Le résultat du scrutin présidentiel libanais qui doit avoir lieu mercredi semble de plus en plus incertain, même si le haut cadre du FMI et ancien ministre des Finances, Jihad Azour, soutenu par les forces anti Hezbollah, est favori face à Sieiman Frangié, allié des mouvements chiites. Ce week-end, le Hezbollah sur la défensive multiplie les déclarations incendiaires. De nombreux scénarios surgissent sur les réseaux sociaux et agitent les cercles politiques et médiatiques de Beyrouth. Une certitude, rien n’est joué quant au résultat d’une Présidentielle décisive pour l’avenir du Liban dans un contexte régional mouvant
Certains députés « indécis », une quinzaine ou sans doute plus, dont plusieurs députés « indépendants » issus des mobilisations populaires, pourraient voter pour un troisième candidat, non encore déclaré. Ce pourrait être l’avocat Ziyad Baroud, sans envergure mais sans adversaires déclarés.
Jihad Azour favori
Un tel scénario, en provoquant une dispersion des suffrages, empêcherait l’élection d’un des deux protagonistes. Qu’il s’agisse de l’allié des mouvements chiites, Sleiman Fangié, ou du haut cadre du FMI soutenu par les partis chrétiens, Jihad Azour. Une telle initiative « bloquerait » la progression constante de ce dernier dans les intentions de vote des députés libanais: près de 60 sur les 65 voix exigées pour être élu au deuxième tour, à en croire les « comptages » auxquels les principaux médias et les entourages politique se livrent heure après heure dans une totale fébrilité.
Ce scénario du troisième homme ferait le jeu d’un Hezbollah vent debout contre la possible victoire d’Azour présenté comme « le candidat de la confrontation ». Le mouvement chiite qui sait manier la carotte, sous forme de bakchichs, et la peur, sous couvert de menaces, recherche en effet l’astuce qui lui éviterait d’apparaitre trop publiquement comme l’empêcheur de tourner en rond. Ce qu’il aura été lors lors des onze précédents scrutins. Tout comme leurs alliés du mouvement « Amal », les élus du « Hezb » n’ont jamais pris part au vote, en privant l’Assemblée parlementaire du « qorum » exigé des deux tiers des élus…
Une certitude, le candidat soutenu par le Hezbollah, qui a participé au pouvoir durant le règne de son allié, l’ex président Aoun, n’a aucune chance d’être élu lors du scrutin de mercredi prochain, malgré la main tendue aux partis sunnites. Et ceci malgré un contexte régional favorable, marqué par la réhabilitation au sein de la Ligue Arabe du régime syrien, son allié de toujours, et le soutien d’Emmanuel Macron, soucieux que les retombées économiques nées des nouveaux équilibres régionaux bénéficient aux groupes français.
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