversité des contributeurs du site -journalistes, diplomates, universitaires ou simples citoyens-, la volonté enfin d’apporter des informations et des analyses qui tranchent avec la reste de la presse ont été nos seules lignes de conduite.  

Notre indépendance est totale.

Nous revendiquons une totale transparence. Deux hommes d’affaires et actionnaires du site, l’un mauritanien et l’autre libanais,  nous permettent de disposer de ressources pour faire vivre le site. Qu’ils en soient remerciés.

La seule publicité dont nous disposons est celle de Google

Le fondateur de Mondafrique, Nicolas Beau, contrôle l’actionnariat à hauteur de 60%, ce qui place notre media à l’abri de toutes les pressions.

Cet article Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Emmanuel Macron enterre les contentieux africains à coup de commissions https://mondafrique.com/a-la-une/emmanuel-macron-enterre-les-contentieux-africains-a-coup-de-commissions/ https://mondafrique.com/a-la-une/emmanuel-macron-enterre-les-contentieux-africains-a-coup-de-commissions/#respond Sun, 27 Apr 2025 18:42:30 +0000 https://mondafrique.com/?p=132527 Qui a dit « quand on veut enterrer une décision, on crée une commission » ? C’est l’homme d’Etat français Georges Clémenceau. Et qui crée une commission chaque fois qu’on lui demande de dédommager ceux que son pays a spoliés, exploités, pillés, torturés, massacrés ? Le président français actuel, Emmanuel Macron. Et comme cela l’affaire est vite enterrée. Une […]

Cet article Emmanuel Macron enterre les contentieux africains à coup de commissions est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Qui a dit « quand on veut enterrer une décision, on crée une commission » ? C’est l’homme d’Etat français Georges Clémenceau. Et qui crée une commission chaque fois qu’on lui demande de dédommager ceux que son pays a spoliés, exploités, pillés, torturés, massacrés ? Le président français actuel, Emmanuel Macron. Et comme cela l’affaire est vite enterrée.

Une chronique de Venence Konan

Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique

Il est fort, le président Macron. Lorsque les anciens colonisés se rappellent les coups de pieds aux fesses reçues par leurs ancêtres, les tortures, les décapitations, les amputations, les enfumages, les bombardements et autres crimes commis par les colons français et réclament réparations, lorsqu’ils demandent que tous les objets culturels et cultuels qui leur furent volés leur soient restitués, le président Macron crée une commission.

Il y eut les Algériens. Eux, ils sont toujours fâchés avec la France depuis leur indépendance. Avant son élection à la tête de la France, Macron s’était rendu chez eux pour dire que la colonisation fut un crime contre l’humanité. Cela les a calmés quelque temps, mais les souvenirs douloureux sont revenus très vite lorsque Macron est devenu président. Il a alors décidé de créer une commission d’historiens pour se pencher sur la question.

Qu’a-t-elle conclu ? Ce que tout le monde sait depuis toujours, à savoir que les Français n’ont pas fait dans la dentelle pendant la colonisation de ce pays. Les Algériens se sont tenus tranquilles jusqu’à ce que Macron donne raison au Maroc dans l’affaire du Sahara Occidental. Cette fois-ci ils sont vraiment fâchés. Il va falloir créer encore une autre commission.

Une commission vous dis-je !

Il y eut l’affaire des biens africains mal acquis par la France. Je veux parler des objets culturels et cultuels volés à l’Afrique pendant la colonisation. Que fit Macron lorsque l’on commença à en réclamer la restitution ? Il créa une commission, évidemment. Et que découvrit donc cette commission ? Que la France et aussi toutes les autres anciennes puissances coloniales avaient pillé tous les trésors de l’Afrique, ce que tout le monde savait déjà, raison pour laquelle les Africains réclamaient leur restitution.

La France rendit quelques objets au Bénin, un vieux tambour à la Côte d’Ivoire, et pour le reste, vous pouvez toujours courir.  

Le Rwanda aussi eut sa commission. Elle aboutit exactement à la conclusion que tout le monde connaissait : la France avait joué un rôle pas très joli lors du génocide des Tutsis. Alors, pour essayer de faire sourire Kagamé pour une fois, Macron nomma sa ministre des Affaires étrangères qui parle surtout anglais à la tête de l’organisation de la Francophonie. Kagamé n’a toujours pas souri.

Les Camerounais aussi firent savoir à Macron qu’ils n’avaient pas oublié Ruben Um Nyobé, Félix Mounié et les tonnes de bombes déversées par la France sur leur pays lorsqu’ils luttaient pour leur indépendance. On créa une commission. Et comme les Camerounais aiment bien la musique et la danse, on nomma le musicien Blick Bassy co-directeur de cette commission. Ça lui a donné du rythme. Et elle a conclu que la France avait fait une sale guerre aux Camerounais. Et les dédommagements des victimes et de leurs descendants ? Ils peuvent continuer à danser sur les airs de Blick Bassy.

Madagascar, l’ultime commission créée

Les Haïtiens ont à leur tour réclamé que la France leur rembourse les sommes colossales qu’ils avaient dû payer pour avoir leur indépendance. On a créé une commission. Tout le mon sait exactement ce que les Haïtiens ont payé, la date de la dernière échéance, mais, quand on veut enterrer une décision…

La dernière commission créée par Macron est celle de Madagascar. Là-bas aussi on a massacré à grande échelle, décapité un roi et emporté sa tête, et les Malgaches ne sont pas contents du tout. Qu’à cela ne tienne ! On va créer une belle commission à Madagascar et on leur rendra peut-être la tête desséchée de leur roi.

Et il parait qu’ils sont contents.

Cet article Emmanuel Macron enterre les contentieux africains à coup de commissions est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/a-la-une/emmanuel-macron-enterre-les-contentieux-africains-a-coup-de-commissions/feed/ 0
Le Vatican en Afrique, combien de divisions? https://mondafrique.com/limage-du-jour/vatican-afrique-combien-de-divisions/ Sun, 27 Apr 2025 06:50:00 +0000 http://mondafrique.com/?p=11700 Avec l’imposture des élections dites démocratiques, rarement dénoncées, l’enrichissement sans limite des dirigeants qui a pour corollaire la paupérisation grandissante de la population, l’explosion des églises dites du réveil, sous la direction de pasteurs multicartes n’ayant qu’une influence limitée, l’Église catholique qui est la seule organisation bien structurés dans toute l’Afrique reste une boussole indispensable […]

Cet article Le Vatican en Afrique, combien de divisions? est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Avec l’imposture des élections dites démocratiques, rarement dénoncées, l’enrichissement sans limite des dirigeants qui a pour corollaire la paupérisation grandissante de la population, l’explosion des églises dites du réveil, sous la direction de pasteurs multicartes n’ayant qu’une influence limitée, l’Église catholique qui est la seule organisation bien structurés dans toute l’Afrique reste une boussole indispensable
L’ Eglise catholique échappe, la plupart du temps, à toutes les tentatives d’inféodisation des pouvoirs locaux corrupteurs et donne de l’espoir aux populations abandonnées des pouvoirs publics. Les religieux catholiques reprennent en mains les écoles, les dispensaires de santé, les soutiens aux femmes et aux enfants et se sont engagés dans les processus de réconciliation nationale.
Le Pape François est le premier Pape à mettre l’Afrique dans les priorités de l’Église catholique romaine. Même Jean Paul II, trop préoccupé par l’avenir de l’Europe orientale et de la chute du communisme, n’avait pas eu cette vision stratégique. Désormais, les Africains viennent en mission d’évangélisation en Europe. Les curés africains sont de plus en plus nombreux en France, alors que les missionnaires en Afrique sont en
voie de disparition.

La légion des nonces apostoliques

Le Pape François compte évidemment sur les nonces apostoliques, en fait ses ambassadeurs, en poste dans ces pays, qui ont été renouvelés. Comme partout dans le monde, les Italiens proches de la Curie romaine sont progressivement écartés, au profit de nouveaux nonces  davantage ouverts au monde.
Certains nonces présentent des profils diplomatiques exceptionnels qui feraient pâlir des diplomates français en poste en Afrique. Le nouveau nonce à Bruxelles, l’Ougandais Augustine Kassujja et le Nigerian Jude Thaddeus Okolo, nommé à Dublin, sont les premiers nonces africains en Europe.
Mgr Okolo, en poste à Bangui de 2008 à 2013,  a purgé l’Église de Centrafrique de ses dérives bozizeennes et a mis un pied à l’étrier au futur cardinal Nzapalainga. En revanche, les nonces en situation d’échec sont mutés, comme celui du Cameroun, peut être suite à l’assassinat de Mgr Balla et de sa proximité avec le régime en place.

