Même si les différentes propositions de loi prévoyant le report du départ à la retraite du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, n’ont pas été examinées lors de la réunion législative de ce jeudi, ce dossier était présent dans tous les esprits. C’est en principe vendredi que ce départ à la retraite, prévu le 10 janvier, devrait être reporté lors d’une séance du Parlement. Cette démarche aurait lieu lors du Conseil des ministres convoqué vendredi par le Premier ministre sortant, Najib Mikati.
Courtois, consensuel et légitimiste, le patron de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, qui représente le seul candidat consensuelaujourd’hui pour le poste présidentiel laissé vacant depuis plus d’un an, a réussi la performance d’être soutenu discrètement par les Américains, tout en cohabitant, au prix de beaucoup de diplomatie, avec le Hezbollah. Ce militaire apprécié par l’ensemble des forces politiques dirige une armée composée d’une bonne moitié d’officiers chrétiens. Encore que ces dernières années, le Président Aoun, allié du Hezbollah, a fait pression pour que des militants de son mouvement, le Courant Patriotique Libre (CPL), grossissent les rangs de ses sympathisants au sein de l’institution militaire.
De nombreuses femmes recrutées
Le général Joseph Aoun doit compter également avec des sous-officiers sunnites pour 35% et chrétiens pour 28%. Un quart seulement de la hiérarchie militaire intermédiaire est chiite, mais pas nécessairement sous l’influence du Hezbollah. « Ces dernières années, observe un officier, l’accent mis par l’armée sur le recrutement des femmes a été certainement un moyen habile d’éviter la venue de militaires qui soient des musulmans fondamentalistes ». Au Liban, tout est affaire de dosage. Des gradés au sein de l’armée sont connus pour leur proximité avec le Hezbollah comme le général Malek Chamas, membre du conseil militaire et directeur général de l’administration. Ses fonctions précédentes comme commandant adjoint du secteur du Sud du Litani, directeur adjoint des Renseignements et coordinateur du gouvernement Libanais près de la FINU, montrent à quel point les équilibres communautaires sont respectés au sein de l’institution militaire.
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