Dans les annales de l’art contemporain, rares sont les artistes qui ont réussi à tisser un héritage aussi riche et transcendant que Hussein Madi. Son décès, survenu le 17 janvier 2024, a plongé le monde de l’art dans un deuil profond. Connu comme le « Picasso du Moyen-Orient », Madi a non seulement redéfini les frontières de l’art moderne, mais a également servi de pont entre les mondes de l’Est et de l’Ouest à travers son œuvre exceptionnelle.
Le 17 janvier 2024 marque un jour sombre pour le monde de l’art avec le décès de Hussein Madi, le luminaire artistique libanais. À 86 ans, cet artiste prolifique, souvent surnommé le « Picasso du Moyen-Orient », a laissé derrière lui un héritage inestimable, fusionnant la vitalité de l’art moyen-oriental avec l’audace du modernisme européen. Sa mort, annoncée par la galerie Mark Hachem à Beyrouth, a suscité une onde de tristesse dans le monde culturel, non seulement au Liban, mais bien au-delà.
Né en 1938 dans la petite ville de Chebaa au Liban, Hussein Madi a été fasciné dès son plus jeune âge par le processus créatif. Sa formation artistique a commencé à l’Académie libanaise des beaux-arts de Beyrouth, pour ensuite se poursuivre à Rome. Cette période a été déterminante dans la formation de son style unique, absorbant le riche patrimoine culturel du Moyen-Orient et les innovations stylistiques européennes. Son retour à Beyrouth en 1986 après deux décennies en Italie a marqué le début d’une ère florissante dans sa carrière, le positionnant parmi les grands noms de l’art libanais et lui valant une large reconnaissance internationale.
Le style de Madi était un mélange remarquable d’influences. S’inspirant de maîtres européens comme Pablo Picasso et Henri Matisse, il a su fusionner les éléments de leur art avec les principes de l’art islamique. Son œuvre, caractérisée par un usage audacieux de la couleur, de la forme et de la ligne, reflétait une harmonie de composition et d’équilibre. Il est particulièrement reconnu pour sa représentation des femmes, capturées dans des silhouettes statuesques, souvent sur des arrière-plans géométriques.
L’art de Madi a franchi les frontières, gagnant des éloges mondiaux. Ses œuvres ont été exposées dans des institutions prestigieuses telles que le British Museum et la Biennale de Venise. Il a présenté son art à travers l’Europe, la région arabe et jusqu’au Japon, devenant ainsi une figure culturelle de premier plan. Outre ses activités artistiques, Madi était également un éducateur passionné, enseignant à l’Institut des beaux-arts de l’Université libanaise et à l’Académie libanaise des beaux-arts, influençant ainsi une génération d’artistes libanais.
En tant que peintre, sculpteur et graveur, il a maîtrisé plusieurs médiums, reflétant une approche novatrice de l’art. Son travail à la fondation Atassi et d’autres institutions révèle son talent diversifié et sa compréhension profonde du patrimoine culturel du Levant et des techniques des anciens maîtres. Plus qu’un simple artiste, Madi a été un mentor et une source d’inspiration pour de nombreux artistes et amateurs d’art. Son approche de l’enseignement de l’art, axée non seulement sur les techniques et les styles mais aussi sur les fondements philosophiques de l’art, a façonné des esprits créatifs et innovants.
En célébrant la vie et l’œuvre de Hussein Madi, nous ne faisons pas que commémorer la fin d’une époque, mais nous honorons un parcours artistique immortel. Son esprit, qui défie les normes de l’art, a rejoint le Panthéon de l’Art absolu. En nous souvenant de Madi, nous célébrons un parcours créatif qui a enrichi et continuera d’enrichir le monde de l’art. Son héritage perdurera à travers les âges, bien au-delà des murs des galeries et des musées, résonnant dans le cœur et l’esprit des passionnés d’art du monde entier.