Le Festival du livre de Trou-d’Eau-Douce sous le signe de la France

Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Goncourt 2021, est le parrain de cette édition. Ananda Devi, lauréate du prix Femina des lycéens 2021 sera également de la partie, aux côtés d’une brochette d’écrivains français et mauriciens.

Vel MOONIEN

 

La France est à l’honneur pour la 2e édition du Festival du livre de Trou-d’Eau-Douce. Celui-ci se tiendra dans le village éponyme, situé à l’Est de l’île Maurice, du 6 au 9 octobre prochain. Organisé à l’initiative de l’écrivain mauricien Barlen Pyamootoo qui vient de publie « Monterrey », ce salon vise surtout à réaffirmer la richesse de la littérature française au Sud-ouest de l’océan Indien et à insuffler un nouveau dynamisme à l’écriture et la lecture dans l’île.

Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Goncourt 2021, est le parrain de cette édition. L’auteur de « La plus secrète mémoire des hommes » débarquera avec Philippe Rey, son éditeur parisien qui est d’origine mauricienne. Les deux auront une séance interactive avec le public à l’ouverture du salon. Ce sera également l’occasion pour plusieurs auteurs mauriciens de lancer leurs nouveaux livres, à l’instar de Davina Ittoo avec « Lorsque les cerfs-volants se mettront à crier ».

Lauréate du Prix Indiaocéanie 2021 et finaliste du Prix du livre Orange en Afrique la même année pour « Misère », Davina Ittoo aura l’occasion de croiser celle qui l’a inspiré à s’embarquer dans la littérature : Ananda Devi Nirsimloo. Plus connue comme Ananda Devi, l’auteure mauricienne installée à Genève a été la lauréate du prix Femina des lycéens 2021 pour « Le rire des Déesses ». Elle figure au nombre d’auteurs d’expression française mauriciens qui seront aussi présents.

L’on y trouve Yianna Amodine, Céline Chowa, Michel Ducasse, Mariam Sheik Fareed, Amarnath Hosany, Priya Hein, Yusuf Kadel, Kavinien Karupudayyan, Katty Laguette-Labour, Brigitte Masson, Nitish Monebhurrun, Sharon Paul, Shenaz Patel et Umar Timol, entre autres. Le contingent français est représenté par Nicolas Cavaillès, Solenn Coeffic, Fabienne Jonca, Isabelle Kichenin, Caroline Laurent, John-Erich Nielsel Anne-Sophie Stefanini, Susie Nicklin et Sylvain Prudhomme, entre autres.

Des auteurs et des illustrateurs réunionnais, menés par Philippe Vallée, président de l’Association interprofessionnelle des métiers du livre de La Réunion seront également de la fête. Ce sera aussi l’occasion pour la Malgache Michèle Rakotoson de présenter son dernier livre « Ambatomanga, Le silence et la douleur » qui évoque une période sombre de l’histoire de la Grande île. Elle aura elle-aussi son éditrice, Corine Fleury, à ses côtés. Cette Mauricienne et le Français Anthony Vallet ont fondé L’Atelier des Nomades, une maison d’édition sise à Paris qui publie les auteurs de l’océan Indien.

Le salon bénéficie du soutien de l’Institut français de Maurice (IFM) où Barlen Pyamootoo épaule de jeunes écrivains à travers « L’Atelier littéraire ». Un millier de personnes ont répondu présent l’an dernier à la première édition du salon au village de Trou-d’Eau-Douce, une station balnéaires davantage connue par la jet-set pour l’hôtel Touessrok et le magnifique parcours de golf de l’île-aux-Cerfs. Autre fait marquant : cette localité excentrée n’abrite aucune librairie…

Les amoureux du livre saluent la tenue de ce salon, notamment en l’absence d’activités de ce type par le gouvernement mauricien. La dernière fois où les écrivains locaux et internationaux ont pu se frotter remonte à 2014. La 2e édition de « Confluences », un salon créé à l’initiative de l’écrivain mauricien Alain Gordon-Gentil, avait été organisée à l’initiative du bureau du Premier ministre mauricien. 20 000 Mauriciens ont participé à l’événement qui avait réuni des auteurs d’Afrique, d’Asie et d’Europe.

La première édition de « Confluences » avait fait forte impression : elle avait réuni une brochette de personnalités allant de Ségolène Royal à Patrick Poivre d’Arvor, en passant par Mazarine Pingeot et Luc Ferry. Alain Gordon-Gentil sera également présent à Trou-d’Eau-Douce, à travers Pamplemousses Editions, sa maison d’édition qui vient notamment de publier « Redevenir l’Isle de France », un livre du journaliste Lindsay Rivière qui revient sur la folle épopée des gens de couleurs militant entre 1913 et 1921, pour que Maurice, alors sous contrôle britannique, soit rétrocédé à la France.

Parallèlement au Festival du livre de Trou-d’Eau-Douce, un Festival du livre jeunesse Maurice se tiendra au Plaza, à Rose-Hill, du 15 au 16 septembre, à l’initiative de L’Atelier des Nomades. Les détails du salon sont à découvrir sur le lien suivant.

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