Des conférences épiscopales, ultime recours

De même, dans sa nouvelle politique africaine, le Pape François s’appuie sur les conférences épiscopales nationales. Que ce soit en RDC, avec la CENCO qui est à l’origine de l’accord du 31 décembre 2016 pour la tenue d’élections en 2017 et qui le rappelle sans ménagements à Kabila, en Centrafrique avec le cardinal Nzapalainga, qui supplée une présidence devenue inaudible et des politiciens totalement discrédites par des années de pouvoir, ces Conférences épiscopales sont devenues incontournables pour tenter de sauver ces pays. Elles sont devenues les seuls véritables contre-pouvoirs aux régimes en place. Le Saint-Siège a d’ailleurs signé des accords diplomatiques pour protéger ses représentations locales.
Le Vatican peut aussi s’appuyer sur ses prolongements tels que des organisations caritatives, comme Caritas, le Secours catholique, des structures laïques comme la Communauté Sant’Egidio, qui vient de tenter une nouvelle médiation entre les Centrafricains, et l’Ordre de Malte, remis au pas par le Pape François.
Une fois de plus, la célèbre apostrophe de Staline :  » le Vatican, combien de divisions ? »  montre à quel point ce micro-Etat de 44 ha etait peu pris en compte par beaucoup de logiciels, même ceux de grandes puissances. Il est possible que ce soit encore le cas pour des Etats qui pensent bien connaître l’Afrique

Cet article Le Vatican en Afrique, combien de divisions? est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Vers la fin des mercenaires russes du groupe Wagner au Mali  https://mondafrique.com/a-la-une/vers-la-fin-des-mercenaires-russes-du-groupe-wagner-au-mali/ Tue, 22 Apr 2025 20:00:48 +0000 https://mondafrique.com/?p=132213 Depuis la mort du patron de Wagner, Evgueni Prigojine, en août 2023, la présence de ce groupe en territoire malien était une pierre d’achoppement entre Moscou et Bamako. Après de longues négociations, la Russie a obtenu gain de cause : les mercenaires s’apprêtent à quitter le Mali ou à rejoindre les rangs de l’Africa Corps. […]

Cet article Vers la fin des mercenaires russes du groupe Wagner au Mali  est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Depuis la mort du patron de Wagner, Evgueni Prigojine, en août 2023, la présence de ce groupe en territoire malien était une pierre d’achoppement entre Moscou et Bamako. Après de longues négociations, la Russie a obtenu gain de cause : les mercenaires s’apprêtent à quitter le Mali ou à rejoindre les rangs de l’Africa Corps.

Depuis la mort de Prigojine, le ministère de la Défense russe voulait démanteler le groupe Wagner. Dans les pays où ces paramilitaires opéraient, comme en Syrie et en Libye, ils avaient obéi aux ordres du Kremlin et avaient donc soit rejoint l’Africa Corps, la nouvelle entité créée par Moscou, soit intégré l’armée russe. Mais au Mali, les miliciens ont fait de la résistance, soutenus dans leur démarche par les généraux de Bamako qui ne voulaient pas se séparer d’hommes aguerris au combat et qui ne rechignaient pas devant les sales besognes.

L’affaire s’est réglée en plusieurs temps. Depuis plus de dix-huit mois, les dignitaires russes se succédaient à Bamako pour plaider ce dossier sans grand succès. Puis, le président de la transition, Assimi Goïta, a accepté le déploiement de l’Africa Corps sans toutefois renoncer aux mercenaires de Wagner. Le groupe, placé sous le commandement du ministère de la Défense russe, a commencé à déployer 1 000 hommes au Mali en décembre 2024. Le mois suivant, des convois militaires et des équipements lourds qui leur étaient destinés sont arrivés sur le territoire malien.

Les messageries Telegram tenues par des « experts » de la défense russe, comme Departemente, envisageaient que les deux entités puissent s’affronter. La confrontation n’aura donc pas lieu, puisque, de source sécuritaire malienne, les hommes de Wagner ont finalement décidé de rentrer dans le rang.

C’est une bonne nouvelle pour les populations qui n’auront plus à subir les exactions des mercenaires de Wagner. Le groupe Africa Corps, qui est également déployé au Niger et au Burkina Faso, ne part pas au combat avec les armées nationales et reste cantonné à ses fonctions de renseignement, d’instruction et de maintenance des matériels. 

 

 

 

Cet article Vers la fin des mercenaires russes du groupe Wagner au Mali  est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
L’influenceur algérien Amir DZ victime d’un enlèvement https://mondafrique.com/confidentiels/le-lanceur-dalerte-algerien-zmir-dz-victime-dun-enlevement-rate/ Mon, 21 Apr 2025 06:36:29 +0000 https://mondafrique.com/?p=132172 Au coeur de la rise diplomatique franco-algérienne, la tentative d’enlèvement du lanceur d’alerte Amir DZ ravive les tensions. Voici notre portrait de l’itinéraire de cet influenceur controversé   Chérif Moktar Amir Boukhors, plus connu sous le pseudonyme Amir DZ, est une figure controversée de la scène politico-médiatique algérienne. Autoproclamé lanceur d’alerte et opposant au régime, […]

Cet article L’influenceur algérien Amir DZ victime d’un enlèvement est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Au coeur de la rise diplomatique franco-algérienne, la tentative d’enlèvement du lanceur d’alerte Amir DZ ravive les tensions. Voici notre portrait de l’itinéraire de cet influenceur controversé
 
Chérif Moktar

Amir Boukhors, plus connu sous le pseudonyme Amir DZ, est une figure controversée de la scène politico-médiatique algérienne. Autoproclamé lanceur d’alerte et opposant au régime, il a longtemps alimenté les réseaux sociaux avec des révélations explosives sur des responsables civils et militaires algériens. Son enlèvement en région parisienne en 2024 a provoqué une crise diplomatique majeure entre Paris et Alger.

Origines et ascension numérique

Âgé de 41 ans, originaire de la région de Tiaret, à l’ouest de l’Algérie, Amir Boukhors a quitté clandestinement le pays il y a plusieurs années. Après un passage par l’Allemagne, il s’est installé en France en 2016.

Il s’est rapidement fait connaître en diffusant sur Facebook et YouTube des vidéos dans lesquelles il divulguait des informations sensibles sur les fortunes et les réseaux occultes de hauts responsables algériens, en Algérie comme à l’étranger.

Après le déclenchement du Hirak en février 2019, ces publications lui valent une importante popularité. Sa page Facebook atteint près d’un million d’abonnés, devenant un canal d’information alternatif pour de nombreux Algériens.

Cependant, il est établi que ses informations provenaient non pas d’enquêtes personnelles, mais de fuites orchestrées par des factions rivales au sein du pouvoir algérien. Amir DZ aurait ainsi servi d’outil dans une guerre d’influence interne pour le contrôle de l’État, relayant des documents compromettants dans le cadre de règlements de comptes entre clans du régime.

Accusations croisées et controverses

Tout en étant présenté par certains comme une voix dissidente, Amir DZ est accusé par des militants du Hirak, des membres de la diaspora et plusieurs anciens soutiens d’avoir utilisé sa notoriété pour faire chanter des hommes d’affaires et des responsables, en leur réclamant de l’argent contre la non-publication d’informations compromettantes.

Il est également soupçonné d’avoir détourné des fonds destinés aux familles de détenus d’opinion, et de financer un train de vie luxueux en France avec l’argent collecté auprès de sympathisants abusés. Plusieurs témoignages l’accusent d’avoir facilité, volontairement l’arrestation en Algérie de militants ayant tenté de dénoncer ses pratiques.

Condamnations en Algérie

Les autorités algériennes ont émis plusieurs mandats d’arrêt internationaux contre Amir Boukhors. Il a été condamné par contumace à de lourdes peines de prison par le tribunal criminel de Dar El Beida pour des accusations multiples dont notamment « atteinte à l’unité nationale et à l’intégrité de l’État », « Réception de fonds de l’étranger à des fins subversives », « Diffamation, chantage et atteinte à la vie privée ».

Le 21 septembre 2022, la Cour d’appel de Paris a rejeté toutes les demandes d’extradition formulées par l’Algérie, estimant que les accusations portées contre Amir Boukhors n’étaient pas étayées par des preuves suffisantes et qu’il risquait une persécution politique en cas de renvoi dans son pays.

Le 2 octobre 2023, l’OFPRA lui accorde officiellement le statut de réfugié politique, ce qui constitue un désaveu pour le régime algérien.

L’enlèvement en France 

Fin avril 2024, Amir Boukhors est enlevé en région parisienne par des individus se faisant passer pour des policiers. Il est contraint d’avaler des somnifères puis séquestré pendant 27 heures dans un conteneur à Pontault-Combault, en Seine-et-Marne.

Selon son témoignage, l’un des ravisseurs aurait affirmé qu’un responsable algérien souhaitait lui parler, mais aucun émissaire ne se serait finalement présenté. Il a été relâché sous surveillance.

En avril 2025, trois hommes, dont un employé du consulat d’Algérie à Paris, sont mis en examen. Le parquet national antiterroriste (PNAT) ouvre une information judiciaire pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le septième jour, en relation avec une entreprise terroriste ».

Crise diplomatique aggravée Paris/Alger

La mise en examen d’un agent consulaire algérien provoque la colère d’Alger. Dans un geste de représailles, le gouvernement algérien expulse 12 agents de l’ambassade française à Alger. La France réplique en expulsant 12 agents algériens et le rappel de son ambassadeur à Alger pour consultations.

L’affaire Amir DZ s’inscrit dans un contexte déjà tendu entre Alger et Paris, marqué par une série d’épisodes ayant sérieusement dégradé les liens bilatéraux — notamment la reconnaissance française du plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, ainsi que des divergences persistantes sur les questions migratoires, mémorielles et sécuritaires.

