« Une plongée chez les narco barbus » au pays de la realpolitik », note le magazine Télérama, qui salue la diffusion, le dimanche 5 février sur France 5, d’un documentaire signé Sofia Amara et Jérôme Fritel, « aussi captivant qu’une série Netflix ».
Deux ans après l’assassinat du chercheur et activiste politique chiite Lokman Slim, farouche opposant au Hezbollah, l’enquête n’avance pas, et pour une raison simple: le Hezbollah, mouvement pro iranien. qui est le principal suspect de cet assassinat, représente désormais au Liban un Etat dans l’Etat capable d’entraver aussi bien une enquête judiciaire que l’élection d’un nouveau Président de la République qui est bloquée, depuis le mois d’octobre, par le refus des élus chiites de participer aux scrutins.
Le 3 février 2021, l’intellectuel de 58 ans avait été abattu à Addoussiyé (Zahrani, Liban-Sud), une région acquise au Hezbollah. En décembre 2019, quatorze mois avant son assassinat, ce défenseur des droits de l’homme avait reçu des menaces de mort placardées à l’entrée de sa résidence dans la banlieue sud de Beyrouth quadrillée par le mouvement chiite. Un mois avant son meurtre, il évoquait sur la chaîne saoudienne al-Hadath une implication du Hezbollah dans l’importation du nitrate d’ammonium à l’origine de la double explosion au port de Beyrouth, survenue quelques mois plus tôt (4 août 2020)
Le règne de la peur
C’est justement sur les images terrifiantes de cette explosion détruisant le port et une partie de la ville et causant la mort de plus de deux cent libanais que s’ouvre le documentaire de France 5. Très vite, toute les pistes mènent au Hezbollah sans que la jutsice là encore puisse agir. C’est que ce mouvement chiite pro iranien qui a constitué, lors de sa création, un réel bouclier contre Israel, est devenu une force militaire violente qui a infiltré tous les rouages de l’État libanais, menace la paix civile par ses assassinats et ses prises d’otage, combat aux cotés d’Assad en Syrie et vient prendre ses ordres à Téhéran dont il dépend idéologiquement et financièrement
Saluons la détermination des réalisateurs de ce document qui, malgré les risques courus lors de telles investigations, ont eu le courage de raconter les rouages et les ressources de cette organisation maffieuse impliquée dans les trafics de drogue. Ce qui met évidemment en péril la paix civile au Liban, la possibilité de tout débouché politique et l’espoir d’une paix durable au Moyen Orient.
Mondafrique publiera, lundi prochain, un article sur les révélations de ce document inédit.
L’infiltration de l’appareil sécuritaire libanais par le Hezbollah