Le président français Emmanuel Macron a pour la première fois accusé explicitement l’Iran de s’ingérer dans le dossier politique libanais, à l’heure où Paris tente de trouver une solution politique qui mettrait fin à la vacance présidentielle dans le pays du Cèdre. Le Liban est sans chef de l’État depuis la fin du mois d’octobre dernier, et les députés (qui élisent le président de la République) peinent à désigner sur un successeur.
Au palais de l’Élysée, dans le cadre de la conférence annuelle des ambassadeurs et ambassadrices, le président français Emmanuel Macron a indiqué lundi 28 août que l’un des éléments-clés pour une solution politique au Liban « passerait par une clarification des interférences régionales, dont celle de l’Iran à coup sûr ».
C’est la première fois que le chef de l’État français, qui tente depuis plusieurs mois de mettre fin à la vacance présidentielle au Liban (qui dure depuis fin octobre 2022, soit dix mois), accuse explicitement l’Iran de s’ingérer dans le dossier politique libanais.
Dans son discours devant les ambassadeurs, Emmanuel Macron a souligné que l’Iran avait mené ces dernières années des « activités de déstabilisation régionale ». « Un réengagement doit passer par une clarification de la politique de l’Iran à l’égard de ses voisins directs, à l’égard d’Israël et de sa sécurité, et à l’égard du Liban et de sa stabilité », a martelé le chef de l’État français.
Ce dernier a profité de l’occasion pour remercier « tout particulièrement » Jean-Yves Le Drian, son représentant personnel pour le Liban, « pour la mission qu’il conduit (…) depuis plusieurs mois (…) » et qui « consiste à trouver un chemin politique (…) à court terme ».
Le Liban, « un pays que la France n’abandonnera pas »
Jean-Yves Le Drian s’est déjà rendu deux fois au Liban dans le cadre d’une initiative française visant à débloquer le dossier de l’élection présidentielle. L’ancien ministre français de La Défense et des Affaires étrangères est d’ailleurs attendu pour une troisième visite. Celle-ci devrait avoir lieu à la mi-septembre. Il est également nécessaire de rappeler que la France est également membre du groupe dit « des Cinq » comprenant les États-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Égypte. Ce groupe travaille depuis l’été 2022 sur une recherche de sortie de crise au pays du Cèdre.
Au lendemain de la déclaration du président Macron – toujours dans le cadre de la conférence des ambassadeurs et ambassadrices – la ministre française des Affaires étrangères a également eu un mot pour le Liban le 29 août. La cheffe de la diplomatie française a affirmé que : « Le Liban est également un pays à part, un pays que la France n’abandonnera pas ». « Avec le président de la République, et avec Jean-Yves Le Drian (…), nous n’avons pas ménagé notre peine pour pousser des options et faire bouger la situation », a ajouté la ministre. « Aujourd’hui, des ouvertures apparaissent. Sur cette base, nous continuons le travail », a précisé Catherine Colonna.