Cet article L’influenceur algérien Amir DZ victime d’un enlèvement est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Tunisie, Bernard Henri Lévy condamné à 33 ans de prison dans un procès stalinien https://mondafrique.com/decryptage/tunisie-bernard-henri-levy-sur-le-banc-des-accuses-dun-proces-stalinien/ Mon, 21 Apr 2025 05:20:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=108183 Dans l’affaire dite du  « complot contre la sécurité de l’État » très largement médiatisée à Tunis, de graves chefs d’inculpation ont été fabriqués contre les principaux opposants du président autocrate Kais Saïed, mais aussi, à la surprise générale et avec des arguments rocambolesques,  contre l’écrivain français Bernard Henri Lévy La chambre criminelle spécialisée dans […]

Cet article Tunisie, Bernard Henri Lévy condamné à 33 ans de prison dans un procès stalinien est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Dans l’affaire dite du  « complot contre la sécurité de l’État » très largement médiatisée à Tunis, de graves chefs d’inculpation ont été fabriqués contre les principaux opposants du président autocrate Kais Saïed, mais aussi, à la surprise générale et avec des arguments rocambolesques,  contre l’écrivain français Bernard Henri Lévy

La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme en Tunisie a prononcé, samedi, des peines allant de 4 à 66 ans de prison à l’encontre de 40 personnes accusées dans le cadre de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ».Parmi les condamnés figure le philosophe français Bernard-Henri Lévy, poursuivi par contumace et condamné à 33 ans de prison. Sa présence dans le dossier a suscité la surprise, les autorités tunisiennes n’ayant à ce stade communiqué que des accusations grotesques et dérisoires à son encontre

Le « sioniste » de service

La présence de Bernard Henry Levy dans cette affaire

Cerise sur le gâteau, la présence du philosophe français dans cette affaire semble là uniquement pour relever la saveur complotiste de cette cuisine. Or, dans un premier organigramme visualisant les liens entre les différents les protagonistes du « complot », figurait à sa place une autre personnalité juive, Pierre Besnainou, président du congrès juif européen, membre du centre Pérès pour la paix et décoré par Jacques Chirac. Un « gros poisson » qu’il valait mieux remplacer dans le réquisitoire final par Bernard Henry Levy, une personnalité plus médiatique  dans le rôle du sioniste nécessaire à toute théorie du complot aux relents antisémites qui se respecte.

Entre temps, le juge d’instruction Samir Zouabi qui a établi ce rapport infame dont Mondafrique a eu des extraits, a quitté le pays pour une travail dans le secteur privé au Qatar. Il est actuellement lui aussi recherché pour « complot contre la sûreté de l’État ».

REJOIGNEZ LA CHAINE WHATTSAPP DE MONDAFRIQUE

https://whatsapp.com/channel/0029VaGzyWS1noyxUdC89Z1c

Notre site Mondafrique s’était procuré voici quelques mois le compte rendu de l’instruction tel qu’il a été transmis au tribunal criminel de première instance du pôle anti-terroriste de Tunis, quantre vingt pages d’élucubrations policières vite torchées. À la page 78 de ces affirmations grossières et dénuées de tout commencement de preuves, l’acte d’accusation indique: « Nous décidons et nous déclarons qu’il y a assez de preuve pour que ces personnes soient soupçonnées » de crimes particulièrement graves, dont le premier est la participation à la constitution d’une entreprise terroriste en vue de déstabiliser la sécurité interne et externe de la Tunisie.

Le 40e accusé cité est Bernard Henri Levy, dont le nom figure, en français et légèrement déformé, sous l’appellation de « Bernard Henri LIVY »..

Une liste suit où figurent les quarante noms des personnalités poursuivies. Qu’elles soient emprisonnées depuis 14 mois (Khayam Turki, Jahwar Ben Mbraek, Issam Chebbi) ou qu’elle représente le noyau dur de l’opposition historique, encore en liberté mais la plupart en exil, dont Neji Chebbi et Kamel Jendoubi qui ont joué un rôle clé dans le processus démocratique du printemps arabe des années 2011-2019. La 40e personne citée est Bernard Henri Levy, dont le nom figure, en français et légèrement déformé, sous l’appellation de « Bernard Henri LIVY »..

La liste des chefs d’accusation est actée par la signature des juges, notamment le premier assistant du procureur de la République, daté du 12 avril 2024, trois jours avant la clôture du dossier.

Le Président tunisien, obsessionnel du complot

Un procès politique

Les éléments de preuve présentés comme les plus tangibles tournent autour de rencontres qui ont eu lieu entre certains des accusés et des diplomates occidentaux, cités nommément dans le rapport d’instruction, parmi lesquels Marcus Cornaro ambassadeur de l’UE à Tunis et André Parent, ancien ambassadeur de France à Tunis. Pour preuve de son obsession à couper son pays de sa réputation traditionnelle d’ouverture vers l’étranger et notamment la France, le Président tunisien convoquait l’ensemble des ambassadeurs pour les mettre en garde contre toute ingérence dans la vie publique tunisienne. Ce qui n’a provoqué, à l’exception des Américains (1), aucune réaction des chancelleries occidentales qui avaient pourtant toujours souhaité, durant ces dernières années, accompagné la transition démocratique tunisienne.

Le Président de la République tunisien intervient régulièrement dans ce dossier dit « du complot », et encore récemment, par des déclarations publiques. Après avoir estimé que « celui qui les acquitterait était leur complice dans le crime », le voici qui martelait, lors du Conseil national de sécurité du 15 avril dernier, le jour même de la cloture du dossier,que «les procédures judiciaires (dans cette affaire) sont intègres ».

Le président de la République tunisien est revenu, jeudi 18 avril 2024 lrs de la cérémonie de célébration du 68e anniversaire des forces de sécurité intérieure, sur la nécessité d’assurer la sécurité dans le pays. « C’est un signe d’appartenance à la patrie. Cependant, nous ne pouvons rien attendre de ceux qui prétendent aimer la patrie alors qu’ils sont déjà démasqués, même s’ils tentent de manoeuvrer et de se cacher… La liberté ne signifie pas l’anarchie et l’atteinte aux institutions de l’État, encore moins la diffamation, les insultes et la propagation des rumeurs … Ceux qui aspirent à un retour en arrière n’ont qu’à vivre dans leurs illusions », a-t-il déclaré.

Des attaques antisémites 

Les extraits de l’acte d’accusation qui concernent Bernard Henri Lévy sont particulièrement indignes. L’argumentation est  manifestement délirante et clairement antisémite. Autant de dérapages grossiers qui traduisent bien la dégradation totale des valeurs politiques dans la Tunisie de KaIs Saied qui se positionne en victime d’un complot hypothétique et en défenseur de la souveraineté perdue de la Tunisie. 

« Bernard-Henri Lévy possède des investissements en Tunisie sous des noms empruntés auprès de certains juifs tunisiens, et il est lié à l’authenticité subversive et aux mouvements sécessionnistes berbères. En Algérie, il a des liens avec les groupes armés islamiques. Il fait partie des agences masquées israéliennes, comme le Mossad, le Shin Bet et les Qayyun (ceux qui mènent des opérations d’assassinat en dehors d’Israël) ».

« BHL tente depuis 2013 jusqu’il y a environ un an de s’implanter en Tunisie, en Algérie et en Libye. afin de servir l’entité sioniste et les pays qui lui sont alliés en exploitant les résultats du Printemps arabe. Il a également des liens avec certaines personnalités et institutions médiatiques, comme Sky News et BFM. Bernard Henry Levy conspire contre l’État tunisien, en perturbant la production de phosphate ».

« Le but est de nuire à l’économie tunisienne en vue de sa soumission à la normalisation avec l’entité sioniste. De plus, la personne soupçonnée, Bernard Henry Levy, a adopté l’idéologie maçonnique et est lié à certains des accusés dans cette affaire qui ont participé à certaines soirées des clubs en Tunisie, le Rotary Club et le Lions Club, intensément actifs au Moyen-Orient pour diffuser cette idéologie maçonnique qui cherche à contrôler l’économie, les politiques et les armes. »

BHL, la bête noire

Lors d’une visite au gouvernorât de Nabeul, en novembre 2023, le président de la République, Kaïs Saïed avait lui même estimé que la révolution avait échoué, attribuant cette défaillance à ce qu’il perçoit comme une collusion entre les médias qu’il a désignés comme coupables. Selon lui, les médias auraient été sollicités pour établir des alliances avec le sionisme mondial.

Durant son entretien avec la gouverneure de Nabeul, Sabeh Malek, le président tunisien, en confondant plusieurs personnalités,  a également parlé des travaux de l’assemblée constituante, précisément l’étape de l’écriture de la constitution et les visites du philosophe controversé Bernard-Henry Lévy.« On a oublié les visites de Bernard-Henri Lévy à l’Assemblée nationale constituante… Il a écrit quelques dispositions… ». Ce qui est absolument faux, BHL ne se rendant alors en Tunisie que pour rencontrer des contacts libyens.

