Dans son essai « le manifeste afro décolonial », Norman Ajari dénonce les effets de la déshumanisation noire, critique les fausses solutions militantes et théoriques et pose les bases d’une nouvelle idéologie panafricaine, sociale et révolutionnaire.
« De quoi les Noirs souffrent-ils ? Quels sont les obstacles, les violences, les privations, les déprédations, les rapines, les humiliations qui définissent l’histoire qui est en propre la leur ? Le plus souvent, les Noirs sont considérés comme un groupe plus malmené que les autres. Tout le monde peut se trouver exploité au travail, mais les Noirs le sont davantage. Tout le monde peut voir ses ressources appropriées, mais celles de l’Afrique le sont plus systématiquement. Tout le monde peut être harcelé par les forces de l’ordre, mais les Noirs sont victimes d’un délit de faciès. Il y aurait, entre la violence subie par le Noir et celle rencontrée par le Blanc, une différence de degré. »
En reprenant l’héritage de pensées de la négritude et du nationalisme noir, le Manifeste afro-décolonial se veut une réactualisation du rêve oublié de la politique radicale noire. Souvent caricaturée en chauvinisme étroit, elle est pourtant la pratique décoloniale la plus internationaliste de l’histoire moderne – une utopie ?