L’accord qui a été signé jeudi 27 octobre dans la ville frontière de Naqoura sur le partage des richesses gazières sous-marines entre Israël et le Liban, est-il un accord « vraiment formidable (et) historique entre deux pays ennemis », comme l’a déclaré dimanche 23 octobre, l’émissaire américain Amos Hochstein chargé de la médiation entre le Liban et Israël ?
L’accord de Naqoura accorde la pleine propriété du champ gazier de Qana au Liban, mais un articulet stipule que Total, exploitant français de ce gisement gazier, doit se mettre d’accord avec Israel sur le versement de royalties pour la partie du champ qui relève de sa zone d’exploitation économique exclusive. L’exploitation ne pourra commencer tant qu’un accord entre Total et Israëm n’a pas été trouvé.
Cet accord de partage des richesses gazières sous-marines n’est pas pour autant la reconnaissance d’Israël par le Liban, ni même le tracé d’une frontière entre les deux pays. « Le fait que le Liban et Israël ne signeront pas un document commun montre clairement que cet accord n’est pas une forme de normalisation », a estime Fayçal Abdel Sater, un observateur proche du Hezbollah au journal libanais l’Orient le Jour.
Les Israéliens satisfaits
Les Israéliens se montrent néanmoins très satisfaits d’un accord qui devrait, du moins ils l’espèrent, assurer le calme à leur frontière nord. Israël aspire à devenir une puissance exportatrice d’énergie vers l’Europe et souhaite pouvoir travailler sans avoir à affronter les missiles du Hezbollah. Quant aux Libanais, ils ont trop besoin d’argent frais en provenance des exportations du gaz de Qana pour tolérer que la guerre vienne perturber leur aspiration au calme et à la paix.
Selon un communiqué du bureau du Premier ministre israélien, une petite cérémonie de signature devait néanmoins avoir lieu à la base de l’ONU à Naqoura au Liban avec la participation des délégations israélienne et libanaise. La cérémonie a été interdite aux journalistes et il n’était pas acquis que les délégations israélienne et libanaise se serrent la main. Le médiateur américain Amos Hochstein, qui a rédigé l’accord et géré les contacts entre les deux parties, a participé également à la cérémonie.