BHL en compagnie de diverses personnalités libyennes sur une terrasse d’hôtel à Gammarth

Les medias tunisiens les plus crédibles avait alors retracé l’historique des visites de Bernard-Henry Lévy en Tunisie. La seule visite au territoire tunisien date du 31 octobre 2014, quelque mois après l’adoption de la constitution le 26 janvier 2014. Cette visite avait fait polémique en Tunisie où Bernard-Henry Lévy a été accueilli par des manifestants dés son arrivée à l’aéroport de Carthage.

Interviewé par la chaine France 24, BHL avait affirmé à ce moment-là que sa visite en Tunisie vise à poursuivre le processus de réconciliation nationale en Libye. Une image a fait le tour de la toile durant cette visite le montrant en compagnie de diverses personnalités libyennes sur une terrasse d’hôtel à Gammarth. Sur la photo, on voit Fadil Lamine, président du Conseil de dialogue national libyen, Gilles Hertzog, un proche du philosophe français, et Nouri Cheriou, une éminente figure des Amazighs libyens.

Une telle rencontre, voici dix ans avec des amis libyens, vaut à BHL de risquer une condamnation à mort. Voici le genre d’absurdité qui caractérise désormais la gouvernance du Président Kaïs Saïed.

(1) Pour l’année 2025, la diplomatie américaine a décidé de ne pas rétablir son aide au développement octroyée jusqu’en 2023 – 11,3 millions de dollars –  à la Tunisie. Dans leur proposition de budget au Congrès pour l’année 2025, publiée début mars, les équipes d’Antony Blinken ont laissé, comme en 2024, la case de la Tunisie vide dans le tableau Development Assistance.

Le capitalisme autoritaire inefficace du président Xaïs Saied

Cet article Tunisie, Bernard Henri Lévy condamné à 33 ans de prison dans un procès stalinien est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
« La corne de l’Afrique » expliquée aux ignorants https://mondafrique.com/decryptage/les-enjeux-de-la-corne-de-lafrique-expliques-aux-nuls/ Thu, 17 Apr 2025 14:55:40 +0000 https://mondafrique.com/?p=131894 Le groupe de pays africains s’étendant de l’Éthiopie, l’Érythrée, Djibouti et la Somalie, à cheval sur le golfe d’Aden et la mer Rouge, géopolitiquement stratégiques, constitue la Corne de l’Afrique officielle. Elle est souvent étendue politiquement et économiquement pour inclure le Soudan, le Sud-Soudan, le Kenya et l’Ouganda.   Le contexte géopolitique actuel de la […]

Cet article « La corne de l’Afrique » expliquée aux ignorants est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le groupe de pays africains s’étendant de l’Éthiopie, l’Érythrée, Djibouti et la Somalie, à cheval sur le golfe d’Aden et la mer Rouge, géopolitiquement stratégiques, constitue la Corne de l’Afrique officielle. Elle est souvent étendue politiquement et économiquement pour inclure le Soudan, le Sud-Soudan, le Kenya et l’Ouganda.
 
Le contexte géopolitique actuel de la Corne de l’Afrique est extrêmement complexe et en évolution rapide, marqué par des tensions internes, des rivalités régionales et des influences internationales croissantes. Plusieurs facteurs peuvent influencer l’avenir de cette région, et il existe plusieurs scénarios possibles sur ce que pourrait être l’évolution géopolitique de la Corne de l’Afrique dans les années à venir.
 
Voici quelques éléments clés qui pourraient façonner l’avenir de cette région :
 
Un article de Bolock Mohamed Abdou, activiste, juriste, et défenseur des droits humains
 
 
1. *Les tensions internes en Éthiopie et les implications pour la région* :
 

Avec plus de 110 millions d’habitants, l’Ethiopie est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. C’est une République fédérale divisée en 10 régions autonomes dont le Tigré qui a pour capitale Mekele.  à la frontière de l’Erythrée et du Soudan. 
 
Le Tigré, plus grand que la Suisse, est situé au nord du pays,
 
L’Éthiopie a longtemps été un acteur clé en Afrique de l’Est, mais les tensions internes, en particulier dans le Tigré  depuis 2020, ont mis à mal la stabilité du pays. Officiellement, la guerre a commencé en novembre 2020 par une offensive lancée par le gouvernement central pour renverser les autorités rebelles du Tigré issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Le parti qui dirige la région autonome a été accusé d’avoir attaqué des bases de l’armée fédérale au Tigré
 
La guerre civile, les massacres, et la crise humanitaire ont des répercussions profondes, non seulement pour l’Éthiopie, mais aussi pour ses voisins, notamment le Soudan, Djibouti, et l’Érythrée. Si le conflit continue ou dégénère, cela pourrait créer un environnement propice à l’instabilité régionale et à de nouvelles alliances, voire à une dislocation et à des interventions internationales.
 
Une stabilisation relative en Éthiopie, associée à l’importance géostratégique de la région Afar, en revanche, pourrait redonner au pays un rôle de leader dans la région, mais cela dépendra de la réconciliation interne, de l’intégration des diverses communautés ethniques et de la gestion de ses relations avec les voisins, y compris les Afars, les Somalis, les Oromos, et les Tigréens.
 
2. *L’Érythrée et ses relations avec l’Éthiopie et Djibouti* 
 
 
L’Érythrée dont la capitale est Amara a une position géopolitique stratégique en tant que voisin de l’Éthiopie et Djibouti. Bien qu’un accord de paix ait été signé entre l’Éthiopie et l’Érythrée en 2018, de nombreuses tensions subsistent, notamment concernant les frontières et les droits des minorités. Le pays pourrait chercher à renforcer ses relations avec certains acteurs extérieurs comme les Émirats arabes unis et la Chine, tout en gérant ses propres dynamiques internes de gouvernance autoritaire et de restrictions des libertés.
 
Le pouvoir à Djibouti vient de faire passer une loi qualifiant de « terroristes » les quelques centaines de combattants du Front pour la Restauration de l’Unité et la Démocratie (FRUD) qui, derrière leur leader Mohamed Kadamy (voir son image ci dessus), se battent pour la reconnaissance des droits légitimes de l’ethnie des Afar et la démocratie à Djibouti. Et cela dans l’indifférence de la communauté internationale !
 
Les Afar habitent trois pays de la Corne de l’Afrique : Djibouti, l’Ethiopie et l’Erythrée. Ce peuple, qui contrôle l’ensemble des côtes Érythréennes de la mer rouge pourrait aggraver la situation si une solution n’est pas trouvée pour leur intégration dans la région. Les puissances étrangères viennent de découvrir l’importance stratégique des Afars dans la région de la Corne de l’Afrique.
 
L’Érythrée a une relation tendue avec Djibouti, surtout en ce qui concerne la question de la presqu’île de Doumeira et les intérêts stratégiques en mer Rouge. Les tensions entre ces deux pays pourraient encore se manifester si des intérêts régionaux divergents émergent.
 
3. *Djibouti et sa position stratégique* :
 
Djibouti, en tant que petit mais stratégiquement situé le port de la mer Rouge, joue un rôle important en tant que centre de transit pour les exportations de pétrole et en raison de sa proximité avec les détroits stratégiques comme celui de Bab-el-Mandeb. 
 
À Djibouti, l’entreprise de télécommunication Huwaei, engagée dans un bras de fer direct avec les États-Unis, est désormais citée dans une affaire d’espionnage qui a pour principal acteur Omar Guelleh. Le président de Djibouti qui refuse toujours à offrir son pays sur un plateau d’argent aux puissances occidentales, largement impliquées dans la Corne de l’Afrique, n’a pas les mêmes préventions avec les Chinois. Les autorités de Djibouti ont commis le péché de faire construire le palais présidentiel à l’aide des Chinois.
 
 
Djibouti abrite également une base militaire américaine et plusieurs autres bases étrangères, dont la Chine, ce qui renforce son importance géopolitique pour les grandes puissances.
 
La stabilité de Djibouti est donc cruciale pour la sécurité maritime et la gestion des routes commerciales vitales dans l’océan Indien et la mer Rouge. Cependant, la concurrence entre les puissances étrangères pour l’accès à la région (Chine, États-Unis, France, etc.), les tensions internes et l’autoritarisme du pouvoir, pourraient accentuer la pression sur le pays et éventuellement aggraver les tensions internes ou avec ses voisins.
 
4. *La question des revendications et des conflits ethniques* :
 
Les revendications ethniques et territoriales restent un enjeu majeur dans la Corne de l’Afrique. Le peuple Afar, notamment en Éthiopie, Djibouti et Érythrée, continue de chercher une reconnaissance politique plus forte et de revendiquer plus de droits et d’autonomie. Des conflits locaux, comme ceux entre les Afars et les Somalis en Éthiopie, pourraient amplifier les tensions internes.
 
En Somalie, le groupe islamiste armé Al-Chabab a incendié de nombreuses habitations lors de raids perpétrés fin mai 2017 dans des villages de la région du Bas-Chébéli, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch en s’appuyant sur des témoignages et l’analyse d’imagerie satellite. Les combattants d’Al-Chabab ont enlevé des civils, volé du bétail et commis des incendies criminels lors d’attaques ayant contraint plus de 15 000 personnes à fuir leurs foyers.
 
