Quand le patronat marocain est à contre-emploi

Le patronat marocain a-t-il commis un dérapage, animé par la haine qu’il porte au gouvernement ? La question revient avec insistance dans les salons casablancais après le mémorandum envoyé par la patronne des patrons, Miriem Bensalah, au chef du gouvernement islamiste Abdelilah Benkirane sur la baisse de recours aux crédits bancaire de la part des entreprises chérifiennes. En effet, il y a une semaine, la CGEM-patronat marocain- a cosigné avec le directeur général de la banque centrale et le président du groupement professionnel des banques une rude missive le tenant responsable de la récession économique et de la baisse des investissements.

Cet étrange attelage entre n’a pas manqué de suscité l’étonnement des observateurs qui estiment qu’aussi bien le patronat que la banque centrale n’ont pas à s’immiscer dans le débat politique et se substituer à l’opposition. D’autant plus, qu’il y a deux semaines déjà, Miriem Bensalah avait déjà tancé publiquement le gouvernement l’accusant d’adopter une politique des bas salaires en guise de stratégie industrielle. Un argument détonant de la part de la patronne des patrons qui n’avant pas hésité, il y a quelques mois, à décrocher son téléphone et à appeler le ministre des Affaires générales pour lui demander d’intercéder auprès d’Abdelilah Benkirane de revenir sur sa décision d’augmenter le SMIG. « A force de vouloir se présenter comme la première opposante au gouvernement islamiste, Miriem Bensalah  va finir par perdre toute crédibilité », assure un des patrons les plus en vue de la place de Casablanca.