Le ministre de la défense israélien Avigdor Lieberman a acté on dirait “officiellement” l’accord officieux établi par les Russes entre leurs partenaires syriens et iraniens d’une part, et Israël d’autre part, d’une sorte de modus vivendi après les dernières victoires en date de l’armée syrienne.
L’accord qui, semble-t-il, a été confirmé lors de la rencontre Poutine-Trump d’Helsinki devrait impliquer, – c’était le revendication sine qua non des Israéliens, – le non-engagement et le non-stationnement de forces iraniennes et du Hezbollah sur un territoire donné en Syrie (les précisions géographiques ne sont pas divulguées officiellement et l’on en reste aux supputations). On notera que les déclarations du ministre israélien vont plus loin qu’un simple acquiescement à une situation d’apaisement de fait, puisqu’il y a la reconnaissance de la restauration de la situation légitime du régime Assad comme important facteur d’apaisement et de “bon voisinage”. Il s’agit d’un événement symbolique important dans l’évolution de la guerre civile en Syrie, son caractère politique n’étant encore que transitoire et pouvant être modifiée selon les changements de situation.
(On rappellera également que Lieberman est un juif russe et que ses relations avec la direction russe sont fortement marquées par cette origine. S’il est évidemment un “faucon” extrémiste, de plus ayant trempé dans des situations à la légalité suspecte, l’avantage pour les Russes et selon leurs conceptions d’avoir un interlocuteur de leur nationalité et de leur culture dépasse largement tout le reste.)
Ci-dessous, extrait d’une dépêche Sputnik-News du 2 août 2018.
« Le gouvernement syrien a rétabli son contrôle sur le pays avec la dernière opération militaire menée contre les djihadistes dans le sud de la République arabe. Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a déclaré qu’il pensait que le front syrien serait plus calme avec la restauration du contrôle de l’administration Assad.
« De notre point de vue, la situation revient à ce qu’elle était avant la guerre civile, ce qui signifie qu’il y a [en Syrie] une vraie adresse, une personne responsable et une autorité centrale », a souligné Lieberman. Interrogé pour savoir si Israël devrait être moins préoccupé par les tensions potentielles liées aux hauteurs du Golan, il a dit: “Je le crois.”
En juillet, Lieberman avait promis une “réponse sévère” à toute tentative de l’armée syrienne d’entrer sur les hauteurs du Golan, dans une zone démilitarisée établie conformément à l’accord de désengagement de 1974. Dans le même temps, il a précisé qu’il n’excluait pas l’établissement d’une sorte de relation entre Israël et la Syrie, même si les deux pays ont encore “beaucoup de chemin à faire pour y parvenir”. »