Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a répondu jeudi et vendredi à près de 300 questions posées, en qualité de témoin,par le premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, en présence de juges européens. À la fin de la seconde partie de son audience, vendredi, au Palais de justice, il a répondu, dans un communiqué, à tous ses détracteurs, précisions à l’appui.
Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), n’a pas mâché ses mots dans le document distribué aux médias, même s’il n’a pas nommément cité ceux qui s’acharnent depuis plus de deux ans à ternir sa réputation à coups d’accusations qui n’ont pas été pour l’instant confirmées par les enquêtes judiciaires. » Des civils, des journalistes et des avocats qui se prennent pour des juges sont ainsi devenus des justiciers qui émettent des jugements sur base de faits qu’ils ont montés de toutes pièces « , a dénoncé sans détour le gouverneur, avant d’ajouter : » Ils sont soutenus par certains politiciens, à des fins populistes. Ils oublient que les nations ne peuvent pas être bâties sur des mensonges « .
M. Salamé faisait notamment allusion au Courant patriotique libre (CPL) créé par l’ex président Aoun et son gendre, au pouvoir ces dernires années avec leurs alliés chiites, qui ont mobilisé des collectifs libanais et européens pour mener une vaste campagne de désinformation en Europe (voir l’article ci dessous sur les réseaux français hostiles au gouverneur de la BDL-.
Des juges politisés
C’est dans ce contexte qu’il a précisé, dans son communiqué, des réserves au sujet de la présence à l’audience, de la juge Hélène Iskandar, responsable du Service du contentieux, relevant du ministère de la Justice. Proche du CPL qui l’a nommée à ce poste, Mme Iskandar avait déposé mercredi au nom de l’État libanais, une plainte contre M. Salamé et son frère, Raja, qui fait l’objet de la même enquête, dans le but » de garantir l’accès du Liban à des indemnités au cas où le gouverneur serait jugé coupable « , selon les informations relayées dans les médias par ce service. » J’ai exprimé des réserves au sujet de la présence de la juge Iskandar parce qu’elle représente la partie plaignante. Elle est intervenue dans le procès libanais engagé contre ma personne. Mes réserves s’expliquent par l’atteinte au principe de l’égalité entre les parties prenantes « , a expliqué Riad Salamé
« J’ai confirmé les données et les documents que j’avais présentés à la justice, au Liban et à l’étranger, a-t-il poursuivi. Il ressort de ces documents mais aussi des relevés (de comptes) que les montants créditeurs inscrits au compte de compensation ouvert auprès de la Banque centrale, à partir duquel les commissions ont été transférées à la société Forry, que celui-ci n’a été, à aucun moment, à découvert.
‘Les transferts vers l’étranger, quels qu’ils soient, proviennent de mon compte personnel « .
Le gouverneur a toujours refusé de s’engager dans une polémique avec ses détracteurs, pour essayer de mettre fin à la campagne enragée menée contre lui.
Les accusations de « malveillance »
Riad Salamé a ensuite situé dans leur contexte politicien précis, les accusations portées contre lui. » J’ai constaté depuis plus de deux ans, une malveillance à mon encontre et une soif pour obtenir que des poursuites soient engagées contre moi « , a-t-il commenté. Et d’expliquer : » Cette perfidie (politique) a transparu à travers une campagne médiatique ininterrompue, que des médias et des collectifs civils ont repris à leur compte. Certains collectifs avaient même été créés pour présenter à la justice, au Liban et en dehors du pays, une information judiciaire, dans le but d’exercer des pressions sur la magistrature et de faire de la surenchère « . » Des civils, des journalistes et des avocats qui se prennent pour des juges sont ainsi devenus des justiciers qui émettent des jugements sur base de faits qu’ils ont montés de toutes pièces « , a lancé le gouverneur de la BDL.
Le combat obsessionnel de Ghada Aoun contre les banques libanaises
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