Le Wall Street journal consacre, vendredi 28 février, un grand article sur les divergences de vues des pays arabes à propos de la place à accorder au mouvement islamiste palestinien dans un Gaza de l’« après guerre »
« Si le Hamas reste dans Gaza, Israël ne voudra pas arrêter le conflit et des pays du Golfe comme les Emirats arabes unis (EAU) ne voudront pas financer la reconstruction [de l’enclave palestinienne ], explique d’abord le Wall Street Journal qui, dans un deuxième temps, rappelle que l’Egypte « pense qu’il n’est pas réaliste de parler d’une élimination complète du Hamas et songe à une solution permettant d’affaiblir l’autorité du [mouvement islamiste palestinien].
Les pays arabes reconnaissent toutefois, continue le grand quotidien de Wall Street, que les « militants « [du Hamas] possèdent encore une grande capacité de nuisance : » Ils sont en position de faire échouer n’importe quel plan de reconstruction », écrit le journal, citant à ce propos un certain William Weschler, ancien spécialiste du contre-terrorisme au sein du Département d’Etat américain.
Ainsi, conclut le WSJ, si les pays arabes ont condamné d’un même élan les propositions délirantes de Donald Trump de transformer Gaza en une nouvelle « riviera » de la méditerranéen après avoir préalablement expulsé les deux millions et quelques personnes vivant encore dans les ruines du territoire, ils se disputent sur les modalités d’une gouvernance de Gaza : « L’Arabie Saoudite et le Qatar soutiennent un plan égyptien de désarmement du Hamas qui permettrait cependant à ce dernier de jouer un rôle politique en compagnie d’autres factions palestiniennes ».
Les Emirats, ajoute le quotidien, « désirent quant à eux que le Hamas soit totalement éradiqué de la bande de Gaza et penchent plutôt pour une solution qui verrait l’Autorité pales tienne gouverner le territoire ». Mais l’article rappelle aussi, comme pour souligner un dernier point d’achoppement entre les pays arabes, que ces derniers « ne sont pas non plus d’accord s’il faut ou non envoyer des troupes pour aider à la sécurisation de l’enclave »…
Le quotidien apporte enfin des éléments d’explication quant à la vision que se font les nouveaux dirigeants du Hamas (la plupart des leaders du mouvement ont tous été tués par Israël durant la guerre) de leur propre rôle dans un Gaza post conflit : « la plupart de [leurs responsables] admettent qu’ils auront du mal à survivre dans une position de pouvoir dans Gaza. Mais ayant survécu à 15 mois de conflit brutal, les plus extrémistes d’entre eux sont bien décidés à rester une force armée capable d’exercer son influence en coulisses et, à l’avenir, être à nouveau capable de porter le fer en Israël ».