Selon certaines sources, la France, déploie des efforts soutenus, dans le cadre de la mission locale du Quintette (France, États-Unis, Arabie saoudite, Égypte et Qatar) pour accélérer la tenue de l’élection présidentielle libanaise. Le locataire du fauteuil présidentiel libanais est vide depuis octobre 2022, et la fin du mandat de Michel Aoun comme chef de l’État. Les députés libanais peinent, depuis, à lui trouver un successeur. Le Premier ministre Najib Mikati, en attendant l’élection d’un président, dirige de facto le pays du Cèdre à la tête d’un gouvernement aux pouvoirs réduits.
Un article de Bassam Abou Zeid, Ici Beyrouth
D’après des sources françaises, le président de la Chambre, Nabih Berry, devait se rendre la semaine dernière à Paris, en même temps que le Premier ministre sortant, Najib Mikati, pour un entretien avec le président français, Emmanuel Macron, au sujet de la crise politique au Liban et les moyens d’accélérer l’élection d’un président de la République.
M. Berry n’ayant pas fait le déplacement, le président Macron a pris l’initiative de l’appeler directement pour lui assurer que l’invitation demeurait ouverte, mais sans fixer de date.
Selon ces sources, la France, déploie des efforts soutenus, dans le cadre de la mission locale du Quintette (France, États-Unis, Arabie saoudite, Égypte et Qatar) pour accélérer la tenue de la présidentielle.
L’objectif est de finaliser ce processus d’ici juin au plus tard, parce qu’à partir de ce mois, les États-Unis seront entièrement absorbés par leurs propres élections présidentielles, ce qui réduirait l’intérêt de Washington pour d’autres dossiers, y compris celui du Liban.
Mais l’empressement français à dénouer le dossier libanais ne s’explique pas seulement par la présidentielle américaine. La France et les autres pays du Quintette redoutent sérieusement une frappe israélienne généralisée contre le Liban pendant l’été si un président n’est pas élu entre-temps, et donc si un accord politique qui réinstaurerait la stabilité le long de la frontière sud n’est pas conclu.
Nouveau round de discussions
Dans son échange, lundi, avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanuyahu, initialement annoncé pour le 15 avril, mais qui avait été reporté, le président français, Emmanuel Macron, a « souligné tout particulièrement les efforts de la France », en coordination avec ses partenaires internationaux, « pour travailler à une désescalade sur la Ligne bleue entre Israël et le Liban ».
C’est dans ce contexte d’urgence et de craintes qu’est intervenue la visite des ambassadeurs des Cinq, mardi, à Aïn el-Tiné, pour un nouveau round de discussions avec M. Berry. L’ambassadrice des États-Unis, Lisa Johnson, n’y a pas pris part, en raison d’un déplacement à l’étranger.
De mêmes sources, on précise que la dynamique des ambassadeurs du Quintette s’inscrit dans le prolongement des efforts déployés par l’envoyé personnel du président Macron pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, en vue de débloquer la situation dans le pays, comme en témoigne sa récente visite à Washington.
M. Le Drian s’était rendu dans la capitale américaine en compagnie de l’ancienne ambassadrice française au Liban, Anne Grillo. Il n’hésitera pas à retourner à Beyrouth si cela s’avère nécessaire.
Selon certaines informations, les Cinq se seraient entendus sur la nécessité d’éviter que des envoyés spéciaux agissent de manière indépendante et de limiter les contacts menés au Liban à leurs ambassadeurs respectifs. Aussi, toute déclaration d’un responsable des pays du Quintette au sujet de la présidentielle libanaise devrait être coordonnée avec l’ambassadeur de l’État concerné au Liban.