La Somalie, qui a été largement déstabilisée par des décennies de guerre civile, de milices armées (notamment Al-Shabaab) et d’incertitudes politiques, pourrait également jouer un rôle central dans l’évolution de la région. La dynamique interne de la Somalie, associée à ses relations avec l’Éthiopie et d’autres voisins, pourrait se transformer en une série de rivalités ou de coopérations qui auront des répercussions sur les relations géopolitiques de la Corne de l’Afrique.
 
5. *L’influence des puissances extérieures :
 
La Corne de l’Afrique est un carrefour stratégique, et les grandes puissances mondiales (notamment les États-Unis, la Chine, la Russie, et les pays du Golfe) ont des intérêts importants dans la région, en raison de son emplacement près des routes commerciales maritimes vitales et de la guerre contre le terrorisme (comme en Somalie). Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite sont particulièrement impliqués dans les investissements et les bases militaires, et la Chine a un intérêt croissant en matière de port, d’infrastructure et de commerce, notamment en Érythrée et Djibouti.
 
La rivalité entre ces puissances pourrait également entraîner des tensions supplémentaires, et certains pays de la région pourraient être amenés à se positionner en fonction de ces relations externes, créant ainsi des alliances stratégiques mais aussi des frictions.
 
6. *Les défis environnementaux et leur impact géopolitique
 
La Corne de l’Afrique fait face à des défis environnementaux de plus en plus graves, notamment la sécheresse, la désertification et l’insécurité alimentaire. Le changement climatique pourrait déstabiliser davantage des zones déjà fragiles, notamment les régions arides habitées par les Afar, et provoquer des migrations internes et transfrontalières. Ces migrations pourraient exacerber les tensions entre les groupes ethniques ou avec les États voisins, ajoutant une couche supplémentaire d’instabilité à la situation géopolitique.
 
Les ingérences des États du Golfe, en particulier l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, dans la région de la Corne de l’Afrique et de la mer Rouge, ont pris une ampleur considérable au cours de la dernière décennie. Ces pays ont cherché à renforcer leur influence stratégique en raison de l’emplacement géopolitique crucial de la région, qui est au carrefour des routes maritimes mondiales reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe, et également en raison de la présence de ressources naturelles et d’enjeux sécuritaires (comme le terrorisme ou la piraterie).
 
7. *Les intérêts stratégiques dans la région des Etats du Golfe*
 
L’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis à la manoeuvre
 
Les États du Golfe sont principalement intéressés par la Corne de l’Afrique et la mer Rouge par souci de contrôler mes routes maritimes.
La mer Rouge et le détroit de Bab-el-Mandeb sont des passages vitaux pour le commerce mondial, notamment pour le transport de pétrole et d’autres marchandises entre le Moyen-Orient, l’Asie et l’Europe. Le contrôle de ces routes maritimes est d’une importance capitale pour la sécurité énergétique et les intérêts commerciaux des pays du Golfe.
 
Les investissements dans les infrastructures, l’aide humanitaire, et les initiatives de développement peuvent stimuler l’économie de certains pays comme Djibouti, l’Erythrée et la Somalie. Ces pays bénéficient également d’une certaine stabilité en matière de sécurité grâce aux soutiens militaires.
 
Cependant, les rivalités entre puissances régionales, les investissements militaires et les alliances avec des factions locales (comme en Somalie et au Yémen) peuvent exacerber les conflits internes, créer de nouvelles tensions ethniques et politiques, et compromettre la stabilité à long terme de la région.
 
Les États du Golfe, en particulier l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, continuent de jouer un rôle déterminant dans la dynamique géopolitique de la Corne de l’Afrique et de la mer Rouge. Leur influence est liée à leurs intérêts commerciaux, militaires et sécuritaires dans cette région stratégique, mais leurs interventions peuvent aussi avoir des effets déstabilisants, exacerbant les tensions entre les différentes factions locales et avec d’autres puissances extérieures. Le défi à long terme pour la région sera de trouver un équilibre entre ces ingérences et la préservation de la souveraineté des États de la Corne de l’Afrique.
 
8. Les possibles scénarios d’évolution* :
 
– *Scénario de coopération régionale* ;
Dans un scénario optimiste, les pays de la Corne de l’Afrique pourraient trouver un terrain d’entente pour coopérer dans des domaines comme la gestion des ressources en eau, la sécurité régionale, et la lutte contre le terrorisme. Cela pourrait inclure des initiatives régionales de développement économique et de réconciliation ethnique.
 
– *Scénario de fragmentation* ;
Les tensions ethniques et politiques internes, ainsi que les rivalités régionales, pourraient mener à une fragmentation accrue des États de la Corne de l’Afrique, avec une multiplication des conflits ethniques ou frontaliers, et des interventions étrangères accrues.
 
– *Scénario de domination d’une grande puissance extérieure* ;
L’une des puissances mondiales ou régionales pourrait chercher à dominer la région, que ce soit par des investissements, des bases militaires, ou des accords commerciaux. Cela pourrait rendre la Corne de l’Afrique encore plus vulnérable aux ingérences extérieures.
 
La situation géopolitique de la Corne de l’Afrique est donc marquée par une série de dynamiques qui peuvent aller dans différentes directions, en fonction de la manière dont les acteurs internes et externes géreront les tensions et les opportunités dans les années à venir. La stabilité régionale dépendra en grande partie de la capacité des États à surmonter leurs divisions internes, à gérer leurs ressources naturelles et à trouver des solutions diplomatiques aux conflits persistants.
 
 

Cet article « La corne de l’Afrique » expliquée aux ignorants est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Les Tunisiens dans l’enfer des centres de rétention italiens https://mondafrique.com/a-la-une/les-tunisiens-dans-lenfer-des-centres-de-retention-italiens/ Wed, 09 Apr 2025 02:33:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=131370 Le sort des migrants tunisiens en Italie suscite une vague d’émotion depuis quelques semaines alors que l’Italie accélère la cadence des expulsions et que le mercredi 9 avril s’ouvre à Rome le procès dans l’affaire de la mort suspecte d’un jeune tunisien, Wassim Abdellatif.  Mais les autorités tunisiennes servent loyalement la politique migratoire européenne. Par […]

Cet article Les Tunisiens dans l’enfer des centres de rétention italiens est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le sort des migrants tunisiens en Italie suscite une vague d’émotion depuis quelques semaines alors que l’Italie accélère la cadence des expulsions et que le mercredi 9 avril s’ouvre à Rome le procès dans l’affaire de la mort suspecte d’un jeune tunisien, Wassim Abdellatif.  Mais les autorités tunisiennes servent loyalement la politique migratoire européenne.

Par Selim Jaziri

Wassim Abdellatif est arrivé en Italie, en émigré clandestin, au mois d’octobre dernier et qu’il a été transféré au centre de rapatriement à Rome. Le 24 novembre 2021, Abdellatif a été hospitalisé, puis son décès a été annoncé le 2 décembre 2021. Selon les résidents du centre, la victime a été agressée par la police, ce qui a nécessité son hospitalisation, avant sa mort.

Wassim Abdellatif (26 ans) est mort le 28 novembre 2021 dans un hôpital romain où il avait été transféré après avoir psychologiquement « craqué » durant sa détention dans un centre pour migrants en instance d’expulsion. Ligoté, bras et jambes attachés à son lit pendant plus de trois jours, il avait reçu une forte de dose calmant qui lui a été fatale. Suite à la plainte de la famille, une infirmière est jugée pour homicide involontaire et contrefaçon d’un document public. Mais ce procès est surtout celui de tout le dispositif de traitement des migrants en situation irrégulière dans un contexte de durcissement de la politique migratoire italienne et européenne.

Les CPR, symbole de la violence de la politique migratoire

La Cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a fait de la répression de la migration clandestine l’un des axes forts de sa politique, dans un pays devenu la porte d’entrée en Europe des migrants en provenance de la Méditerranée centrale, de Tunisie et de Libye en particulier.

Les CPR – centri di permanenza per il rimpatrio, centre de détention pour le rapatriement – sont l’un des éléments-clés du dispositif mis en place pour systématiser des expulsions. Ils sont aussi devenus le symbole de la violence de cette politique, en raison des conditions inhumaines infligées aux migrants.

Dix centres sont actuellement opérationnels, dix centres supplémentaires sont en projet de sorte qu’il y en ait dans chacune des vingt régions du pays. Depuis 2023, la durée de la détention a été portée de 135 jours maximum à 18 mois.

Bien que remplissant une mission de service public, les CPR sont gérés des entreprises privées dont la priorité est de minimiser les coûts, quitte à ne pas respecter les exigences de base de leur cahier des charges relatives aux services sanitaires, linguistiques et juridiques aux migrants. Ces mauvaises conditions sont régulièrement dénoncées par les ONG italiennes et par Amnesty International : cellules surpeuplées, installations sanitaires déplorables, absence d’eau courante ou de matériel médical élémentaire, soins administrés par du personnel non qualifié, absence totale d’activité récréative, impossibilité de contacter un avocat… Aucun examen médical et psychologique préalable, pourtant obligatoire, n’établit l’aptitude à supporter ces conditions de détention, alors même que les migrants sont plus en plus jeunes.

