Hassan Nasrallah, le patron de la formationchiite pro iranienne, aurait pu demander au Liban officiel de revendiquer la ligne 29 en tant que frontière maritime avec Israël. Il ne l’a pas fait.
Le chef du Hezbollah aurait pu torpiller les négociations en exigeant des choses impossibles à accepter pour l’Etat hébreu. Il ne l’a pas fait. Il aurait pu cibler militairement des infrastructures israéliennes pour prouver que sa menace est sérieuse et le pousser à faire davantage de concessions. Là encore, il ne l’a pas fait.
Dans le dossier de la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël, le secrétaire général du Hezbollah a joué avec le feu. Mais cette stratégie n’avait pas pour objectif d’empêcher la conclusion du deal – qui n’aurait de toute façon pas été possible sans son feu vert. Elle avait plutôt pour but de préparer son public à l’impensable et l’interdit : un accord avec “l’ennemi” avalisé par la formation pro-iranienne.
Après plus de dix ans de litige, le Liban et Israël semblent enfin parvenus à un accord sur la délimitation de leur frontière maritime. Mardi soir, Hassan Nasrallah a toutefois voulu atténuer la portée de l’évènement. « Nous attendons le moment où les délégations (des deux pays) entreront à Naqoura pour signer, afin de pouvoir dire qu’un accord a été conclu », a-t-il dit.