Le Premier ministre « désigné » Nagib Mikati tente de rester à son poste avec le soutien de la diplomatie française qui multiplie les pressions sur la classe politique libanaise. Le milliardaire sunnnite reste bel et bien dans le viseur de la justice internationale, comme l’avait révélé l’hebdomadaire français, « le Canard Enchainé ».
La politique libanaise fait du sur place. Le Premier ministre sunnite, mis en cause pour blanchiment et membre reconnu de ces élites politiques mises en cause par la population, tente d’être à nouveau reconduit dans ses actuelles fonctions.Et cela avec l’appui d’Emmanuel Macron et de ses équipes à l’Elysée qui, en se croyant revenus à l’époque du Protectorat, multiplient les coups de fils aux chefs de file des partis politiques à Beyrouth pour soutenir sa candidature.
Monaco a en effet ouvert une procédure pénale contre lui, son frère Taha et son fils Maher pour « blanchiment, complicité de blanchiment et recel », selon la demande d’entraide judiciaire adressée par le parquet général de Monaco aux autorités libanaises, datant du 19 janvier 2022, que L’Orient-Le Jour a consultée dans son intégralité. Les peines prévues par le code pénal monégasque pour ces infractions vont de 5 à 10 ans d’emprisonnement et jusqu’à 90 000 euros d’amende.
Un démenti grossier de Mekati
À peine des extraits du document ont-ils été diffusés la semaine dernière sur les réseaux sociaux que le bureau de presse du milliardaire tripolitain s’est empressé de démentir l’existence de nouvelles poursuites à son encontre. Dans un communiqué du 20 juin, ce dernier a dénoncé une manœuvre aux « objectifs politiques » visant à perturber la procédure de désignation du Premier ministre. Il évoque d’« anciens messages (répondant) à une lettre envoyée par le pouvoir judiciaire libanais durant la période où une enquête sur les prêts commerciaux obtenus par des membres de la famille Mikati avait été menée ». D’après le communiqué, la justice monégasque aurait, depuis, obtenu la réponse requise et le dossier aurait été fermé.
L’enquête en question est celle ouverte en 2019 par la procureure près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, sur des prêts au logement bénéficiant d’incitations de la banque centrale (BDL) et qui auraient bénéficié de manière indue à certaines personnalités, dont des membres de la famille Mikati. Elle avait finalement abouti à un non-lieu prononcé en février 2022 par le premier juge d’instruction de Beyrouth à qui le dossier avait fini par être confié