Une phrase inscrite jadis sur la route de l’aéroport de Buenos Aires évoque l’émigration massive de l’époque, alors que l’Argentine traversait une grave crise.
Marc Saikali, Ici Beyrouth
Au Liban, on innove. Alors que le dernier Libanais n’est pas encore parti (mais c’est en bonne voie), le courant est coupé. L’électricité de la « dawlé » (de l’État), comme disent les Libanais, est reléguée aux souvenirs. Pourtant, il est légitime de se poser des questions. Où sont passés les 45 milliards de dollars consacrés à l’approvisionnement en électricité pour le peuple?
Depuis 2010, des ministres de l’Énergie se succèdent, tous proches du Courant patriotique libre (CPL). Voici une autre brillante réussite à mettre au crédit du CPL, à côté de son alliance avec le Hezbollah, qui a conduit le pays dans une impasse dans tous les domaines. Aujourd’hui, le parti fait « peau neuve ». Certains de ses membres les plus éminents et brillants ont quitté ou ont tout simplement été virés. Leur tort: réfléchir. Quelle idée saugrenue! Le CPL est comme un « youpala » pour enfants: il fonce dans tous les sens et bute contre tous les murs. L’essentiel est de garder le cap. Oui, mais lequel? On a du mal à suivre la stratégie tourbillonnante et erratique de sa direction.
Présidentielle? Guerre? Déplacés syriens? Réformes?
Quelle est donc la ligne du parti? Personne, à part quelques initiés, n’en saisit le sens. Cela dit, maintenant que l’obscurité règne dans le pays faute de courant, dans le noir, tous les chats sont gris.
À moins que tout cela soit un astucieux stratagème pour empêcher les Israéliens de voir leurs cibles. Un pays sans infrastructures est difficile à détruire. Cela dit, il semble y avoir de l’électricité dans les gigantesques tunnels dont les images ont été diffusées par le Hezbollah. C’est ce que montrent les vidéos. S’il y a aussi la climatisation, le bonheur de la population atteindra son paroxysme.
Tiens, une proposition: pourquoi l’Iran, l’un des plus grands producteurs d’hydrocarbures, cacherait-il ce précieux carburant que nous ne saurions voir? Une goutte dans le réservoir du petit Liban ferait tant de bien. Les Ayatollahs seraient-ils si radins qu’ils ne pourraient pas aider leurs « collègues » de l’axe de la résistance? Les Libanais ont tant de « frères »: jadis syriens, palestiniens, égyptiens et aujourd’hui iraniens. Mais comme on dit, on choisit ses amis, pas sa famille.