Le chef de la diplomatie ukrainienne a déclaré lors de ses entretiens avec les autorités dirigées par HTS en Syrie que “l’expulsion de la Russie” du pays apporterait la sécurité dans la région.
Le dirigeant de facto de la Syrie, Ahmad al-Sharaa, plus connu sous le nom de l’ancien chef d’Al-Qaïda, Abu Mohammad al-Julani, et le nouveau ministre des Affaires étrangères du pays, Asaad al-Shaybani, ont accueilli le plus haut diplomate ukrainien dans la capitale, Damas, le 30 décembre.
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Andrii Sybiha, est arrivé dans la capitale à la tête d’une délégation importante, comprenant notamment l’envoyé spécial du président Volodymyr Zelenskyy.
“Nous cherchons à coopérer avec la nouvelle administration syrienne dans plusieurs domaines. Nous partageons avec la Syrie la souffrance des régimes injustes”, a déclaré M. Sybiha. “Nous sommes prêts à aider la Syrie à recueillir des preuves et à enquêter sur les crimes de l’ancien régime et de la Russie.
“La Russie et le régime Assad sont des partenaires qui ont commis des atrocités en Syrie. Nous pensons que les relations entre nos deux pays connaîtront un grand essor”, a-t-il ajouté.
Le ministre des Affaires étrangères a poursuivi en disant :
“Si vous pouvez expulser les Russes de vos terres, vous assurerez votre sécurité et celle des pays voisins”.
M. Shaybani a déclaré lors de la réunion que son pays est en train de “tourner la page” sur l’ère de l’ancien gouvernement de Bachar el-Assad, soulignant qu’un “partenariat stratégique” pourra s’établir entre Damas et Kiev.
L’organisation Hayat Tahrir al-Sham (HTS), anciennement connue sous le nom de Front Nusra (émanation d’Al-Qaïda en Syrie), a nommé une autorité de transition après la débâcle de l’armée syrienne et la chute de Damas le 8 décembre, à l’issue d’une offensive choc de 11 jours qui a pris la région par surprise.
Ces dernières années, l’Ukraine a apporté un soutien crucial à HTS et à d’autres factions extrémistes sous son commandement – basées dans le gouvernorat d’Idlib, dans le nord de la Syrie, avant l’assaut qui a mis fin au gouvernement Assad.
Des combattants de HTS et de l’État islamique ainsi que d’autres groupes extrémistes ont également été déployés en Ukraine pour combattre les forces russes.
Avant le lancement de l’offensive le 27 novembre, des experts ukrainiens en drones ont formé et équipé des militants extrémistes à Idlib.
L’armée russe est intervenue en Syrie en 2015 en soutien au gouvernement d’Assad, aidant l’Armée arabe syrienne (AAS) à redresser la barre face à plusieurs groupes ayant pris le contrôle de larges pans du pays – dont Front Nusra, devenu HTS.
Moscou et l’ancienne section d’Al-Qaïda ont établi le contact depuis la chute du gouvernement d’Assad au début du mois de décembre.
“La Russie est une nation majeure et est considérée comme le deuxième pays le plus puissant du monde. Il existe de profonds intérêts stratégiques entre la Russie et la Syrie. Toutes les armes syriennes sont russes et de nombreuses centrales électriques sont gérées par des experts russes”, a déclaré M. Sharaa le 29 décembre. “Nous ne voulons pas que la Russie quitte la Syrie comme certains le souhaitent”.
La Russie a déclaré que l’avenir de sa présence en Syrie dépendra des pourparlers avec les nouvelles autorités du pays à l’issue de la période de transition.
*Source : The Cradle