A cela s’ajoutent la violence physique. Teresa Florio, militante du réseau « Mai più lager – No ai CPR » – « Plus jamais de camps de concentration, non aux CPR » –, dénonce les passages à tabac, les coups de matraques et les coups de pied, infligés à des personnes menottées. Selon rapport d’une enquête du Parquet de Potenza, dans l’Italie du Sud, en janvier 2024, une infirmière affirme devoir traiter fréquemment des patients souffrant « de contusions, de hématomes sur tout le corps ou de fractures ». Une enquête d’Avocats sans frontière de 2022 avait établi que 88 % des Tunisiens passés par les CPR, qui constituent la majorité de leurs « pensionnaires », avaient souffert de maltraitance physique et psychologique. Les migrants tunisiens ont même forgé un dicton : « Celui qui y entre est perdu, celui qui en sort est comme un nouveau né ».

Des détenus drogués de force

De telles conditions rendent les détenus littéralement fous. Les cas d’automutilation, voire les suicides ne sont pas rares. En mars dernier, après qu’un détenu tunisien a tenté de se pendre, dans le CPR de Trapani-Milo, en Sicile, une mutinerie a éclaté et cent cinquante détenus ont voulu entamer une grève de la faim. Dans une vidéo tournée en cachette alors que la police anti-émeute investissait le centre pour mater la révolte, on entend les cris « À l’aide, à l’aide, nous sommes couverts de sang ! », sur fond de bruits de coups de matraque.

Pour calmer les crises d’angoisse ou de colère, l’usage massif de psychotropes et de tranquillisants, parfois administré de force, a été confirmé par l’enquête du Parquet de Potenza. Le Rivotril, un antiépileptique qualifié de « drogue du pauvre », est devenu le médicament le plus utilisé dans les CPR. Une utilisation dangereuse puisqu’elle peut créer des dépendances, voire entrainer des décès. Selon une enquête du site italien Altreconomia, un Géorgien est décédé en janvier 2020 des suites d’une rétention d’eau dans les poumons provoquée par l’administration de stupéfiants, et en juillet une Albanaise, a succombé à une overdose de méthadone.

Selon Majdi Karbaï, 244 personnes seraient décédées en 2024 dans les prisons tunisiennes (pas uniquement dans les CPR), dont dix Tunisiens. D’après les témoignages qu’il a reçus, trois Tunisiens sont morts pour le seul mois de mars dernier : l’un dans la prison de Perrugia, le 12 mars, un autre, Fadi Ben Sassi (20 ans) retrouvé mort suite à un « suicide apparent » à la prison de Potenza, et un troisième, le 19 mars, s’est suicidé dans un CPR, plutôt que d’être expulsé. Un quatrième a tenté de mettre fin à ses jours au CPR de Gradisca d’Isonzo à Gorizia, le 3 avril dernier, lui aussi pour protester contre son expulsion.

Une justice d’abattage

Les migrants tunisiens qui ont placé tous leurs espoirs  dans l’émigration, voire parfois commencé à s’intégrer, vivent l’expulsion forcée comme un drame. Or, la cadence s’accélère. Le 5 mars dernier, le ministre de l’Intérieur se félicitait d’une augmentation de 35 % du nombre d’expulsions par rapport à l’année précédente, et le 2 avril, le gouvernement a annoncé un budget de 20 millions supplémentaires pour financer cette politique.

La Tunisie est particulièrement concernée et les effets sur l’opinion se font sentir ces dernières semaines suite à la diffusion de vidéos et de témoignages sur les réseaux sociaux. Beaucoup de commentateurs ont parlé de « clauses secrètes » dans les accords entre les deux pays. Kaïs Saïed a mis un point d’honneur à démentir, à l’occasion du 25 anniversaire de Habib Bourguiba, le 6 avril, l’existence d’un nouvel accord. Sur un plan étroitement juridique, c’est juste. L’accord international qui instaure le principe des réadmissions avec l’Italie date de 1998. Les « accords » suivants sont en réalité les procès verbaux de réunions techniques, non rendus publics, à la différence des accords internationaux.

C’est surtout à partir d’avril 2011, alors qu’une vague de migrants tunisiens affluait à Lampedusa, que la politique de réadmission a été ainsi mis en œuvre et qu’a été acté le recours aux vols charters, lors d’une réunion entre les ministres de l’Intérieur des deux pays. Ce mouvement n’a cessé de s’amplifier depuis. En 2021, 1866 Tunisiens ont été expulsés, et 2234 en 2022. Pour le seul premier semestre 2024, 1452 Tunisiens ont été renvoyés dans leur pays. Selon Majdi Karbaï, le nombre d’expulsions se monterait à 475 pour les trois premiers mois se l’année 2025.

Pour atteindre la cadence nécessaire, les procédures ont été simplifiées. Sur un plan légal, l’expulsion est une décision judiciaire individuelle. Mais c’est une justice d’abattage : la présentation devant le juge est une formalité ; la décision est appliquée dans les 24 heures, sans possibilité de faire appel. Une fois les décisions prononcées, les migrants sont envoyés à Trapani, en Sicile, où ils sont présentés au consul qui délivre les laisser-passer consulaire à la chaîne.

Les expulsés sont embarqués menottés aux poignets et aux chevilles. Selon des témoins, le repas qu’on leur sert aurait pour effet de les endormir. Pour plus discrétion, la plupart des vols arrivent à présent à l’aéroport de Tabarka, à la frontière algérienne, plutôt qu’à celui d’Enfidha, proche de Hammamet, où atterrissent les vols de touristes en formule « all inclusive ».

Lune de miel

Kaïs Saïed n’a fait que rendre plus fluide et plus efficace une coopération commencée avant lui. En revanche, c’est bien lui qui a signé, le 23 juillet 2023, le mémorandum d’entente avec l’Union européenne auquel Giorgia Meloni a beaucoup contribué, et par lequel « les deux parties conviennent à soutenir davantage le retour et la réadmission depuis l’UE des nationaux tunisiens en situation irrégulière ».

Les dirigeants italiens se félicitent d’ailleurs des résultats obtenus avec la Tunisie, qui contribue loyalement à la politique migratoire européenne. Grâce aux moyens déployés par les gardes-côtes tunisiens, financés en grande partie par l’Italie, pour intercepter les départs, le nombre d’arrivée sur les côtes italiennes depuis la Tunisie a diminué de 80 % entre 2023 et 2024. Mécaniquement, cette « réussite » a produit l’accumulation de migrants subsahariens sur le sol tunisien à l’origine d’une situation humanitaire dramatique et de fortes tensions sociales, et à laquelle les autorités tunisiennes ne savent apporter qu’une réponse sécuritaire et répressive.

Suite à une nouvelle poussée de fièvre raciste, début mars, les principaux camps de migrants installés dans les oliveraies d’El Amra ont été démantelés, le week end dernier. Leurs occupants répartis dans de nouveaux campements montés par le Croissant rouge. Les responsables d’associations d’aide aux migrants sont accusés d’être les petites mains d’un complot visant à installer les subsahariens en Tunisie et à « transformer sa composition démographique ». Dans le même temps, Kaïs Saïed, qui n’a rien à dire sur les mauvais traitements infligés à ses concitoyens en Italie, entretient sa lune de miel avec les dirigeants européens et Giorgia Meloni en particulier, qui sont les vrais responsables de la situation migratoire en Tunisie.

La contrepartie financière du partenariat avec l’Union européenne, censée contribuer à « l’approche globale » de la crise migratoire par le traitement de ses causes économiques, reste  sans effet, engloutie par le déficit budgétaire. Quinze ans de réformes structurelles soutenues par l’Union européenne dans le cadre du processus de Barcelone depuis 1995, et une décennie de transition démocratique se sont cassés les dents sur un système à fabriquer de l’exclusion, de la pauvreté et du désespoir. Les causes de la migration des Africains subsahariens ne vont pas se tarir avant longtemps et l’Europe a mis en branle une machine impitoyable à rejeter les migrants. La Tunisie n’a-t-elle pour ambition que d’en sous-traiter les effets ?

Cet article Les Tunisiens dans l’enfer des centres de rétention italiens est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Kamel Daoud continue à jouer au martyre https://mondafrique.com/decryptage/kamel-daoud-continue-a-jouer-au-martyre/ Sun, 06 Apr 2025 07:05:29 +0000 https://mondafrique.com/?p=131198 Dans un entretien de deux pages donné au Figaro, Kamel Daoud étire sa théorie de mensonges. Cette fois il accuse le »régime » algérien d’avoir porté plainte contre lui à Paris; alors que l’initiative ne revient qu’à Saäda Abrane, une jeune miraculée d’un coup de sabre islamiste reçu lors des années de plomb. Elle accuse Daoud d’avoir […]

Cet article Kamel Daoud continue à jouer au martyre est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Dans un entretien de deux pages donné au Figaro, Kamel Daoud étire sa théorie de mensonges. Cette fois il accuse le »régime » algérien d’avoir porté plainte contre lui à Paris; alors que l’initiative ne revient qu’à Saäda Abrane, une jeune miraculée d’un coup de sabre islamiste reçu lors des années de plomb. Elle accuse Daoud d’avoir volé son passé pour écrire un roman.

