Un post publié tard dans la soirée du mercredi 12 février sur X par Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne, n’augure rien de bon concernant la situation de l’aéroport international de Beyrouth.
En affirmant que « le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (Force Al-Qods) et le Hezbollah exploitent l’aéroport pour faire passer des fonds destinés à l’armement », et en insistant sur le fait que « l’armée israélienne ne permettra pas que le Hezbollah se réarme et utilisera tous les moyens en sa possession », Israël envoie un message clair qui pourrait précéder une escalade militaire.
Ce type de déclaration, diffusée mercredi, pourrait s’inscrire dans une stratégie de préparation de l’opinion publique avant une action ciblée, qu’elle soit politique, diplomatique ou militaire.
À l’heure où la tension reste vive au sud du Liban et où les discussions sur le cessez-le-feu sont déjà fragiles, cette mise en accusation publique de l’aéroport de Beyrouth soulève de sérieuses inquiétudes quant à une éventuelle intervention israélienne sur ce site stratégique.
Une situation explosive
Le jeudi 13 février, la situation s’est envenimée. L’interdiction, par le Liban, à un appareil de la compagnie iranienne, Mahan Air, de s’envoler pour Beyrouth, avait suscité en début de soirée, des remous dans la capitale libanaise. Des partisans du Hezbollah ont bloqué les routes menant à l’aéroport, à l’aide de pneus brûlés, ce qui a contraint certains voyageurs à poursuivre leur chemin à pied, pour ne pas rater leurs vols. Des heurts ont éclaté entre les protestataires et les soldats de l’armée qui s’efforçaient d’ouvrir les routes.
Le mouvement de protestation s’est progressivement amplifié. Les partisans du Hezb ont bloqué la route Salim Salam, pendant que d’autres circulaient, en convois, à bord de leurs mobylettes, dans les rues de Beyrouth, scandant des slogans hostiles à Israël et aux États-Unis.
Quant au Hezbollah, il a dénoncé dans un communiqué, ce qu’il a considéré comme “une atteinte à la souveraineté libanaise”, accusant les officiels de “céder aux pressions d’Israël et des États-Unis”.
Le problème a éclaté quand un groupe de Libanais a affirmé être bloqué à l’aéroport de Téhéran depuis plus de huit heures, accusant les autorités libanaises de ne pas avoir donné à leur avion, un appareil de la Mahan Air, l’autorisation de s’envoler pour Beyrouth.
Une vidéo filmée par un des passagers, montre un homme qui hurle et accuse Beyrouth de les bloquer en Iran. L’auteur de la vidéo critique lui aussi les autorités libanaises qu’il accuse de “vouloir faire plaisir à Israël et aux États-Unis”.
Le vol était supposé arriver à l’aéroport à 18h. Les autorités concernées n’ont pas réagi à cette affaire et étaient injoignables en fin d’après-midi.
En soirée, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) a annoncé que le vol de la Mahan Air avait été ajourné, dans le cadre d’une reprogrammation des liaisons aériennes, motivée, selon le texte, par la perspective du retrait israélien du Liban, le 18 février.
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