Jacques Marie Bourget

Si une lame de couteau placée sur la carotide on me contraignait à m’abonner à un journal,  version papier, j’opterais pour le Figaro. Son papier (je ne dis pas ses articles) est de bonne qualité et ses pages nombreuses. Pour moi qui suis bricoleur Le Figaro serait un outil pratique : étalées au sol ses pages évitent de tacher le parquet quand on repeint les murs. Utile aussi pour véhiculer le mensonge, bien qu’ici Le Figaro n’ait pas le monopole. Un dernier bobard m’a attiré l’œil. Il sort de la bouche de Kamel Daoud. Un récidiviste.

Dans un entretien qui n’occupe que deux pages, et c’est bien dommage de restreindre un tel génie qui méritait plus, au détour des lignes il nous dit plaintif :« Alger peut déposer plainte contre Kamel Daoud en France ; la France ne peut même pas envoyer un avocat à Alger » . Notons que cet auteur à de la hauteur, il parle de lui à la troisième personne. Ainsi selon l’écrivain ciblé par une assignation judiciaire en France, c’est « Alger », donc le « régime » qui le pourchasse. Et pas une virgule, un clin d’œil consacré à celle qui le poursuit  pour de vrai jusqu’aux rives de la Seine. Cette femme-plaignante existe pourtant, elle s’appelle Saâda Arbane, une suppliciée de la barbarie islamiste des années noires en Algérie. Confortée par de nombreux témoins, la miraculée estime que Daoud a pillé l’histoire de sa vie afin d’écrire un roman goncourisé.

Eclairons le lecteur auquel ont échappé les épisodes du feuilleton de ce Goncourt de circonstance. Rappelons que la femme de Daoud était, naguère à l’hôpital d’Oran, la psychiatre de la rescapée Saâda Arbane. Et Daoud est aujourd’hui accusé de tenir de sa femme les détails d’une vie dont il aurait fait un roman. Le hasard fait parfois nécessité.

S’estimant violée dans son intime, dans sa douleur et son histoire, dans son syndrome post-traumatique,  la jeune femme a déposé deux plaintes, à Oran contre Daoud et sa femme psychiatre, l’autre contre le seul Daoud et l’éditeur Gallimard, à Paris. Rappelons qu’à l’âge de quatre ans l’algérienne la gorge tranchée à, contre tout pronostic, échappé à un coup de grâce donné par le sabre du Groupe Islamique Armé. Gorge . Détruite, elle revit en miraculée. Courageuse et chaque jour « reconstruite » elle continue une vie de femme pleine de pudeur et de sentiments. Et n’entend pas devenir une héroïne de roman. C’est donc avec courage qu’elle a porté plainte. Mais Daoud, Dieu des médias, homme sans vergogne, osant tout, vient se plaindre de ce que la France laisse cette femme, doublement meurtrie par le sabre et son rappel dans un livre, porter plainte contre lui.  Dans l’esprit de Daoud -si féministe qu’il a été condamné pour avoir frappé son ex-femme-, il est impossible d’imaginer qu’une Saäda Arbane, puisse seule avoir l’outrecuidance de le contraindre. Conclusion, derrière cette assignation nous devons voir la main ferme et inique du « régime » d’Alger.

Abonné au mensonge, comme d’autres le sont à EDF, Daoud n’a donc peur de rien : il est sûr de ses arrières. N’est-il pas un intime de Macron, un « visiteur du soir à l’Elysée » et le doudou des médias, même « de gauche ».Lui qui ne se lasse pas d’enfourner dans un même hachoir et les Arabes et les Palestiniens. Lui qui doit sa notoriété et sa carrière de « Magrébin utile », à une chronique publiée à propos « des femmes violées par des immigrés à Cologne, au Jour de l’An 2016 ». Alors que « l’information » était un sinistre bidonnage. Donc, voici aujourd’hui la doxa, la « ligne générale » : c’est bien le gouvernement algérien qui cherche querelle à l’intouchable devant le TGI de Paris. Contre l’avis de nombreux caciques d’Alger qui ne souhaitaient pas que les magistrats de l’ancien pays colon mettent ce dossier dans leur balance. Et, pourtant, c’est bien l’unique Saâda Arbane, femme libre, qui a décidé de poursuivre jusqu’à Paris celui qu’elle accuse du vol de son passé ; là où Daoud a pris ses quartiers d’honnête homme. L’interview du Figaro ne contient qu’une seule information, c’est qu’à la hâte Daoud se construit une image de martyr poursuivi par le « régime » algérien. Alors que nous n’avons aucun signe de cette traque. Vous me direz :« Mais, à Oran, Daoud a bien été condamné à une peine de prison ! ». Et c’est exact. Pour avoir battu son ex-épouse. Peine commuée en amende quand il a bien voulu se présenter, en appel, devant le tribunal. Jamais une seule ligne tombée de l’encre de Daoud, à plus forte raison aucun livre n’a été n’a été censuré. J’allais oublier l’outrage ultime, l’assaut décisif qui a motivé la fuite du Goncourt vers la France : le nouveau Montesquieu a été convié par un patron des services secrets à « boire un café ». Dans l’esprit de Daoud boire un Nepresso était le signe d’ une lourde menace avec odeur de prison. C’est une règle policière connue, avant de jeter un homme au trou les chefs des services spéciaux l’invite à avaler un petit noir.  L’absorption de ce café a transformé Daoud en Soljenitsyne. Ces Algériens sont vraiment sans filtre.

La situation du couple Daoud, pauvre migrant, n’a pas été trop cruelle. Depuis des mois le frère Macron avait délivré, principe régalien, deux passeports tricolores pour les affligés. Davantage, par une bonne fortune tombée à pic madame Daoud se voit nommée Psychiatre à l’hôpital Pompidou, à Paris. « En même temps » cela montre que le Président de la République se soucie des malheureux débarqués d’Afrique. Bonus dans le malheur, le sort carcéral de Sansal vient conforter le statut de martyr de l’écrivain, il se cache dans l’ombre du prisonnier pour donner à croire qu’un sort identique l’attend : la prison. Attendons-nous à voir bouger l’image publique du génie d’Oran jusqu’à celle d’une crucifixion.

Tournée du petit duc, après les cavalcades de « promos » post Goncourt, Daoud vient de nous régaler d’un nouveau volume. Il contient ses chroniques publiées dans la presse, si appréciées de la droite dure et de l’extrême. Et voilà, pour vendre, qu’il ornemente à nouveau les écrans de télévision, comme celui de « C à vous ». Son émission consacrée à Daoud est intéressante puisqu’elle est un test de vérité et d’indépendance.  Sur le plateau d’assis que voit on ? Un Daoud, toujours péremptoire, distribuer sa vérité polymorphe. Jamais interrompu par une question du genre « mais dites nous Kamel Daoud, qu’est ce que c’est que cette affaire Saâda Arbane,  et ce procès qu’elle vous fait ? ». Comme dans les vieux films la réplique tombe : « la question ne sera pas posée ».

Dernière élément répugnant dans cet entretien donné au si complaisant Figaro, l’éternel recours de Daoud à l’image, la vie de Mahmoud Darwich. L’oranais sort du tombeau l’immense écrivain et poète Palestinien pour en faire un compagnon de route, le complice de sa pensée d’extrême droite, complice de la colonisation de la Palestine. Et c’est honteux. Dans d’autres textes, pour l’ex-militant islamiste d’Oran (Daoud), Mahmoud Darwich ne se vivait pas comme un Palestinien, mais un homme « universel ». En gros un type comme Daoud. Pauvre Darwich, voilà sa seconde morts J’ai connu Darwich lors de son séjour à Beyrouth. Il était tout le contraire de cette philosophie que lui prête son biographe faussaire. Mahmoud était un combattant Palestinien. Point. Un pur, un dur, emprisonné par Israël de multiples fois et déterminé jusqu’à la mort. Qui a fait partie du Comité Exécutif de l’ OLP, et n’a quitté l’Organisation qu’en signe de protestation face aux mortifères « Accords d’Oslo ». Comme Daoud n’est pas à une errance près, attendons-nous à le voir bientôt nous expliquer, comme Johnny pour le Tennessee,  qu’il y a en lui un peu de Mandela, Guevara, Ghandi, Marx, Fanon : ce bâtisseur de vérité est prêt.

Cet article Kamel Daoud continue à jouer au martyre est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Boualem Sansal, cinq ans de prison, mais une amnistie probable https://mondafrique.com/decryptage/algerie-la-presidence-annonce-au-detour-dun-communique-la-liberation-de-boualem-sansal/ Tue, 01 Apr 2025 10:20:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=123953 Si le parquet du tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, avait requis dix ans de prison ferme contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie, ce dernier a finalement été condamné à cinq ans de détention le 27 mars. Le paradoxe algérien, le voici. L’entourage de Boualem Sansal n’a […]

Cet article Boualem Sansal, cinq ans de prison, mais une amnistie probable est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Si le parquet du tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, avait requis dix ans de prison ferme contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie, ce dernier a finalement été condamné à cinq ans de détention le 27 mars.

Le paradoxe algérien, le voici. L’entourage de Boualem Sansal n’a jamais autant espéré qu’aujourd’hui dans une amnistie de l’écrivain franco que Mondafrique a toujours cru possible au moment même où ce dernier est menacé, lors d’un procès qui était joué d’avance, de rester en prison. 

Ce qui donne un certain crédit à cet espoir d’amnistie, c’est que les présidents français, Emmanuel Macron, et algérien, Abdelmadjid Tebboune, ont convenu lundi 31 mars, lors d’un entretien téléphonique, de relancer les relations bilatérales après plusieurs mois de tensions. Cette dynamique doit se traduire par une reprise de la coopération en matière de sécurité et de migration, selon un communiqué commun. Une rencontre entre les deux chefs d’Etat devrait avoir lieu prochainement, avec à la clé la libération de l’écrivain, qui s’est bien gardé de faire appel de sa condamnation, la preuve s’il en est que l’espoir d’une libération n’a jamais été aussi proche.

Voici moins de trois mois, la possibilité d’une amnistie avait été envisagée par le pouvoir algérien, du moins par certains dirigeants de ce pays, et acté dans un texte officiel comme Mondafrique l’avait révélé. Dans le dernier paragraphe d’un long communiqué de la présidence algérienne qui annonçait en décembre dernier  une vaste amnistie (voir le texte en note ci dessous), la libération de huit détenus en attente de jugement est annoncée sans d’avantage de précisions. De bonne source, Mondafrique avai appris que l’écrivain Boualem Sansal figurait parmi les bénéficiaires de la grâce présidentielle, sans que son nom soit mentionné. « En plus de huit mesures de détention provisoire et de procédure (dont celle de Sansal, son nom n’apparaissant pas), des mesures d’apaisement sont également liées aux infractions à l’ordre public », était-il indiqué de façon alambiquée dans le communiqué présidentiel.

Encore fallait-il qu’un certain formalisme judiciaire soit respecté, ce qui est souvent le cas en Algérie, et que le procès ait lieu. On ne comprend rien à l’affaire Sansal si on ne tient pas compte de la conviction du pouvoir algérien et d’une partie de son opinion publique que les déclarations provocantes et grossières sur la réalité des frontières du pays, comme l’avait relevé l’historien Benjamin Stora, constituaient un véritable délit  

Malgré le climat de tension entre Paris et Alger, les révélations sur la santé fragile de Boualem Sansal, la mobilisation discrète de l’Élysée qui n’apas cédé aux sirènes anti algériennes de la droite française et les appels à l’indulgence venus de la classe politique européenne semblent avoir fait bouger les lignes. Si les prises de position de Sansal sont incontestablement polémiques, la place de cet écrivain n’est clairement pas de passer la fin de sa vie en prison, une certitude que les présidents algérien et français ont réussi à mettre en musique ces derniières semaines, et cela contre la surenchère d’une partie des élites politiques française et algérienne.

                                   Nicolas Beau, directeur de Mondafrique

En décembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié Boualem Sansal d’« imposteur (…) envoyé par la France », selon le site d’information TSA. « Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État », avait déclaré le chef de l’État algérien, dans un extrait d’un discours officiel, rapporté par TSA. Résultat, l’écrivain vient d’être condamné à dix ans de prison par la justice algérienne

Pour rappel, Sansal a été arrêté le 16 novembre dernier à l’aéroport d’Alger alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Paris. Depuis, il est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».

Selon les autorités algériennes, l’écrivain aurait tenu des propos controversés remettant en cause l’intégrité territoriale du pays lors d’une interview accordée début octobre au média français d’extrême-droite Frontières. Il y aurait repris la position marocaine selon laquelle le territoire algérien aurait été tronqué à l’époque coloniale. Ses déclarations très critiques envers le pouvoir algérien ont également déplu.

Un vrai faux opposant

Né en 1949 à Theniet El Had en Algérie, Boualem Sansal est ingénieur de formation. Il occupe de hauts postes dans l’administration et l’industrie jusqu’à son licenciement en 2003, officiellement pour avoir critiqué le gouvernement dans ses écrits.

Sansal publie son premier roman Le Serment des barbares en 1999, récompensé par le Prix du Premier Roman. Son œuvre, traduite dans de nombreuses langues, explore avec un regard acéré l’histoire récente et la société algérienne. Parmi ses titres les plus connus, on peut citer L’Enfant fou de l’arbre creux (2000), Harraga (2005) ou encore 2084 : La Fin du monde (2015), une fiction dystopique qui évoque les dérives d’un régime religieux totalitaire.

S’il vit en France depuis les années 90, Sansal a toujours gardé un lien fort avec l’Algérie dont il est un observateur engagé et un critique virulent. Il dénonce régulièrement le pouvoir en place, la corruption, le manque de libertés et l’emprise grandissante de l’islamisme qu’il considère comme une menace majeure, tout en ayant profité d’une véritable sinécure sous le rêgne du président Bouteflika.

Un positionnement controversé

Apprécié dans certains cercles littéraires et politiques parisiens pour son franc-parler laïcard, son apologie des valeurs occidentales  et son combat affiché pour la démocratie, Sansal suscite cependant la polémique ces dernières années par des prises de position de plus en plus controversées, notamment au sujet de l’islam et de l’immigration.

Dans ses déclarations comme dans certains de ses livres, il établit fréquemment un parallèle entre islamisme et nazisme, dénonçant le premier comme une « dictature extrême » proche du second dans ses méthodes et ses objectifs. S’il se défend d’être islamophobe, l’écrivain n’hésite pas à qualifier l’islam de « loi terrifiante » devenue « totalitaire ». Il appelle à une profonde réforme de la religion musulmane pour qu’elle retrouve sa spiritualité première.

Depuis quelques années, Sansal semble aussi se rapprocher de certains milieux d’extrême-droite en France. L’entretien accordé à Frontières en octobre, où il développe selon des analystes un discours hostile aux immigrés et aux musulmans dans la lignée d’Éric Zemmour, en est le dernier exemple en date. Son approche de l’histoire, notamment sur la question du Maroc et de l’Algérie, relèverait également d’une rhétorique identitaire décomplexée.

Cette évolution est pointée du doigt par plusieurs observateurs comme le politologue Nedjib Sidi Moussa, qui estime que l’écrivain a « suivi une pente droitière » ces derniers temps, que ce soit dans ses positions sur l’islam, la gauche radicale, les migrants ou encore les « woke ». Un glissement qui contribue à faire de lui une figure appréciée d’une certaine frange de l’extrême-droite française.

Si c’est la première fois que Boualem Sansal est incarcéré, l’écrivain a déjà eu maille à partir avec la justice algérienne par le passé. En 2006, son essai Poste restante : Alger. Lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes est interdit à la vente pour « atteinte au Président ». Menacé, l’auteur doit quitter précipitamment le pays.

En 2021, Sansal est condamné par contumace à 3 ans de prison pour « outrage à corps constitué » et « atteinte à l’unité nationale » après des déclarations critiques envers l’armée. Le verdict est confirmé en appel l’année suivante.

Depuis son incarcération, Boualem Sansal bénéficie d’une forte mobilisation en sa faveur, aussi bien en Algérie qu’à l’international. Outre les appels de ses proches et de son avocat, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer sa libération au nom de la liberté d’expression.

En France, une pétition lancée par les éditions Gallimard a recueilli près de 50 000 signatures. Un rassemblement s’est tenu le 12 décembre devant l’ambassade d’Algérie à Paris pour dénoncer « l’acharnement » contre l’écrivain. Le Quai d’Orsay a de son côté fait part de sa « vive préoccupation » et appelé à « un traitement digne et humain ».

Le Parlement européen a voté le 15 décembre une résolution demandant « la libération immédiate et inconditionnelle » de Sansal, qualifié de « prisonnier d’opinion ». L’ONG Amnesty International, le Pen Club et Reporters sans Frontières ont eux aussi condamné son arrestation et exigé sa remise en liberté.

En Algérie, si l’affaire divise, des intellectuels, des artistes et des défenseurs des droits humains se sont mobilisés pour apporter leur soutien. Un comité réunissant des personnalités comme le sociologue Lahouari Addi ou le militant Fodil Boumala a été créé. Des rassemblements se sont tenus à Alger, Oran et Tizi Ouzou malgré l’interdiction des autorités.

 

(1) Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a décidé  d’informer 2471 détenus de l’amnistie présidentielle et des mesures calmantes, qui couvrent les catégories suivantes :
Amnistie totale pour les personnes sans emprisonnement définitif dont la peine est inférieure ou égale à 24 mois d’emprisonnement
Amnistie totale pour les personnes en détention avec une peine de prison inférieure ou égale à 18 mois
La peine est partiellement réduite de 18 mois pour les personnes condamnées à une peine définitive d’emprisonnement supérieure à 18 mois et égale ou inférieure à 30 ans.
La réduction totale et partielle de la peine est portée à 24 mois pour les condamnés âgés de 65 ans ou plus, les mineurs, les femmes enceintes et les mères d’enfants jusqu’à 3 ans.
Le président de la République avait également décidé d’établir des exceptions à l’amnistie dans les catégories énumérées dans le décret présidentiel.
Il a également décidé de donner à 14 détenus une procédure de pardon total pour le reste de leur peine finale pour des infractions d’ordre public.
En plus de huit mesures de détention provisoire et de procédure, des mesures d’apaisement sont également liées aux infractions à l’ordre public.

Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique

Cet article Boualem Sansal, cinq ans de prison, mais une amnistie probable est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>